Albums 2019

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Les critiques de la presse spécialisée et des fans de l'indie-folk branché dans la poche, Angel Olsen a tout pour passer à la vitesse supérieure et plaire à un public aussi large que son talent. Et si on a pu la retrouver sur le dernier album du bankable Mark Ronson, est-ce bien pourtant le chemin qu'elle veut suivre ? Rien n'est moins sûr.
En épaississant son spleen et ses capacités vocales hors normes d'une véritable armée de cordes, la chanteuse américaine change de dimension et apporte une énorme plus-value à son univers. Passant de la fragilité la plus totale aux ambiances hybrides, elle puise aussi bien du côté de Kate Bush que de St.Vincent, du folk à la soul et se réinvente diva d'une sorte de pop baroque qu'elle maitrise à la perfection. C'est fin, magnifiquement produit, ça touche l'âme et peut tout à fait parler à un auditeur averti et à une grande masse d'oreilles en même temps. L'apanage des grands disques.

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Après trois albums passé dans une éblouissante dépression, James Blake quitte - un peu - l'ombre pour la lumière par la grâce de l'amour. Et sa musique n'en est encore que plus belle.
Essorant les styles les plus éloignés de la trap à la musique espagnole pour les incorporer à son univers à base de samples pitchés distordus et de piano minimaliste, le britannique obtient un résultat hypnotique une fois de plus et solaire pour la première fois. La maitrise du tempo plus élevée est totale et il peut même se permettre de faire de la place à des invités prestigieux clairement au niveau (Rosalia, Travis Scott, Metro Boomin à la co-production et Andre 3000 pour un couplet de légende). Un des meilleurs producteurs actuels, un des artistes les plus complets même, au sommet de son art.

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En-chantant tout son monde dès le début avec LP1 il y a déjà cinq ans, FKA Twigs n'a pourtant pas cherché à entériner sa hype, mais choisi plutôt de conserver un certain mysticisme, parsemant ici ou là quelques morceaux.
Avec un tel délai, les attentes étaient forcément élevées, eu également égard du talent de la britannique, tout autant qu'une forme de curiosité, au vu du casting de la mise en ambiance sonore.
En s'entourant des orfèvres Nicolas Jaar et Daniel Lopatin, habiles bidouilleurs électroniques, au côté de Noah Goldstein, Sounwave et Benny Blanco, plus habitués aux sirènes pop indie, Twigs faisait le choix de mélanger une fois encore ses vocalises R&B à un ensemble très minimaliste.
Le résultat est à la hauteur des espérances avec un disque parfaitement travaillé où les compositions à première vue très simplistes sont en fait d'une grande puissance et mettent parfaitement sur orbite une voix incroyable. Tout bonnement beau.

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Quand, à 21 ans, on est déjà nommé aux Grammy's avec son groupe The Internet et que l'on a composé pour tout ce que la musique contemporaine compte de cadors (de Kendrick Lamar à Vampire Weekend dernièrement en passant par Solange ou Blood Orange), on peut décemment être rangé dans la catégorie des petits génies. Ne reste plus désormais qu'à Steve Lacy de devenir une véritable vedette à son propre compte. Ce qu'il ne devrait pas manquer de faire quand on voit tout le potentiel du garçon sur ce premier vrai solo, où il se ballade entre funk, soul et indie pop avec une facilité totalement déconcertante. Le tout sans forcer, donnant l'impression qu'il en a encore sous la pédale aussi bien vocalement que musicalement. Avec ses productions volontairement lo-fi qu'il travaille via son simple Iphone, il parvient à créer de véritables petits bombes estivales et prouve tout le bien que l'on pensait déjà de lui jusqu'ici. Ne manque plus qu'une consistance et une épaisseur sonore plus travaillées pour être le crack annoncé mais l'essentiel des fondations sont déjà bien posées. Un réel plaisir auditif.

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Glorifiés et propulsés au rang de génies de la pop indé en l'espace de cinq ans et trois disques, les new-yorkais de Vampire Weekend se sont offert depuis un long hiatus au point même que l'on pouvait craindre la fin de la troupe après le départ du multi-instrumentaliste et poumon du groupe, Rostam Batmanglij. Il n'en est rien puisque revoici VW six ans plus tard, comme pour boucler une décennie qui les aura vu tout en haut de l'échelle des artistes marquants de l'époque.

Et si Rostam a quitté le navire (en bon terme puisqu'il produit deux titres encore), il a laissé le bébé entre les mains de l'autre meneur, Ezra Koenig. Sollicité de toute part lui aussi ces derniers temps (Major Lazer ou Beyoncé), il devient ici le véritable cerveau de l'entité et son leader incontestable, portant bien souvent l'album à son seul talent.

Le virage baroque pop opéré sur "Modern Vampires..." est poursuivi et Father of the Bride s'inscrit dans cette volonté de créations fournies, de travail d'orfèvre, parfois même un peu élitiste. Pas ou peu de morceaux facile d'accès comme le groupe savait aussi les faire (A-Punk, Diane Young, Cousins) au profit de compositions plus recherchées et risquées. Alors toutes les idées ne sont pas forcément brillantes et on retrouve certainement quelques uns des moins bonnes tracks de leur discographie, mais une fois encore, on reste bluffé par cette capacité que ces mecs ont à créer de pures trouvailles (This Life, Rich Man, My Mistake) qui ne ressemblent à aucune autre.

On saluera aussi une ouverture à des aides extérieures d'univers divers et variés, qui se ressent dans l'approche globale de leur musicalité ici, allant chercher des petits malins de leur calibre comme Steve Lacy, Dj Dahi, Chroméo ou Danielle Haim.

Moins frais que les deux premiers opus, oui. Moins impressionnant que le troisième, oui. Moins bon ? Peut être aussi. Mais ça reste de très haut niveau tout de même, ce qui en dit long sur les qualités du band.

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Très vie casté comme un drôle d'oiseau au milieu de la savane du rap, Danny Brown a longtemps cultivé cette image d'original en marge du genre, prompt aux multiples grands écarts, passant de la trap la plus hardcore à des envolées EDM. Une singularité qui lui a permis de se faire une place à part, peut être trop à part même.
C'est avec un nouveau style, notamment capillaire, que Brown décide de prouver qu'il n'est pas simplement qu'un illuminé mais tout d'abord un artiste respectable et toujours intéressant. Mettant quelque peu de côté sa folie sans pour autant se renier, il parvient à épaissir son bagage et propose ici son album le plus solide. Plus concis, moins bordélique, tout en gardant son style inimitable porté par sa voix nasillarde, le rappeur de Detroit montre toutes ses qualités sur une ambiance sonore préparée aux petits oignons par Paul White, JPegmafia, Flying Lotus et Q.Tip - producteur exécutif du projet. Des styles différents entre hiphop alternatif, électro et rap old school mais qui se recoupent parfaitement et sur lesquels il sait être totalement à son aise. Gros kif.

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Jamais à court d'idées et de surprises, Thom Yorke a encore frappé en publiant un nouvel album solo sorti de nulle part. Accompagné d'un court métrage réalisé par Paul Thomas Anderson et diffusé sur Netflix, Anima est une nouvelle escapade électronique introspectif pour le leader de Radiohead. Une expérimentation de plus avec son compère de toujours, Nigel Godrich, où les deux têtes chercheuses ont réussi à créer un univers à la fois minimaliste et mystérieux, tout en faisant montre d'une homogénéité musicale solide sans être trop pompeux comme ce fût parfois le cas lors des essais précédents hors-groupe. Une réussite de plus à mettre à l'actif de Yorke, toujours véritable orfèvre sonore.

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MadGibbs, fusion des talents de Madlib et Freddie Gibbs, est un nom qui fait frémir n'importe quel amoureux du rap que l'on dit «underground» ou à l'ancienne. Avec Pinata, suite logique sur album de leurs EPs, le duo avait réussi à marquer les esprits de beaucoup et une suite était plus qu'attendue. La voici sous le sobriquet de Bandana.
Pas de surprise ni sur le contenu, ni sur la qualité: Freddie débite à mille à l'heure et Madlib pose l'ambiance sonore. Chacun bien installé à ses commandes, l'alchimie saute une fois de plus aux yeux. Du samples retravaillés sur Ipad pour l'un, du kickage dans les règles pour l'autre (et accompagné par quelques monstres en la matière: Pusha T, Killer Mike, Black Thought, Yasiin Bey), on est sur une formule dont les preuves ont déjà largement été faites mais qui regroupe ici toutes ses lettres de noblesse. Ils se font plaisir et c'est contagieux.

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Moins d'un an depuis le déjà convaincant Ta13oo et Denzel Curry remet le couvert avec Zuu, comme pour enfoncer le clou. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne le fait pas avec le dos du marteau. Court mais intense, l'album tape fort, très fort. L'ambiance se veut énervée et brûlante, quelque part entre un Summertime de Vince Staples et le côté alternatif de Run the Jewels. Pas du rap d'enfant de coeur donc. Rajouté à ceci le talent et la folie du floridien et l'on obtient un cocktail détonnant qui ne laissera personne indemne. Un disque urgent et une véritable tornade.

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Le mystère et la surprise sont une constante chez les Knowles. Tout comme sa sœur, Solange se met à offrir des albums sans prévenir au préalable, lançant sa promo quelques jours avant la sortie. De quoi prendre tout le monde de court, surtout au vu des attentes placées dans le successeur du mémorable "Seat at the Table".
Dans la droite lignée, "When I Get Home" mêle mysticisme et onirisme tout en étant aussi engagé. Entourée d'une équipes de musicos de premier plan (Pharrell, Saadiq, Hynes, Metro, Sampha, Steve Lacy), elle parvient à enchanter tout en élevant les consciences, créant encore ce sentiment de flottement.
Cependant, on ne retrouve pas tout à fait la même puissance, la même homogénéité musicale totale, la faute à des titres donnant l'impression de ne jamais être véritablement terminés, des essais de studio qui ne vont pas toujours au bout de leurs idées. Le disque s'apparentent parfois alors à un bœuf musical de grande qualité certes mais un peu foutraque laissant un goût d'inachevé un poil frustrant.
Pas jouissif donc mais très bon au demeurant.

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Dépression, addiction à toutes sortes de mauvaises choses et folie avaient eu raison du processus créatif musical du touche à tout David Berman, le plongeant dans un long mutisme. C'est sans ses Silver Jews mais avec le projet Purple Mountains qu'il redonne signe de vie plus d'une décennie après.
Un retour éclatant où Berman se livre sans concessions avec cette voix de cow-boy désabusé sur des compositions remarquablement arrangées pour un road trip folk rock très plaisant.

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Fraîchement arrivée chez le très respectable label Sub Pop, Weyes Blood signe avec "Titanic Rising" un disque où la mélancolique côtoie une orchestration majestueuse. Aidée dans sa tâche par l'excellent Jonathan Rado (Foxygen) et l'excentrique Brian D'Addario (The Lemon Twigs), Mering parvient à créer un équilibre solide entre folk classique et pop décomplexée où elle peut traîner son spleen avec une certaine grâce. Du bel art.

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On pensait Little Brother mort et enterré il y a dix ans, après le départ de 9th Wonder et un «Leftback» où le trio devenu duo se montrait moins mordant. Et si revoir le beatmaker rejoindre ses deux anciens potes pour quelques scènes l'an passé était un clin d'oeil sympa, on imaginait mal LB revenir aux affaires. Pourtant, Phonte et Big Pooh sont bel et bien de retour! Evidemment, on s'empresse de checker les crédits pour voir si la neuvième merveille est aux manettes derrière tout ça... Il n'en est rien malheureusement.
Ce qui n'enlève absolument pas le plaisir de réécouter les MC's de North Carolina se faire plaisir et surtout faire plaisir aux fans. Du boom bap survitaminé, du flow technique, une ambiance solaire et l'on retrouve la formule magique en bougeant frénétiquement la tête.
Trois très bonnes idées complètent le tableau: tout d'abord, ne pas chercher à sonner trop ancien avec des compositions peut être pas révolutionnaires mais pas du tout old school too much. Ensuite, ne pas faire trop long, 40 minutes c'est largement suffisant surtout agrémenté d'aérations avec des skits absolument mortels, reprenant le fameux concept supe drôle de UBN, leur chaine fictive. Un très bon moment et un comeback parfaitement réussi.

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Sûr de sa force et suivant son chemin avec détermination, Maxo Kream parvient à se faire une place au soleil du rap sudiste. Pour son second disque en un an et demi, le texan passe la vitesse supérieure et dégaine son flow dévastateur sur des beats mi-trap mi-smooth avec une aisance certaine. Une ambiance coup de poing, une véritable attitude au micro et des invités prestigieux au diapason (Travis Scott, Q, ASAP Ferg) font de Brandon Banks l'une des très bonnes valeurs de l'année.

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Alors qu'Oxnard aurait du consacrer Anderson .Paak comme le nouveau protégé à la mode de Dre, c'est peu de dire que l'album n'a pas soulevé les foules et déçu bon nombres d'auditeurs.
Pas surprenant alors que le californien ait vite embrayé sur un nouveau projet en hâte avec Ventura, quelques mois seulement après la sortie du précédent. Comme pour expier sa faute, le revoici sur un terrain plus à la hauteur des attentes de ses fans mais aussi plus en adéquation avec ses qualités.
Un disque véritablement solaire où l'on retrouve les ambiances chaudes et smooth qui lui vont si bien et renvoient à "Malibu".
Mieux, moins long et plus concis, celui-ci gagne en intensité et évite des répétitions qui peuvent parfois jalonner ce style à la cool, et donne un relief plus fort aux titres les plus imparables (Twilight, Yada Yada en tête).
Une excellente manière de se faire pardonner.

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Prévu à la base pour la toute fin août en guise d'été indien, le nouveau Bon Iver est apparu sur la Toile avec un peu d'avance, prenant tout le monde de court. La surprise passée, on constate qu'elle sera seulement dans ce buzz prématuré et non ailleurs puisque Justin Vernon a décidé cette fois, pour le quatrième bébé, de ne plus tenter de prendre l'auditeur à contre-pied mais de le conforter.
La signature sonore est totalement identifiable aux premières secondes de chaque titre, avec ce minimalisme folk sous fond électronique sur lequel il excelle tant. Aidé dans sa tâche par des pointures comme James Blake, Chris Messina et même le trappeur Wheezy, Vernon n'a rien perdu de sa sensibilité ni de composition ni d'écriture et parvient à proposer une nouvelle salves de morceaux à faire pleurer un arbre. On ne touche pas les cieux à chaque fois mais la qualité est toujours présente.

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Il n'a jamais reçu les couronnes de laurier de son copain D'Angelo, n'a jamais attiré autant les lumières que certains pontes du genre, a produit dans l'ombre des tubes et des albums entiers pour d'autres et pourtant Raphael Saadiq est sans doute l'activiste R&B le plus régulier des trentes dernières années.
Si son nom avait connu quelques heures de gloire lors de ses deux précédents solos avec ce facile mais efficace revival soul vintage, l'ancien Tony! Toni! Toné! n'a pas cherché à creuser plus loin le filon et a marqué un hiatus de neuf ans avant de ressortir un projet. Portant le nom de son défunt frère, Jimmy Lee, cet opus est sans conteste son plus introspectif, son plus authentique et logiquement même son plus travaillé. Passant en revue quelques pans de l'histoire du rythm'n'blues, avec des passages soul, funk et même hip-hop, Saadiq maitrise son sujet sur le bout des doigts, sans rien inventer certes mais en livrant une véritable leçon du genre 40 minutes durant. Car oui, il a aussi la bonne idée de ne pas étirer inutilement le plaisir de ses retrouvailles.

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Taulière de l'indie-rock, Sharon Van Etten n'usurpe pas sa réputation avec ce nouvel album solide qui, s'il ne bouscule pas les codes du genre, s'avère être excellemment produit et justement interprété.

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Fusion des forces entre la pétillante Karen O des Yeah Yeah Yeahs et le couteau suisse Danger Mouse pour un mélange des styles ultra classe, où les productions soignées de Burton entre esprit vintage et pop arty quasi cinématographique se marient parfaitement à la voix doucereuse de la chanteuse d'origine coréenne. Quand il y a du talent dans les fondations, il y a forcément de la qualité en résultat

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Destins parallèles. TDE et Kendrick ont SZA en caution vibe R&B ? Dreamville et J.Cole peuvent compter sur la pétillante Ari Lennox.
Dans un style similaire, la chanteuse originaire de Washington joue la carte femme forte et indépendante, raconte ses histoires de quotidien, de cœur et de cul. L'attitude est là, le talent également et l'on passe un bon moment sur des compositions entre soul et rap jazzy vraiment bien travaillées, mettant en valeur la voix fluide de Lennox.

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Poète, écrivaine, chanteuse et même prof à ses heures creuses, Jamila Woods est ce qu'on appelle une activiste et multiplie les casquettes. Peu surprenant dès lors de retrouver le condensé de tout son talent au sein de sa musique.
Cette proche de Chance the Rapper et sa clique décide de rendre hommage sur chaque titre de son nouveau projet à plusieurs personnalités plus ou moins connus qui l'ont grandement inspiré tout du long de sa vie. Un disque à bien écouter d'un point de vue écriture donc et d'un point de vue musical également où la native de Chicago se montre à son avantage sur des ambiances neo-soul et même hip-hop. Tout n'est pas éclatant mais l'ensemble demeure homogène et solide.

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Belle surprise de l'an passé, SiR a certaines promesses à confirmer. Caution R&B masculin de la toujours respectable écurie TDE, le californien joue la carte du son smooth à fond, navigant entre soul et hiphop sans jamais choisir son camp. D'une homogénéité sans faille, "Chasing Summer" vient justement prolonger la chaleur de l'été et entériner le talent de son auteur qui, s'il ne réinvente rien ou ne transcende pas le genre, parvient à dicter son tempo laidback et à ne jamais s'afficher planplan, l'un des risques du style. Déjà suffisant pour en faire un gage de réussite.

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«N'attendez pas un album de rap». Tyler pose l'ambiance d'entrée et poursuit sa destinée discographique atypique. En effet si les effluves restent hip-hop, l'album lui l'est moins, allant puiser sa musicalité un peu partout, comme son prédécesseur. Plus léger, plus ouvert, IGOR est sans doute le meilleur condensé de ce qu'est le leader d'Odd Future: une espèce hybride entre Pharrell époque NERD, un esprit smooth/soul et l'horrorcore désabusé qu'il manie si bien. On garde évidemment le côté foutraque et bordélique mais sans la pointe je m'en foutiste qui pouvait gâcher certains titres dans le passé. La maturité sans doute. Du moins un peu hein.

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La très active Jenny Lewis est de retour en solo. Enfin pas tout à fait, puisque l'on retrouve avec elle une pluie de solides songwriters/producteurs (Beck, Ringo et le plus trop bankable Ryan Adams) venus lui tailler un costume sur mesure. Du rock tout ce qu'il y a de plus classique mais qui fait mouche à chaque morceau ou presque, notamment lorsqu'elle parvient à coller un refrain ou une mélodie catchy un peu pop dessus. Efficace et réussi, une fois de plus.

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Alors qu'un nouvel album de Tame Impala est dans les tuyaux pour cette année, l'apéritif est d'ores et déjà servi avec leurs copains de Pond, groupe satellite des australiens. C'est sans surprise donc que l'on retrouve toujours ces similitudes rock-psyché avec gros synthétiseurs qui fonctionnent si bien.
Les nouveautés ici se situent sur les aspect langoureux et suaves dégageant du disque. Aspects très intéressants et imparables sur les envolées pop, moins prenants lors des phases d'expérimentations de deux trois morceaux plus longuets et dispensables.
Mais encore une sortie que l'on prend avec plaisir.

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L'écoute de Dreems ne peut évidemment se faire sans un arrière goût d'amertume en bouche. Publié à deux jours d'intervalle avec la perte aussi brutale qu'inattendue et idiode de Zdar, ce disque a donc un intérêt tout particulier et s'avère être, sans le vouloir, le chant du cygne. Curieux hasard alors que de retrouver tout l'ADN du duo en une heure, de la house vintage sous clavier des débuts à leurs dernières explorations plus exotiques. Un album festif et totalement estival, derrière la tragédie vécue. Et c'est sans doute la meilleure façon de rendre hommage à l'une des figures majeures de la musique électro et plus largement la musique française de ses vingt dernières années.

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Ce disque est déjà à part dans la discographie du trio, c'est un fait. Avec le départ acté de Janet Weiss juste avant la sortie de ce 9e album, c'est tout un chapitre qui se tourne. Niveau sonorité également, l'on joue sur un tableau plus ou moins inhabituel. En allant chercher St Vincent pour chapeauter le projet, Sleater Kinney décide de diluer son énergie punk dans un fond d'indie pop. Fort heureusement, l'apport de la divine Annie n'altère pas réellement la qualité sonore mais peut dérouter par son approche musicale différente. Sur certains titres, la sauce prend et le mix des deux univers s'avère un réel plaisir, sur d'autres, l'influence de la compositrice de l'Oklahoma est tellement forte que l'on se demande si ce n'est pas ses propres titres (Can I Go On ou The Future is Here) et ne restreint finalement pas les velléités plus cracra du groupe à l'accoutumée.
Un pari tout de même réussi.

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Jouant avec les nerfs de tout le monde à travers ses différentes prises de parole et sa propension à repousser à l'infini des projets (RIP Yandhi) avec pas moins de trois dates non respectées pour ce dernier en date, Kanye West est un sujet délicat à aborder. Lui, pourtant, cherche désormais à expier ses fautes et se rapprocher du Tout-Puissant par le biais de la musique, prêchant pour un style pur, plus proche du Gospel que de cette saleté de rap.
Si chacun aura sa propre appréciation de la part réelle d'honnêteté derrière le propos, le bénéfice du doute doit être accordé d'un point de vue processus créatif.
Un disque forcément attendu, comme à chacune de ses sorties tout d'abord, mais également au vu de la hype autour des Sunday Services, sorte d'église musicale ambulante redonnant la foi aux fans de la première comme de la dernière heure pour un possible chef d’œuvre ultime.
Des ardeurs sans doute vite douchées par le format une nouvelle fois ultra-court proposé: 11 titres s'étalant sur moins d'une demie-heure, de quoi frustrer son monde.

Cependant, en l'état actuel des choses, peut-il offrir plus ? Sa fragilité mentale couplé à son perfectionnisme monomaniaque exacerbé depuis The Life of Pablo aux vingtaines de retouche après publication l'empêchent peut être d'accepter de finaliser un mastering complet et de dépasser les 4 minutes par morceau.
Il faut alors se contenter de ce qu'il a à donner et avec le recul, c'est déjà pas mal. Car Ye reste un artiste à part, boulimique de l'originalité et du renouvellement, une usine à idées qu'il ne canalise peut être pas toujours mais qui, sur une durée si courte, n'a aucune concurrence. Chaque titre de Jesus is King présente au minimum un passage intéressant où l'on se rappelle le génie de la composition qu'il sait être. Alors oui, c'est parfois bref, ça va vite mais il y a plus de matière en 26 minutes que sur des discographies entières.
L'esprit gospel ne sert au final que de prétexte et l'aspect musical est plus large, regroupant une palette qu'on lui connait déjà entre sample soul (God Is), orchestration dolby stéréo (Selah), synthé Graduation (On God), envolées alternatives (Water). Moins fade que son prédécesseur Ye, "Jesus is King" se fait concis mais concentré, futile mais épique. Des contradictions qui résument parfaitement le paradoxe de son auteur.

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Difficile de savoir ce qui impressionne le plus chez Faye Webster. Que ce soit déjà son troisième album (le premier sur gros label, Secretly Canadian) à 21 ans ? Qu'elle compose elle-même cette musique folk emprunte d'effluves jazz voire R&B totalement lancinante ? Les deux sûrement mon capitaine.
Résultat, un objet épuré, musicalement très travaillé pour la jeune native d'Atlanta qui traine son joli spleen et sa douce voix sur la demie heure très agréable d'écoute d'un disque faussement redneck et totalement dans l'air du temps. Vraiment très cool.

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18e ou 114e album pour le très prolifique groupe californien, on ne sait plus trop. Toujours est-il que la bande à Newcombe ne s'essouffle pas et prouve qu'elle en a encore sous le pied dans ce disque éponyme très rock, aux accents psyché et shoegaze. Sans redéfinir le genre, BJM parvient tout de même à offrir une bonne grosse demie-heure de plaisir sous guitares avec des titres tous plus efficaces les uns que les autres et c'est déjà bien suffisant