Ce qui est triste avec Ys VI, c’est qu’il y a beaucoup a apprécier dedans : l’histoire est intéressante et très importante pour qui veut comprendre l’univers de la série ; les personnages sont sympas ; les musiques sont excellentes tout en étant dans un style assez différent du reste des Ys… de ce côté-là, tout va bien.
Ce qui ruine le jeu est bien simple : son gameplay. Plus précisément, la jouabilité est bonne et le concept des trois épées magiques fonctionne, bien qu’il soit perfectible (et il sera perfectionné dans les jeux suivants), mais la progression est horrible, pour trois raisons : l’équilibrage, le level-design et les boss.
L’équilibrage, tout d’abord, est franchement désastreux et incompréhensible. Chaque nouvelle zone du jeu représente un palier de difficulté qui nous oblige à grinder pour avancer, ce qui rend la progression fragmentée et désagréable. Si ce n’était que ça, ça irait encore, mais on retrouve au sein des zones des ennemis lambdas bien plus puissants que les autres sans raison particulière, si bien que vous ne leur ferez souvent aucun dégât et serez obligés de fuir.
Et ces ennemis invincibles, le jeu en abuse, dans ce qui sont sûrement les pires donjons de tous les Ys modernes. Les zones ont été conçus par des connards, je n’ai pas d’autres mots. Chaque zone est un nouvel enfer d’ennemis invincibles en surnombre et de phases de plateformes horripilantes. Tout ça pour affronter les boss de ce jeu.
Oh putain les boss, que dire ? C’est vraiment pas terrible. Il n’y en a pas beaucoup, mais une bonne moitié est atroce, tandis que l’autre moitié est passable. Mention spéciale au boss de la cave, qui est l’un des pires que j’ai pu voir.
Tout cela étant dit, il convient de replacer Ys VI dans son contexte. Le jeu fait suite à l’échec de Ys V qui a entrainé un hiatus de huit ans pour la série. Si la série a pu continuer, c’est sans doute parce que Ys VI a été bien apprécié des fans de la première heure car il renoue le lien avec les premiers jeux dans sa structure tout en utilisant un nouveau moteur très efficace qui sera utilisé dans les deux jeux suivants. Donc ce qu’il faut retenir, c’est que si Ys Origin et The Oath in Felghana ont pu briller, c’est grâce à Ys VI. Et rien que pour ça, j’apprécie son existence.
Difficile de recommander un jeu quand son gameplay est aussi laborieux, mais je pense que Ys VI vaut le coup, ne serait-ce que pour tout le reste.
Un 5/10 dur mais mérité.