Films vus en 2020

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Chez Fellini, j'avais déjà vu dans La Dolce Vita cette tristesse contenue et la cirque permanent tout autour, avec des personnages grandiloquents qui s'articulent autour d'un Mastroianni passif, qui ne vit presque que du mouvement des autres. L'alternance entre réalité et délires, et ce qu'elles disent des difficultés du processus créatif chez Guido, sont sûrement la plus grande force du film.
Pas transcendé outre mesure pourtant par cette mise en abîme du travail de réalisateur. Je n'aime pas beaucoup sentir que les oeuvres parlent trop de leur auteur, ou alors je préfère que ce soit fait avec pudeur, comme quand Jack London écrit Martin Eden. Je ne suis pas sûr que la nature même du cinéma permette cette pudeur-là

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La faiblesse de l'intrigue policière de base m'a fait craindre un film d'une grande platitude, jusqu'à ce que l'erreur du flic vienne donner un peu de sens à ce scénario. Reste que, même si c'est un remake, voir Nolan, obsédé qu'il est par les scénarios complexes, se contenter de ça, c'est assez fou.
La grande performance d'Al Pacino donne au film une vraie saveur, mais il est tout seul à se débattre : Hilary Swank n'arrive pas à donner de profondeur à un personnage déjà assez superficiel, et Robin Williams échoue de son côté à incarner un écrivain dont on ne comprend pas bien le degré de perversité. J'ai par ailleurs un petit doute sur le choix du titre, l'insomnie n'étant pas l'élément le plus central de la réalisation.
Ça se voit quand même sans peine parce que le rythme est relativement bien tenu, je trouve

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Les procès en esthétisation du viol me paraissent un peu idiots. Le film a certainement des défauts dans son propos et c'est un féminisme et un éloge de la révolution certainement paradoxaux par moments. Mais l'image magnifique et la BO très subtile servent finalement bien ce drame. Dans le renversement religieux et des valeurs, le film a quelque chose de plaisant. Même si je ne suis pas certain que le propos soit particulièrement riche ni fertile, mais je n'en attendais pas tant, en fait

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Je trouve qu’il y a de vraies belles images, avec quelques belles mises en scène et de beaux décors. Mais c'est un peu froid et la narration m’a pas beaucoup convaincu et est parvenue à me faire m’ennuyer un peu devant un film au scénario assez dense et intense. Faut peut-être pas trop essayer de refaire un film quand on le juge, mais j’aurais aimé qu’il appuie davantage sur la tension suggérée ici entre le désir de vivre de cette jeune fille pieuse et le devoir familial qui la conduit à entrer dans les ordres. Je connais pas l’œuvre d’origine de Diderot mais je pense qu’on tenait là une histoire qui permettait de mettre en lumière une contradiction du christianisme (et peut-être des trois monothéismes) : faire l’exaltation totale de la vie, de la transmission de la vie, et pourtant nourrir un tel dégoût de l’existence terrrestre que le geste de dévotion ultime consister à renoncer au monde et à ses plaisirs en allant s’enfermer dans un couvent.
Au lieu de ça, le film demeure donc assez plat, malgré Pauline Etienne, qui se démerde. Briser un peu le silence des couvents en ajoutant un peu de musique aurait aussi pu aider

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https://www.senscritique.com/film/Portrait_de_la_jeune_fille_en_feu/critique/203550796

Très beau visuellement et plein de belles choses et de bonnes idées, et pourtant un peu chiant. Sciamma a du mal à transmettre toute la passion que contient son histoire et échoue, sauf dans le dernier quart d'heure, à instaurer davantage de tension dans un film qui suit un peu trop confortablement son cours. xd

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https://www.senscritique.com/film/Blow_Up/critique/108273145

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Le film est pas dénué de qualités. Les couleurs sont souvent belles (quoique la symbolique m’ait un peu échappé parfois) et la mise en scène aussi, surtout au début, dans des bâtiments aux architectures absurdes et malmenées. Mais l’intrigue est franchement faible et l’aspect horrifique a mal vieilli. J’aurais voulu en savoir plus sur ces femmes et leurs intentions, ça aurait non seulement renforcé l’attachement à l’histoire mais aussi aidé à instaurer un climat un peu plus anxiogène. Et puis le travail sur le son, qui est censé être un des points forts du film, a vite fait d’agacer, une fois passé ces 10 minutes initiales où le vacarme peut trouver du sens (c’est quand même déjà un peu fatigant). On fait reposer beaucoup sur le son et on voit bien ici que taper fort ne suffit pas à faire peur – comme en témoigne la scène du pianiste aveugle sur la place déserte, dont j’aimerais bien qu’on m’explique le sens d’ailleurs

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C’est indiscutable que c’est moins spontané que le 1, et les échanges entre Eric et Ramzy sont parfois trop longs et ressemblent à de l’impro, mais y a finalement pas mal de trucs marrants. J’ai bien kiffé Katerine, le délire avec McCalloway, le personnage du Ministre de l’Intérieur. C’est déjà pas rien.
Et puis ça fait 15 ans que la Terre entière leur réclamait une suite, donc qu’ils pondent un film aussi libre et décident de faire leurs vannes même les moins évidentes, juste parce que eux ça les fait marrer, ça me rend le film sympathique, même si ça tombe parfois à plat. Et moi Ramzy qui perd 15 litres de sang, se retrouve avec des mains toutes plates et arrive à choper une clé sous une porte grâce à ça, je trouve ça marrant, et encore plus quand je pense que c’est deux darons de 50 ans qui ont écrit ça

C'est à se demander qui s'est le plus embourgeoisé entre Eric & Ramzy et leur public lol

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Suite des Ailes du Désir. C'est trop semblable au premier film pour être mauvais, il y a toujours des moments de poésie et de très beaux "monologues", surtout dans la première moitié. Mais ça me paraît pas très opportun d'écrire une suite lorsqu'on a pas grand chose de plus à dire. La première oeuvre me semble trop complète pour que Wenders se permette de faire une version "malheureuse" du passage d'un ange à la condition d'humain. A la limite, le film aurait pu s'arrêter au bout d'1h20. Le reste me parle peu. Trop gourmand Wenders

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L’ouverture du film semble proposer un point de vue politique. La ville est bouffée par une pub envahissante, des voix suaves incitent à consommer, des managers parlent de développement personnel, et une fois arrivé au travail, Qohen travaille seul devant son écran et effectue péniblement sa tâche, pendant que son supérieur passe derrière lui lui rappeler ses objectifs chiffrés et est incapable de retenir son nom. C’est aussi l’ère de la télésurveillance généralisée. En somme, le tableau dystopique habituel est là et même sans être bien singulier, le début intrigue par quelques originalités : l’église désaffectée transformée en logement, l’extravagance vestimentaire des gens, et aussi un certain style, une esthétique.

Finalement, rien de tout ça ne sera vraiment prolongé, puisque Qohen va se cloîtrer dans son église et à la fois partir dans des calculs mathématiques au sens métaphysique abscons et se trouver une vie sociale et sentimentale nouvelle mais artificielle. Toutes ces pistes sont lancées et ne semblent pas franchement se rejoindre, si bien que la grande richesse des thèmes que Terry GIlliam évoque ne permet d’aboutir sur rien, aucun scénario consistant. Rien n’est dit et si une aventure amoureuse ne venait pas s’implanter au fur et à mesure du film, le destin de Qohen m’aurait sûrement été complètement indifférent. Beaucoup d’effets semblent aussi assez gratuits, comme la présence inexpliquée de souris, par exemple.

Pas envie de détester ce film, notamment parce que Qohen et Bainsley sont attachants et que sa construction déroutante le rend relativement plaisant à suivre, mais pas moyen d’en dire beaucoup plus de bien. Un potentiel gâché, d’après moi