55 livres
créée il y a plus de 6 ans · modifiée il y a 3 moisLe Son du silence
Sortie : 17 février 2016 (France). Roman
livre de Hyun-Jung Lim
Josh_Athanase a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
« Lors d'un concert, chaque note, chaque mesure, chaque phrasé est pour moi une question de vie ou de mort. Pour risquer la mise à nu de moi-même ou déployer la vérité entière de mon être. Il est vain de chercher à se distinguer par son interprétation. Ce qui compte, c'est d'être entièrement vrai vis-à-vis de l'œuvre et de soi-même. Entièrement soi, sans aucune crainte. Interpréter à travers cette singularité unique que nous sommes la musique, le souffle du souffle. Prendre le risque d'aller d'une note à l'autre aussi rapidement que Beethoven les a écrites pour incarner son message divin. Aussi radicalement. Prendre le risque d'être vivant. D'être libre. Et ainsi fidèle à ceux qui, avant nous, l'ont été : libres. » (p.71)
« Vous devez avoir sous les doigts et dans votre âme toutes les grandes oeuvres de Beethoven, Bach, Chopin, Brahms, Prokofiev, Rachmaninov, Scriabine, Ravel, Debussy et Mozart, car ce ne sont pas seulement des compositeurs, ils définissent tout simplement ce qu'est la musique. La forme du récital de piano est ce qu'il y a de plus difficile car vous êtes seule face au piano, sans aucune compagnie autour de vous, avec cette mission essentielle de transmettre le message musical des oeuvres dont vous avez l'entière responsabilité. C'est comme une mise à nu. En récital, quand vous êtes seule avec le piano, le moindre tremblement et la moindre respiration sont perceptibles. Soyez très exigeante avec vous-même. » (p.154)
Hexagone : Sur les routes de l'Histoire de France (2013)
Sortie : 26 septembre 2013. Culture & société
livre de Lorànt Deutsch
Josh_Athanase a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Le ratachement du dauphiné (1349)
« C'est alors que le roi de France est venu suggérer au Dauphinois un arrangement avantageux. Philippe VI réglerait toutes les dettes d'Humbert et lui octroierait même une généreuse rente annuelle… de quoi lui permettre de poursuivre ses frasques dispendieuses. En contrepartie, Humbert s'engagerait à céder le Dauphiné au fils du roi, jeune prince qui prendrait désormais le titre de dauphin... » (p.325)
La deuxième croisade (1149)
« Les croisés n'ont pourtant pas fait le voyage d'Orient pour rien. Ils en ont rapporté des plans de pruniers, faisant ainsi découvrir à tous un fruit nouveau. "Une croisade pour des prunes" disait-on. Et dès ce XIIe siècle l'expression "ne preisier une prune" signifiait grosso modo "ne pas valoir une prune." » (p.286)
La Promesse de l'aube (1960)
Sortie : 26 avril 1973 (France). Autobiographie & mémoires, Roman
livre de Romain Gary / Émile Ajar
Josh_Athanase a mis 6/10 et a écrit une critique.
Annotation :
« Depuis six mois, je passais des heures entières chaque jour à "essayer" des pseudonymes. Ce matin même, j'avais fixé mon choix sur "Hubert de la Vallée", mais une demi-heure plus tard je cédais au charme nostalgique de "Romain de Roncevaux". Mon vrai prénom, Romain, me paraissait assez satisfaisant. Malheureusement, il y avait déjà Romain Rolland, et je n'étais disposé à partager ma gloire avec personne. Tout cela était bien difficile. L'ennui, avec un pseudonyme, c'est qu'il ne peut jamais exprimer tout ce que vous sentez en vous. J'en arrivais presque à conclure qu'un pseudonyme ne suffisait pas, comme moyen d'expression littéraire, et qu'il fallait encore écrire des livres. » (p.24)
« – Vous avez une maîtresse?
– Non, lui répondis-je. Je suis fauché. Il parut favorablement impressionné.
– Vous êtes bien jeune, dit-il, mais vous paraissez connaître les femmes. » (p.221)
Lettres à un jeune poète (1908)
Édition bilingue (traduction Marc B. de Launay)
Briefe an einen jungen Dichter
Sortie : 6 mars 1991 (France). Correspondance, Essai, Poésie
livre de Rainer Maria Rilke
Josh_Athanase a mis 8/10.
Annotation :
« Entrez en vous-même, cherchez le besoin qui vous fait écrire : examinez s’il pousse ses racines au plus profond de votre cœur. Confessez-vous à vous-même : mourriez vous s’il vous était défendu d’écrire ? Ceci surtout : demandez-vous à l’heure la plus silencieuse de votre nuit : "Suis-je vraiment contraint d’écrire ?" Creusez en vous-même vers la plus profonde réponse. Si cette réponse est affirmative, si vous pouvez faire front à une aussi grave question par un fort et simple : "Je dois", alors construisez votre vie selon cette nécessité. Votre vie, jusque dans son heure la plus indifférente, la plus vide, doit devenir signe et témoin d’une telle poussée. » (p.18)
« Il se pourrait qu’après cette descente en vous-même, dans le "solitaire" de vous-même, vous dussiez renoncer à devenir poète. (Il suffit, selon moi, de sentir que l’on pourrait vivre sans écrire pour qu’il soit interdit d’écrire.) Alors même, cette plongée que je vous demande n’aura pas été vaine. » (p.22)
Journal d'un curé de campagne (1936)
Sortie : 1936 (France). Roman
livre de Georges Bernanos
Josh_Athanase a mis 9/10.
Annotation :
« Le prêtre se faisant toujours attendre, j’ai cru devoir exprimer à mon infortuné camarade le regret que j’avais d’un retard qui risquait de le priver des consolations que l’Église réserve aux moribonds. Il n’a pas paru m’entendre. Mais quelques instants plus tard, sa main s’est posée sur la mienne, tandis que son regard me faisait nettement signe d’approcher mon oreille de sa bouche. Il a prononcé alors distinctement, bien qu’avec une extrême lenteur, ces mots que je suis sûr de rapporter très exactement : "Qu’est-ce que cela fait ? Tout est grâce."
Je crois qu’il est mort presque aussitôt. » (p.313)
Out of the box ! : la joie à roulettes
Sortie : 23 novembre 2016 (France).
livre de Marie-Caroline Schürr
Josh_Athanase a mis 4/10.
Annotation :
« Le service. Et par le service, par l'approche de la fragilité, se découvrir soi-même ; dévoiler des ressources inestimables au fond de soi : générosité, bienveillance, délicatesse, douceur, respect, joie de se donner. Quitter son masque, laisser de côté le groupe ou le regard de l'autre. [...] La véritable rencontre ne se passe que dans la rencontre de la fragilité de l'autre. » (p.38)
« Se reconnaître fragile, c'est reconnaître sa dépendance, son besoin de se recevoir de Dieu et des autres ; être fragile c'est me recevoir au creux des mains et avancer avec ce que je suis, loin de la résignation, dans un élan nouveau » (p.54)
La cause du peuple
L'histoire interdite de la présidence Sarkozy
Sortie : 29 septembre 2016 (France). Essai
livre de Patrick Buisson
Josh_Athanase a mis 6/10.
Annotation :
« En réalité, comme souvent avec Sarkozy, le personnage phagocytait la personne. Il ne se montrait jamais aussi sincère que lorsqu'il obéissait à la fois à l'instinct et au calcul, là où sa ligne de plus grande pente lui paraissait devoir enclencher un mouvement ascendant de sa courbe de popularité. » (p.85)
« Dans ce village Potemkine qu'on appelait une campagne électorale, nous n'étions, et nous le sentions bien, que des tireurs de ficelles, des montreurs de marionnettes. C'était donc cela l'émancipation démocratique des individus-citoyens : un théâtre d'ombres que l'on s'empresserait de démonter au soir même de l'élection, une rhétorique convenue dans un décor standard, un spectacle commémoratif de la souveraineté perdue, un trompe-l’œil destiné à provoquer simultanément le consentement et l'assujettissement des électeurs à des modes de domination sur lesquels ils n'auraient plus aucun contrôle une fois passé le vote : l'Etat et ses juridictions administratives, l'oligarchie et ses représentants, le marché autorégulé et ses économistes et, bien-sûr, l'Europe, ses bureaux et ses eurocrates. Demain, lorsqu'on aurait replié les tréteaux de la foire aux promesses, posé les masques et les couteaux, jeté les sacs et les cordes, le pouvoir reviendrait aux gens sérieux, aux professionnels de la gouvernance qui avaient feint de s'en déssaisir le temps d'une joute verbale. » (p.379)
Terre des hommes (1939)
Sortie : 6 février 1939. Essai, Autobiographie & mémoires
livre de Antoine de Saint-Exupéry
Josh_Athanase a mis 10/10 et a écrit une critique.
Annotation :
« Et si même le voyage est un voyage heureux, le pilote qui navigue quelque part, sur son tronçon de ligne, n'assiste pas à un simple spectacle. Ces couleurs de la terre et du ciel, ces traces de vent sur la mer, ces nuages dorés du crépuscule, il ne les admire point, mais les médite. Semblable au paysan qui fait sa tournée dans son domaine et qui prévoit, à mille signes, la marche du printemps, la menace du gel, l'annonce de la pluie, le pilote de métier, lui aussi, déchiffre des signes de neige, des signes de brume, des signes de nuit bienheureuse. La machine, qui semblait d'abord l'en écarter, le soumet avec plus de rigueur encore aux grands problèmes naturels. Seul au milieu du vaste tribunal qu'un ciel de tempête lui compose, ce pilote dispute son courrier à trois divinités élémentaires, la montage, la mer et l'orage. » (p.30)
Les Mains du miracle (1960)
Sortie : 1960 (France). Roman
livre de Joseph Kessel
Josh_Athanase a mis 6/10.
Annotation :
« Ces gens assistaient à un incroyable paradoxe : un homme qui était, juridiquement, un ennemi de l'Allemagne, un citoyen d'un pays en guerre avec elle, exerçait à sa guise le droit exclusif, interdit à un commandant d'armée, et sauf Ribbentrop, à tous les ministres du IIIe Reich, de téléphoner chaque jour, soit, pour des questions officielles, à celui qui après Hitler était le maître de l'Allemagne, soit, pour ses affaires privées, à la simple et courageuse femme qui s'occupait de son domaine. » (p. 337)
« Dans cette maison, se disait Kersten, sans que je l'aie prévu, sans que je l'aie voulu, s'est écrit un fragment de l'histoire des hommes. Quoi qu'il arrive, je ne puis qu'être reconnaissant au sort d'avoir fait de mes mains la chance de tant de malheureux. » (p.388)
Dans les forêts de Sibérie (2011)
Sortie : septembre 2011. Correspondance, Journal & carnet, Essai
livre de Sylvain Tesson
Josh_Athanase a mis 10/10.
Annotation :
« Pour les coureurs des bois de Sibérie, le couteau et le fusil sont aussi précieux qu'un compagnon de chair. Un objet qui nous a accompagnés dans les péripéties de la vie se charge de substance et émet un rayonnement particulier. Le temps le patine. Les années le cuirassent. Il faudra côtoyer longtemps son misérable patrimoine d'objets pour apprendre à aimer chacun d'eux. Bientôt le regard aimant posé sur le couteau, la théière et la lampe se transmet aux substances et aux éléments : le bois de la cuillère, la cire des bougies, la flamme. La nature des objets se révèle, il me semble percevoir les mystères de leur essence. Je t'aime bouteille, je t'aime petit canif, et toi crayon de bois, et toi ma tasse, et toi théière qui fume comme un bateau blessé. » (p.65)
« Moscou vend sa taïga aux Chinois. Les hommes jaunes débitent les troncs avec la minutie des xylophages. Certains de ces arbres connaîtront un destin étrange. Poussés sur la ligne de crête d'une vallée sauvage, ayant survécu à cent ou cent cinquante hivers sibériens, ces cèdres se retrouveront débités en baguettes destinées à fourrer les nouilles d'une soupe au fond du gosier d'un ouvrier de Shanghai employé à la construction d'un centre commercial pour expatriés. Les temps sont durs pour les sapins. » (p.84)
« - J'ai un Herald Tribune, vous le voulez ?
- Oui, dis-je.
- Il date de la semaine dernière.
- Pas à ça près.
Il me le jette et je me dis que se faire livrer le Herald Tribune dans la taïga par porteur batave sur bateau de pêche russe vaut bien d'avoir vécu
trente-huit ans. » (p.237)
Histoire de France (1924)
Sortie : 1924 (France). Culture & société, Histoire, Essai
livre de Jacques Bainville
Josh_Athanase a mis 7/10.
Annotation :
« Quand on compare la France aux autres pays, quand on se représente les hauts et les bas de son histoire, on voit qu'elle n'est pas la plus mal partagée. Exposée aux tribulations, souvent menacée dans son être - elle l'a encore été, et terriblement, en 1914 - elle n'est pas sujette à ces affaissements ou à ces longues éclipses dont tant d'autres nations offrent le modèle. Sa structure sociale reste solide et bien équilibrée. Après toutes ses convulsions, parfois plus violentes qu'ailleurs, elle ne tarde pas à renaître à l'ordre et à l'autorité dont elle a le goût naturel et l'instinct... » (p.566)
Joie de croire joie de vivre
Sortie : 7 mai 2013 (France). Essai
livre de François Varillon
Josh_Athanase a mis 8/10.
Annotation :
« Dieu n'est qu'Amour. Tout est dans le "ne que". Je vous invite à passer par le feu de la négation car ce n'est qu'au-delà que la vérité se dégage vraiment. Dieu est-il Tout-Puissant ? Non, Dieu n'est qu'Amour, ne venez pas me dire qu'il est Tout-Puissant. Dieu est-il Infini ? Non, Dieu n'est qu'Amour, ne me parlez pas d'autre chose. Dieu est-il Sage ? Non. (...) Beaucoup de chrétiens posent la toute-puissance comme fond de tableau puis ajoutent, après coup : Dieu est Amour, Dieu nous aime. C'est faux ! La toute-puissance de Dieu est la toute-puissance de l'amour, c'est l'amour qui est tout puissant ! On dit parfois : Dieu peut tout ! Non, Dieu ne peut pas tout, Dieu ne peut que ce que peut l'Amour. Car il n'est qu'Amour. (...) L'amour n'est pas un attribut de Dieu parmi ses autres attributs mais les attributs de Dieu sont les attributs de l'amour. L'Amour est tout-puissant, sage, beau, infini. » (p.25)
Vol de nuit (1931)
Sortie : 1931 (France). Roman
livre de Antoine de Saint-Exupéry
Josh_Athanase a mis 9/10.
Annotation :
« Les collines, sous l'avion, creusaient déjà leur sillage d'ombre dans l'or du soir. Les plaines devenaient lumineuses mais d'une inusable lumière : dans ce pays elles n'en finissent pas de rendre leur or de même qu'après l'hiver, elles n'en finissent pas de rendre leur neige. Et le pilote Fabien, qui ramenait de l'extrême Sud, vers Buenos Aires, le courrier de Patagonie, reconnaissait l'approche du soir aux mêmes signes que les eaux d'un port : à ce calme, à ces rides légères qu'à peine dessinaient de tranquilles nuages. Il entrait dans une rade immense et bienheureuse. » (p.17)
« Un ingénieur avait dit un jour à Rivière, comme ils se penchaient sur un blessé, auprès d'un pont en construction : "Ce pont vaut-il le prix d'un visage écrasé ?" Pas un des paysans, à qui cette route était ouverte, n'eût accepté, pour s'épargner un détour par le pont suivant, de mutiler ce visage effroyable. Et pourtant l'on bâtit des ponts. L'ingénieur avait ajouté : "l'intérêt général est formé des intérêts particuliers : il ne justifie rien de plus." - "Et pourtant, lui avait répondu plus tard Rivière, si la vie humaine n'a pas de prix, nous agissons toujours comme si quelque chose dépassait, en valeur, la vie humaine... Mais quoi ?" » (p.130)
Le Roman de Raspoutine (2011)
Sortie : 2011 (France). Biographie
livre de Vladimir Fedorovski
Josh_Athanase a mis 5/10.
Annotation :
« Les Sibériens considéraient que seuls Dieu et le tsar, leur "petit père", les dominaient. Si leur foi était profonde, ils la mettaient en pratique de façon peu conventionnelle et laissaient se développer la pratique des vieux-croyants avec leurs rites ancestraux. Les contes populaires, la vodka, les chants et les danses faisaient partie intégrante de la vie des Sibériens, robustes et proches de la nature. Ainsi aux yeux de la loi, nul n'était responsable de ses actes s'il pouvait prouver qu'il était ivre au moment du délit ! Ils menaient une vie rude, cependant marquée par le sens de l'hospitalité. Beaucoup accomplissaient des pèlerinages dans les lieux saints, abandonnant leur foyer pour aller à pied vénérer les reliques ou les icônes miraculeuses. Les nobles se déplaçaient le plus souvent en attelage et les paysans, à pied avec un baluchon. » (p.211)
Fier d'être français
Sortie : décembre 2006 (France). Essai
livre de Max Gallo
Josh_Athanase a mis 3/10.
Annotation :
« Albert Camus qui écrivait déjà, il y a près d'un demi-siècle - en 1958 -, quand une République allait mourir : "Il est bon qu'une nation soit assez forte de tradition et d'honneur pour trouver le courage de dénoncer ses propres erreurs. Mais elle ne doit pas oublier les raisons qu'elle peut avoir encore de s'estimer elle-même. Il est dangereux, en tout cas, de lui demander de s'avouer seule coupable et de la vouer à une pénitence perpétuelle." » (p.13)
Comprendre la doctrine sociale de l'Église
Sortie : 2007 (France). Essai
livre
Josh_Athanase a mis 7/10.
Annotation :
« On tend à affirmer aujourd'hui que l'agnosticiscime et le relativisme sceptique représentent la philosophie et l'attitude fondamentale accordées aux formes démocratiques de la vie politique, et que ceux qui sont convaincus de connaître la vérité et qui lui donnent une ferme adhésion ne sont pas dignes de confiance du point de vue démocratique, parce qu'ils n'acceptent pas que la vérité soit déterminée par la majorité, ou bien qu'elle diffère selon les divers équilibres politiques. Une démocratie sans valeurs se transforme facilement en un totalitarisme déclaré ou sournois, comme le montre l'histoire. C'est le risque de l'alliance entre la démocratie et le relativisme éthique qui retire à la convivialité civile toute référence morale sûre et la prive, plus radicalement, de l'acceptation de la vérité. » (p.115, citations de JPII)
« Le pays d'accueil fait alors bénéficier à ceux qui immigrent de la paix sociale et de tout l'héritage économique, culturel et religieux de la communauté nationale. En retour, l'immigrant a un devoir de reconnaissance vis-à-vis de ce pays et se trouve dans l'obligation de respecter les lois du pays qui l'accueille. "Les autorités politiques peuvent en vue du bien commun dont elles ont la charge subordonner l'exercice du droit à l'immigration à diverses conditions, notamment au respect des devoirs des migrants à l'égard du pays d'adoption. L'immigré est tenu de respecter avec reconnaissance le patrimoine matériel et spirituel de son pays d'accueil, d'obéir à ses lois et de contribuer à ses charges." (C.E.C n°2241) » (p.123)
Métronome, l'histoire de France au rythme du métro parisien (2009)
Sortie : septembre 2009. Culture & société
livre de Lorànt Deutsch
Josh_Athanase a mis 6/10.
Annotation :
« Le 23 novembre 1407, la guerre sans fin avec l'Angleterre prend une nouvelle tournure. Ce soir-là, le duc Louis d'Orléans, frère du roi Charles VI, soupe à l'hôtel Barbette avec sa belle-sœur, la reine Isabeau de Bavière. Celle-ci, peu de temps auparavant a accouché d'un garçon chétif et malingre qui n'a pas survécu plus de quelques jours. Louis a toutes les raisons de se trouver au côté d'Isabeau : peut-être est-il le père de cet enfant mort-né. Disparition rapide et silencieuse qui arrange tout le monde... Elle évite tant de questions malséantes ! Et si cet enfant, en réalité, n'était pas mort ? Et si ce n'était pas un garçon, mais une fillette appelée Jeanne... notre Jeanne d'Arc, fruit des amours de la reine et du frère du roi ? Cette thèse est soutenue par de nombreux historiens, et par moi, mais c'est une autre histoire... » (p.284)
« C'est unanime et chacun vous le confirmera : à l'exception des quelques pierres des fondations visibles dans le métro, il ne subsiste rien de la Bastille... Eh bien, c'est faux ! Il reste encore une cellule, l'un de ces cachots sordides qui se situaient dans les sous-sols de la forteresse, là où l'autorité royale enfermait les fortes têtes et les esprits récalcitrants. Un jour, alors que j'étais près de la place de la Bastille, discutant avec un ami, un bistrotier du quartier m'a reconnu : il partageait ma passion pour Paris et m'a révélé que la cave de son établissement, La Tour de la Bastille, était en fait une vieille cellule miraculeusement épargnée par la fureur révolutionnaire. Par la suite, j'ai vérifié les dires de mon informateur, il avait raison... Tout concorde : l'emplacement et la forme des murs. J'ai pénétré avec l'émotion que l'on devine dans ce lieu chargé d'Histoire. » (p.352)
Le Monde de Sophie (1991)
Sofies verden
Sortie : 1995 (France). Roman, Philosophie
livre de Jostein Gaarder
Josh_Athanase a mis 4/10.
Annotation :
« Si je suis capable de saisir Dieu objectivement, je ne crois pas, mais justement parce que je ne peux pas faire cela, je dois croire. Et si je veux garder la foi, je dois veiller à rester dans l'ignorance objective même par soixante-dix mille mètres de fond et garder pourtant la foi. » (Kierkegaard, p. 402)
Comprendre la Corse
Sortie : 11 mars 2004 (France). Essai
livre de Jean-Louis Andréani
Josh_Athanase a mis 3/10.
Annotation :
« En raison des réalités (une histoire, une communauté populaire, un style, un ensemble d'aspirations humaines et d'habitudes), avant d'être un département français - et elle l'est - la Corse est psychologiquement la Corse » (p.25)
Introduction à la philosophie chrétienne (1960)
Sortie : juin 2007 (France). Essai, Philosophie
livre de Étienne Gilson
Josh_Athanase a mis 7/10.
Annotation :
« Il faut donc s'exercer à distinguer deux problèmes sans cesse confondus dans la discussion, l'existence de Dieu est-elle une vérité démontrable par la raison naturelle, de sorte qu'elle soit connaissable et connue avec certitude ? La réponse à ce premier problème est, oui, sans aucun doute. Le deuxième problème est de savoir si chaque homme peut tenir sa raison naturelle pour infaillible dans son effort pour démontrer rationnellement que Dieu existe ? Les critiques sans indulgence dirigées contre les preuves de Saint Augustin, de Saint Anselme, de Descartes, de Malebranche et de bien d'autres, nous rappellent opportunément à la modestie. Sommes nous des philosophes plus perspicaces que de tels hommes ? C'est toute la question. Modestie n'est pas scepticisme. Permettons donc sans crainte à notre entendement de poursuivre la preuve de l'existence de Dieu jusqu'à la certitude la plus exacte, mais préservons intacte notre foi en la parole qui révèle cette vérité aux plus simples comme aux plus savants. » (p. 39)
« Le Dieu dont le fidèle croit qu'il existe, transcende infiniment celui dont le philosophe prouve l'existence. Surtout, c'est un Dieu dont la philosophie ne saurait avoir aucune idée, car toutes les conclusions de la théologie naturelle font seulement connaître l'existence d'une première cause de l'univers ; elles se posent en couronnement de la science, mais sur la même ligne, au lieu que Yahvé révèle à l'homme son existence afin de l'élever à la vue de son essence et de l'associer à sa propre béatitude. Le dieu de la raison est celui de la science, le Dieu de la foi est celui du salut. Toutes les démonstrations philosophiques peuvent se déployer à l'aise au-dessous de cette révélation divine, aucune d'elles ne saurait en atteindre ni seulement en concevoir l'objet » (p.40)
« Tout être agit en vue de produire et d'acquérir un bien qui lui manque, c'est-à-dire de s'accroître et de se parfaire soi-même à la fois comme être et comme bien. Mais Dieu est l'être et le bien absolus ; la fin de toute opération causale est donc, pour l'être qui l'exerce, de se rendre soi-même plus semblable à Dieu. Nous disons : plus semblable parce que, si peu qu'il soit, un être est image de Dieu dans la mesure même où il est ; en augmentant son être par l'acquisition d'une perfection plus haute (c'est à dire en actualisant une partie de sa potentialité) la substance accroît pourtant sa ressemblance à Dieu. » (p.193)
Le Monde d'hier (1942)
(traduction Serge Niemetz)
Die Welt von Gestern. Erinnerungen eines Europäers
Sortie : 1942. Autobiographie & mémoires
livre de Stefan Zweig
Josh_Athanase a mis 7/10.
Annotation :
« Quand expirèrent les dernières mesures de Beethoven, joué plus divinement que jamais par le quatuor Rosé, personne ne quitta sa place. Nous applaudissions à grand bruit, quelque femmes sanglotaient d'émotion, personne ne voulait admettre que ce fût un adieu à jamais. On éteignit les lumières de la salle pour nous chasser. Pas un des quatre ou cinq cents fanatiques ne se leva. Nous demeurâmes une demi-heure, une heure, comme si nous pouvions par la force de notre seule présence obtenir que ce vieil espace fût sauvé. Et comme nous nous sommes battus, nous autres, étudiants, multipliant pétitions, manifestations, articles dans les journaux, pour que la maison mortuaire de Beethoven ne fût pas détruite ! Chacune de ces demeures historiques, à Vienne, était pour nous un peu d'âme qu'on nous arrachait du corps. » (p.33)
« A présent, en 1941, la différence entre le base-ball et le football, entre le hockey et le polo, n'a pour moi rien de clair, et la page sportive d'un journal, avec ses chiffres inexplicables, me paraît écrite en chinois. A l'égard de tous les records d'adresse ou de vitesse, j'en suis demeuré inébranlablement au point de vue du shah de Perse qu'on voulait persuader d'assister à un derby et qui répondit avec sa sagesse d'Oriental : " A quoi bon ? Je sais bien qu'un cheval peu courir plus vite qu'un autre. Il m'est indifférent de savoir lequel." » (p.79)
Le Terrorisme intellectuel
Sortie : 2000 (France). Essai
livre de Jean Sévillia
Josh_Athanase a mis 7/10.
Annotation :
« Mais les écoles de journalisme, remarque Jean-François Revel, "ne sont pas des lieux où l'on enseigne particulièrement à rechercher l'information et à la contrôler. Les élèves y développent plutôt le sens de leur mission sociale au service d'une noble cause, qu'ils définissent eux-mêmes, et doivent aider à triompher" » (p. 126)
« Être ou avoir été de gauche, c'est normal. Être ou avoir été à gauche de la gauche, c'est compréhensible. Être ou avoir été de droite, cela impose de se justifier. Être ou avoir été à droite de la droite, cela disqualifie à vie. » (p. 261)
Fous d'équations !
Les 24 plus belles équations de l'univers
Sortie : 11 novembre 2015 (France). Essai
livre de Dana Mackenzie
Josh_Athanase a mis 7/10.
Annotation :
« C'est alors que nous retrouvons l'hypothèse du continu de Cantor. Existe-t-il un ensemble plus grand que les entiers mais plus petit que les réels ? Il s'agit d'une question naturelle, qui parle à notre intuition, une question dont un mathématicien se soucierait certainement. Et c'est une question indécidable. Gödel prouva en 1940 que l'hypothèse du continu ne peut pas être réfutée à partir des axiomes ZF de la théorie des ensembles. En 1963, un logicien américain nommé Paul Cohen boucla la boucle en montrant que l'hypothèse du continu ne pouvait pas non plus être prouvée à partir des axiomes ZF. En d'autres termes, cette proposition est logiquement indépendante des autres axiomes de la théorie des ensembles. Nous pouvons la supposer vraie ou fausse. Ni l'hypothèse du continu ni sa négation n'introduisent de nouveaux paradoxes. » (p.192)
Exercices de style (1947)
Sortie : 1947 (France). Récit
livre de Raymond Queneau
Josh_Athanase a mis 6/10.
Annotation :
« Vulgaire. L'était un peu plus dmidi quand j'ai pu monter dans l'esse. Jmonte donc, jpaye ma place comme de bien entendu et voilàtipas qu'alors jremarque un zozo l'air pied, avec un cou qu'on aurait dit un télescope et une sorte de ficelle autour du galurin. Je lregarde passeque jlui trouve l'air pied quand le voilàtipas qu'ismet à interpeller son voisin. Dites donc, qu'il lui fait, vous pourriez pas faire attention, qu'il ajoute, on dirait, qu'il pleurniche, quvous lfaites essprais, qu'i bafouille, deummarcher toutltemps sullé panards, qu'i dit. Là-dssus, tout fier de lui, i va s'asseoir. Comme un pied. Jrepasse plus tard Cour de Rome et jl'aperçois qui discute le bout de gras avec autre zozo de son espèce. Dis donc, qu'i lui faisait l'autre, tu dvrais, qu'i lui disait, mettre un ottbouton, qu'il ajoutait, à ton pardingue, qu'i concluait. » (p.64 nrf gallimard)
Premier de cordée
Sortie : 1942 (France). Roman
livre de Roger Frison-Roche
Josh_Athanase a mis 8/10.
Annotation :
« Je voudrais bien retourner là-haut, mademoiselle; vous avez beau faire et beau dire, vous mettre en quatre pour me faire plaisir… ici on ne respire pas. C'est trop bas. » (p.173)
Les Dames du Faubourg
Sortie : 3 juin 1987 (France). Roman
livre de Jean Diwo
Josh_Athanase a mis 5/10.
Annotation :
« Mademoiselle, lui dit-il d'emblée, je ne suis ni beau parleur, ni poète patenté, ni philosophe raisonneur, je n'ai pas de fortune et n'ai pas mes entrées à la cour. Je ne dois ma présence ici qu'au fait d'avoir servi longtemps M. de Necker au Contrôle général et d'y avoir gagné l'estime de Louise, pardon de Germaine de Staël qui était encore Mlle Necker. Voilà : vous savez tout ce que je ne suis pas. Ce serait une joie pour moi si vous éprouviez quelque peu l'envie d'apprendre ce que je suis. » (p.646)
Le moment est venu de dire ce que j'ai vu
Sortie : 1 octobre 2015 (France). Essai
livre de Philippe De Villiers
Josh_Athanase a mis 7/10.
Annotation :
« Samuel est un savant illetré qui parle de son fils comme d'un lettré ignorant. Il me fait songer à ce mot de Montesquieu que les idéologues jugeront paternaliste : "J'aime bien les paysans, ils ne sont pas assez savants pour penser de travers." Le père aime les arbres, il écoute le temps qu'il fait, le fils ne veut entendre que les lendemains qui chantent. Il guette les friselis prometteurs de la science : ce n'est plus la terre qui féconde, c'est la technique ; le temps, pour lui, n'a plus d'importance, ni les saisons. Samuel l'aîné, qui cherche à faire tenir dans le présent une grande quantité de passé, prend souvent dans sa main une poignée de terre grasse et, en l'embrassant amoureusement, la fait glisser entre ses doigts comme si c'était une poignée de sable éphémère. Il murmure simplement, désabusé, en serrant sa main vide : - Tu vois, mon petit, ça, c'est ma terre. Je lui dois tout. Il a du respect pour elle. Elle vient de loin dans la famille. Il parle de ce petit carré de terre fertile presque comme si c'était une personne. C'est elle qui lève les blés dont il fait son pain. Elle a ses humeurs. Parfois elle se refuse : - Chaque récolte est un petit miracle : entre les semailles et les épis mûrs, le temps est incertain. Il suffit d'une grêle et tout est fini. Le fils de Samuel, lui, ne croit plus à la terre. Ses maîtres agronomes lui ont appris l'agrochimie et le hors-sol. Il apprivoise les antibiotiques et les activateurs de croissance. » (p.94)
« Une société qui se donne le droit d'expérimenter sur les embryons, de tuer un fœtus in utero chez une femme jeune et en même temps de fabriquer des enfants à une femme vieille, est une société en plein délire. Le délire de la toute puissance. Ce délire donne lieu à un chassé-croisé ontologique où le petit de l'homme tend vers la chose et l'animal vers la personne. Les statuts respectifs s'échangent. Le combat est à front renversé. Détruire un crapaud vert, écraser des œufs de vipère ou même tuer des ragondins peut vous conduire en prison. Au contraire, s'agissant de l'embryon humain, c'est empêcher sa destruction qui peut vous conduire en prison. Défendre le petit de l'homme contre les entreprises libérales, libertaires et liberticides relève de l'héroïsme. Non seulement l'être humain avant la naissance n'est plus défendu, mais il est défendu de le défendre ! Le droit a acquis tous les droits contre le droit des hommes. Le fœtus devient quasiment un objet, l'animal un sujet. » (p.266)
Côme ou le désir de Dieu
Sortie : 1977 (France). Roman
livre de Pierre de Calan
Josh_Athanase a mis 6/10.
Annotation :
« La loi du silence, comme bien d'autres, a été assouplie. Mais la plupart d'entre nous usent des latitudes qui nous sont données avec une discrétion très grande. Nous savons que le silence est le lieu privilégié où nous avons la meilleure chance de rencontrer Dieu, de progresser dans l'union avec le Christ, d'entendre la voix de l'Esprit. Nous savons aussi que le silence est propice à la vie de communauté. Ceux qui n'ont pas vécu l'existence monastique peuvent croire que parler peu nous isole, nous sépare les uns des autres. Rien n'est plus faux. Nous sommes unis dans le silence, par le silence, comme des voyageurs blottis dans une même cachette. Et nous sentons bien qu'à vouloir trop communiquer, nous courons le risque de communier moins. » (p.9)
« La vocation de Bach ou celle de Mozart nous paraissent indiscutables à cause des fruits merveilleux qu'elles ont portés. Ont-elles cependant plus de valeur, sous le regard de Dieu, que celle du musicien dépourvu de grâce et de dons mais qui, entendant en son cœur un appel, a voulu jusqu'à sa mort tenter d'y répondre ? Ceux qui souffrent d'une telle disproportion entre leurs aspirations et leurs moyens ‒ et que , dans notre langage cruel, il nous arrive de nommer des ratés ‒ se font peut-être, sur leur talent, beaucoup moins d'illusions que nous ne l'imaginons. Mais la conscience de leur insuffisance, leur stérilité, leurs échecs ne les dispensent pas, à leurs propres yeux, de poursuivre inlassablement leurs vains efforts... » (p.216)
S'abandonner à vivre
Sortie : janvier 2014 (France). Recueil de nouvelles
livre de Sylvain Tesson
Josh_Athanase a mis 7/10.
Annotation :
« Je n'ai pas de téléphone portable car je trouve d'une insondable goujaterie d'appeler quelqu'un sans lui en demander préalablement l'autorisation par voie de courrier. Je refuse de répondre au "drelin" du premier venu. Les gens sont si empressés de briser nos silences... J'aime Degas, lançant : "C'est donc cela le téléphone ? On vous sonne et vous accourez comme un domestique." Les sonneries sectionnent le flux du temps, massacrent la pâte de la durée, hachent les journées, comme le couteau du cuisinier japonais le concombre. » (p.43)
La Pitié dangereuse (1939)
Ungeduld des Herzens
Sortie : 1939 (France). Roman
livre de Stefan Zweig
Josh_Athanase a mis 10/10.
Annotation :
« De la pitié - très bien ! Mais il y a deux sortes de pitié. L'une, molle et sentimentale, qui n'est en réalité que l'impatience du cœur de se débarrasser au plus vite de la pénible émotion qui vous étreint devant la souffrance d'autrui, cette pitié qui n'est pas du tout compassion, mais un mouvement instinctif de défense de l'âme contre la souffrance étrangère. Et l'autre, la seule qui compte, la pitié non sentimentale mais créatrice, qui sait ce qu'elle veut et est décidée à persévérer avec patience et tolérance jusqu'à l'extrême limite de ses forces, et même au-delà. C'est seulement quand on va jusqu'au bout, quand on a la patience d'y aller qu'on peut venir en aide aux autres. C'est seulement quand on se sacrifie et seulement alors ! » (p.256)