Black Saint

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BSR 0001 -
"Q: Pendant votre tournée européenne vous avez enregistré pour une nouvelle firme italienne un disque intitulé "Black Saint"...

Billy Harper: Oui, j'ai voulu enregistrer deux compositions qui font référence à la danse "Croquet ballet" et "Dance, eternal spirits, dance", et une troisième, "The call of the wild and peaceful heart" qui est construite sur une ligne de basse en 9/4 et laisse une grande liberté d'improvisation."

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BSR 0002 -
"Archie Shepp est un type extraordinaire! il aurait pu se contenter d'écrire des pièces et d'en vivre. Il aurait pu vivre de sa poésie. Shepp est un être absolument fantastique. J'ai toujours eu énormément de respect pour lui, quoi que les gens eussent pu dire ou écrire à son sujet. Son registre est extrêmement large et quelque soit le domaine dans lequel il choisit de s'illustrer, il le fait toujours avec une parfaite maîtrise. J'espère moi-même un jour atteindre ce niveau là."
David Murray

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BSR 0003 -
Anthony Braxton: "D'avoir pu rencontrer Mr. Muhal Richard Abrams a complètement changé le cours de ma vie. Je pense que Mr Abrams est un grand homme. et je n'emploie pas cette expression à la légère. [...] Il nous a tous aidés. Il fut l'une des forces qui nous ont guidés les premiers temps. Il fut le premier président de l' "Association for the Advancement of Créative Musicians" (A.A.C.M.).
Mr Abrams m'a aidé à croire en moi-même et à ne pas avoir peur de m'appuyer sur mes propres idées. C'est un homme bon, et un homme spirituel qui travaille dur et comprend l'importance du développement individuel, de sa recherche, tout comme la signification du fait collectif. Il a un vaste savoir qui part dans de nombreuses directions. J'ai tellement appris de lui, il n'y a aucun moyen de détailler tout ce que j'ai appris avec cet homme. Le connaître et avoir pu travailler avec lui reste l'une des joies de mon existence."

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BSR 0004 -
"A ce jour je n'ai pas encore réalisé d'enregistrement vraiment marquant sous mon nom en Amérique. En revanche en Europe j'en ai déjà fait quatre ou cinq: deux chez Black Saint (un avec Sam Rivers et un en solo qui n'est pas encore sorti), deux chez Horo plus deux albums de George Adams pour cette même marque et un sous le nom de Danny Richmond."
Don Pullen (1976)

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BSR 0005 -
"Il faut chercher sans cesse, s'interroger. Si j'étais toujours content de ce que je fais, je n'aurais aucune raison de chercher, d'exprimer encore autre chose, d'explorer les profondeurs et les sommets de mon esprit. Quand vous entendez Ayler ou Coltrane, vous vous demandez aussitôt: comment jouer plus haut, ou plus bas, ou plus fort? Il ne s'agit pas d'imiter, mais de voir si vous pouvez le faire, puisque vous jouez du même instrument et que vous êtes censé le maîtriser. Les musiciens qui nous ont précédés sont nos professeurs. Les universités de la musique noire ce sont les disques, les concerts, les clubs."
Frank Lowe (1973)

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BSR 0006/7
"A l'origine 360 degree Music Experience est une coopérative dont faisaient partie Dave Burrell, Jimmy Garrison, Cecil McBee, Howard Johnson qui fut remplacé par Hamiet Bluiett, Cameron Brown, Keith Marks, Francis Haynes, le percussionniste africain Titos Sampa, le chanteur Bill Willingham. Nous disposons d'un grand choix de musiciens et tous sont capables de maintenir l'image du groupe. [...] Les instruments anciens participent de notre projet, par exemple le "steel drum" qui est un des seuls instruments à la fois rythmiques et mélodiques. Nous avons aussi un sitariste indien. Nous avons eu la chance de rencontrer Marshall Brown, c'est lui qui a arrangé la première face de notre disque. Marshall est un des "inventeurs" de notre musique. Il a eu la chance de jouer avec Baby Dodds, il a été l'ami de Louis Armstrong."
Beaver Harris

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BSR 0008 -
"Je suis matérialiste. J’aime les limites, les lignes. Je suis compositeur, j’aime les morceaux, les climats précis. J’aime aussi la folie, dans certaines limites. (…) Ce que je recherche, c’est un certain rapport entre le morceau et le jeu. Quelque chose qui fasse une unité entre les structures et le jeu. Je cherche une musique qui unifie ces choses diverses. Pour moi, la composition et l’improvisation, ça doit être la même chose, ça forme un tout. Par exemple, dans Schooldays, c’était en route vers ça. On jouait des morceaux de Monk et on improvisait dessus, parce qu’on recherchait un rapport entre la manière de jouer et le morceau qui provoquait ce jeu, on cherchait une homogénéité entre le morceau et le jeu."

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BSR 0009 -
"Je me sens bien dans ma peau de musicien de jazz. J’ai eu assez de chance pour faire partie de plusieurs groupes qui ont eu un certain succès, et, en tant que compositeur, j’ai pu faire jouer mes compositions. Je dois quand même dire que je pensais qu’avec l’âge, tout deviendrait plus facile pour moi. Or, ce n’est pas le cas, je dois encore me lever chaque jour si je veux que les choses arrivent."
Oliver Lake (Le son du grisli-2008)

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BSR 0010 -
28-
"Je ne savais pas qu'il y avait quelqu'un qui s'appelait Cecil Taylor. Je n'ai jamais entendu quelqu'un jouer du piano d'une façon proche de la mienne. J'ai été surpris après coup que quelqu'un ait eu l'idée de mettre au point un style comme celui de Cecil bien des années avant que je commence à jouer moi-même. Ce fut un grand choc. Cecil et moi ne nous sommes rencontrés et n'avons pu parler ensemble que l'an passé, ici même, à Juan Quand les critiques ont commencé à parler de Cécil Taylor à mon propos, je me demandais de quoi ils pouvaient bien parler. [...] Nous savons très bien quant à nous, que nous ne jouons pas du tout de la même façon.. Nous en avons d'ailleurs parlé ensemble."
Don Pullen

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BSR 0011 -
"Quand les grands musiciens font des erreurs, ça sonne bien, parce qu'ils savent maîtriser leurs erreurs. Même s'ils se trompent car avec le même piston les harmoniques sont très voisins. Voilà pourquoi je n'aime pas Hubbard et Woodie Shaw: ils font du trompettisme, des exercices, comme une leçon de vocabulaire, et ne prennent pas de risque. Dans "Ascension" de Coltrane, il y a Hubbard et Dewey Johnson (Johnson ne fait plus rien, il est devenu fou- il s'est mis à jouer du saxe, disant que la trompette c'est injuste parce qu'on ne se sert que d'une main.) Hubbard avait plus de technique que lui. Mais dans la deuxième version d'Ascension, Johnson commence avec une note qui ne sonne pas, "pwark", et il continue comme ça pendant tout son solo, et c'est mille fois plus intéressant que le solo de Hubbard, qui fait des gammes. Hubbard avait la responsabilité de créer de la musique, d'improviser sur rien, sans accord, et il était complètement perdu - pas parce qu'il n'a pas de talent, mais parce qu'il n'est pas habitué à prendre des risques."
Enrico Rava

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BSR 0012-
"Un festival Italien devrait bien sûr donner un tableau de la situation de la musique en Italie, mais aussi en Europe. Or ce tableau est absent, et c'est très grave car au fond, ces dernières années - et je le dis aussi du point de vue de New York où je vis- j'ai le sentiment qu'il s'est passé beaucoup de choses en Europe. Ce qui s'appelait le "free", et qui aujourd'hui date de vingt ans, a eu en Europe des développements qui tendent de plus en plus à être indépendants de ce qui se produit aux Etats Unis. Quelques uns des musiciens de Chicago ou de Détroit qui sont très actifs actuellement à New York me semblent avoir senti l'influence de ces choses nées en Europe et qui prennent en compte certaines musiques typiquement européennes."
Marcello Melis (1976)

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BSR 0014-
"J'ai essayé d'écouter sur disques le plus grand nombre de barytons possible et j'ai découvert qu'en définitive, il y en avait extrêmement peu. Le baryton a été relégué jusqu'à présent surtout au rôle de force d'appoint d'un grand orchestre. Moi, ce qui m'intéresse c'est de sortir de ce contexte du grand orchestre pour utiliser le baryton comme un instrument à part entière."
Hamiet Bluiett

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BSR 0015-
" Avec Don Moye nous discutons de l'art, du découpage du temps, etc. Parfois je joue pour lui, parfois il développe mes idées. Moye est un musicien qui me passionne par la texture très étendue de son jeu de percussions. En ce qui concerne Abdul Wadud, j'apprécie à la fois la flexibilité de son instrument et ses propres qualités d'instrumentiste. Elles offrent conjointement d'énormes possibilités de développement à la musique que nous jouons."
Julius Hemphill

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BSR 0016 -
"Accepter l'hétérogénéité signifie que vous n' êtes pas inquiet parce que quelqu'un est différent de vous. Voilà la force. Vous faites usage de la force qui vient des différences artistiques. Nouer des relations avec les différences est vraiment un sujet de toute importance. Car nouer des relations avec les différences revient à nouer des relations avec la communauté, l'une des problématiques que l'A.A.C.M. a mise à l'ordre du jour."
George Lewis

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BSR 0017-
"Nous n'étudions pas la musique de "jazz": nous étudions la musique tout simplement. C'est là que nous en sommes. En vérité nous sommes des musiciens issus de ce qu'on appelle le "jazz" - mais c'est une musique qui se développe sans arrêt, qui prend des formes de plus en plus variées, qui nous rapproche de la vie. Je vois des gens de toutes espèces. J'entends toutes sortes de langues. C'est cela la musique!"
Muhal Richard Abrams

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BSR 0018-
"Je voudrais ajouter quelque chose à propos d'Albert Ayler. Ce que j'aime par-dessus tout chez lui, c'est sa sonorité. J'en ai parlé avec des gens comme Milford Graves qui m'ont confirmé qu'Albert possédait bien une sonorité capable de démolir un mur. Sur les quelques disques qu'il a laissés, et, peut-être plus encore sur les quelques enregistrements non édités en disque que j'ai entendus, c'est cela qui est frappant: la puissance incroyable de sa sonorité. Peu importe le reste: pour moi c'est ce son qui est important, il suffit d'une seule note, jouée avec la sonorité qui convient -une sonorité contenant en elle-même toute l'histoire du saxophone- il suffit d'une seule note pour que ce que joue un saxophoniste ait une signification à mes yeux."
David Murray (1977)

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BSR 0019-
"J'aime ce public (le public européen): il se déplace spécialement pour écouter de la musique, il est capable d'aprécier le bon jazz. Les gens ici sont en réalité, croyez-moi, beaucoup plus au fait des choses du jazz qu'au Etats-Unis. Ils sont ainsi bien meilleurs juges. En Italie, ils sont vraiment formidables. En ce qui concerne ceux qui sont venus m'écouter hier (en France), je les trouve un peu plus intellectuels. Ils écoutent avec la plus grande attention la moindre chose que l'on fait sur scène. Un public plus analytique m'a t-il semblé."
Don Pullen (1976)

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BSR 0020 - " Je suis un improvisateur. Etant un improvisateur, la musique court dans ma tête en permanence. Donc, tout ce que j'ai à faire c'est de me caler sur cette bande-son qui défile quoiqu'il arrive en permanence."
Lester Bowie

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BSR0021

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.BSR0022 -
"Beaucoup de gens pensent que je joue derrière Leroy parce qu'il est le leader, en réalité nous cherchons à avoir chacun le même poids au sein du trio. Léo Smith m'a appris à ne plus accompagner mais à me considérer tout le temps comme un élément indépendant. d'ailleurs la meilleure façon de jouer avec un autre musicien, c'est de jouer quelque chose de fort. Ceci dit, j'aime beaucoup la composition du trio de Leroy, en particulier le fait qu'il n'y ait pas de basse. beaucoup de pianistes en effet, au contact d'un bassiste, négligent leur main gauche."
Anthony Davis (pianiste)

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BSR 0023-
"Le nouveau disque de Marcello Melis, "Free to Dance" a été enregistré à New -York juste avant le retour de Melis en Italie, avec onze personnes. Il a été conçu comme une musique de ballet. Il est intéressant dans la mesure où, au-delà du discours purement instrumental, Mélis a d'excellentes idées comme compositeur et arrangeur... C'est dire que Black Saint n'est pas fermé et seulement américanophile. Actuellement on dit souvent que la musique "créative" européenne est plus stimulante, plus intéressante que la musique afro-américaine. Je ne partage pas cette opinion."
Giacomo Pelliocciotti

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BSR 0024
L'idée d'un tel duo est né au début de l'année 78 pendant la tournée du quartet de Max Roach. Assistant à la nième et virtuose exhibition du groupe, je m'étais demandé si la maestria de Roach n'aurait pas pu recevoir un éclat nouveau lors d'une rencontre avec le jeune musicien de Chicago. Les récents enregistrements de Roach avec Archie Shepp, avec Dollar Brand m'avaient déjà convaincu que le batteur newyorkais n'était certainement pas hostile à quelque chose d'inédit.
Seul problème, il ne connaissait Braxton qu'à travers les disques. Je m'engageais à demander à Anthony ce qu'il en pensait. Apparemment bouleversé, celui-ci répondit simplement "Où et quand vous voudrez". Il ne restait plus qu'à fixer la date...
Giacomo Pellicciotti

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BSR 0025-
" Maono est un mot swahili qui veut dire feeling. Comme ce dernier mot est très commun aux Etats-Unis-il y a même une chanson très populaire qui s'appelle ainsi- j'ai cherché un nom un peu plus exotique et j'ai consulté un dictionnaire de swahili. Maono me plaît, mais il y a tellement de gens qui n'arrivent pas à le prononcer correctement que je vais peut-être y renoncer"
Andrew Cyrille

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BSR 0026-
"Actuellement, j'ai éliminé de ma musique les structures mélodiques compliquées. Je m'attache à la texture des espaces, aux rythmes, à la dynamique des morceaux. Il y a des schémas et des paramètres qui ne m'intéressent plus, comme l'opposition thème/improvisation, la trilogie mélodie/harmonie/rythme... ce sont des moyens d'analyse tellement pauvres. La dynamique, les contrastes, les structures, les formes... Voilà des éléments essentiels que le paramètre mélodie/harmonie/rythme ne peut décrire."
George Lewis

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BSR 0027-
"Le seul [joueur de baryton] qui m'impressionna vraiment lorsque je l'entendis en direct, ce fut Harry Carney. Jusque là le baryton avait été un gros instrument encombrant qui semblait n'avoir pas de son. Lui a su découvrir la grandeur de ce saxophone. Avec lui ce n'était plus ce gros instrument mal pratique. Il a sorti le baryton de ce type de contexte pour en faire un instrument fort et puissant. Après l'avoir entendu j'ai changé complètement d'opinion au sujet du baryton, et je me suis mis à travailler dans une direction tout à fait différente de celle que j'avais suivie jusqu'alors. J'ai compris que cet instrument pouvait avoir la puissance d'un éléphant.
Cela doit remonter à 1965 ou même avant cela. [...] je pus l'entendre dans un club qui n'était pas plus grand que le "Campagne Première" ici. Il fallait pour cela que je sente ce qu'il faisait, pas seulement que je l'entende; vous voyez ce que je veux dire: les sièges tremblaient, le sol transmettait ses vibrations, etc. Je ne parvenais pas à croire ce que ce type parvenait à extraire de son instrument. Et qui plus est c'était un gars charmant. Ni bêcheur, ni bourru, mais au contraire prévenant et ouvert."
Hamiet Bluiett

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BSR 0028-
"Je ne savais pas qu'il y avait quelqu'un qui s'appelait Cecil Taylor. Je n'ai jamais entendu quelqu'un jouer du piano d'une façon proche de la mienne. J'ai été surpris après coup que quelqu'un ait eu l'idée de mettre au point un style comme celui de Cecil bien des années avant que je commence à jouer moi-même. Ce fut un grand choc. Cecil et moi ne nous sommes rencontrés et n'avons pu parler ensemble que l'an passé, ici même, à Juan Quand les critiques ont commencé à parler de Cécil Taylor à mon propos, je me demandais de quoi ils pouvaient bien parler. [...] Nous savons très bien quant à nous, que nous ne jouons pas du tout de la même façon.. Nous en avons d'ailleurs parlé ensemble."
Don Pullen

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BSR 0029-
"Je ne crois pas qu'on ait besoin d'un diplôme universitaire pour écouter la musique que nous faisons. Bien sûr elle ne s'écoute pas "comme ça", d'une oreille distraite, comme une rengaine. mais elle n'exige rien de plus que du temps, de l'attention et une attitude vigilante, non seulement vis à vis de la musique proprement dite mais aussi de sa propre écoute. Les gens qui sont incapables d'une heure de concentration n'aiment pas notre musique et prétendent ne pas la comprendre..."
George Lewis

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BSR 0030-
"Je suis venu en Europe pour la première fois en 1966 avec Cecil Taylor. Nous avons d'abord touché quelques centaines de dollars à Stuttgart. Nous sommes alors venus en France et rien ne s'est produit. Nous avons donné un seul concert à Paris . Cecil et moi partagions une chambre d'hôtel boulevard Saint Germain et nous n'avions que quelques francs qui permettaient de nous nourrir de soupes. Nous avons gagné l'argent de notre retour en participant à un film pour l'O.R.T.F. Je me souviens qu'un français dont je tairais le nom, nous avait dit: " Vous, les mecs, vous n'avez pas à gagner beaucoup d'argent, puisque cette musique a pour origine la souffrance et la misère." Quelle connerie! On pourrait dire aussi que si nous étions esclaves, nous jouerons mieux!"
Andrew Cyrille

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BSR 0032-
Alvin Fielder: "Muhal est comme notre père à tous, c'est vraiment la figure du père ou du grand frère. C'est un musicien accompli, un grand compositeur, une mine d'idée et un formidable pédagogue: tout ce qu'il fait est remarquable et il le fait toujours sans la moindre affectation. Je ne l'ai jamais entendu dire du mal de qui que ce soit, cela ne lui aurait rien apporté. Comme Sun Ra ou John Coltrane. Ce sont des individus qui ne confondent pas l'autorité morale et le pouvoir. Quand un musicien n'arrivait pas à jouer ce que Muhal attendait de lui, celui-ci ne le jugeait pas. Il disait que ce musicien savait peut-être faire des choses que lui ignorait."