My César 2022

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MEILLEUR FILM : Haletant, dénonçant bien un malaise social (les "jungles" qui dépassent les pouvoirs de la police), et ne faisant jamais des héros de ces flics corrompus (toujours dans l'entre-deux, ce qu'on a trouvé intelligent). Une grosse claque.
[La Fracture le talonne de peu dans notre appréciation, on ne serait vraiment pas déçu s'il remporte le prix]
MEILLEURE REALISATION : Cédric Jimenez, qui signe ici son chef-d’œuvre.
MEILLEUR ACTEUR : Gilles Lellouche, qui prouve qu'il est mille fois meilleur dramaturge que comique, ici à fleur de peau et transcendé.
MEILLEURE MONTAGE : Les scènes de confrontation et d'infiltration nous ont scié, et lorsqu'on se remet à respirer une fois les scènes terminées, on sait que le montage est bon, très bon.
MEILLEURE MUSIQUE : Le film a peu de chances face à Nick Cave (La Panthère des Neiges), mais la musique (notamment celle du générique, lancinante) nous a beaucoup plu.

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MEILLEUR SCENARIO ORIGINAL : Il fallait y penser, à cette nuit en huis-clos qui rassemble militants gilets jaunes et un couple de droite, qui pointe du doigt les hôpitaux à bout de souffle avec beaucoup d'humour (souvent noir), qui porte ses coups sans jamais qu'on s'en lasse grâce à une intrigue solide.
MEILLEURE ACTRICE SECOND ROLE : Aissatou Diallo Sagna, qui nous fait vivre la détresse de son personnage avec talent, elle participe à souligner le discours engagé du film sans en faire un film "uniquement" politique. Elle replace l'humain dans le discours.

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MEILLEUR ACTEUR SECOND ROLE : Xavier Dolan, qui nous a surpris en étant le narrateur dont on boit les paroles tout le film durant, et cet antagoniste ambigu, dont le jeu évolue en même temps que la mentalité de son personnage. Tout à fait à l'aise.
MEILLEUR ESPOIR MASCULIN : Benjamin Voisin, il avait raté le prix l'année d’Été 85 (Zadi avec la statuette, on ne s'en remet toujours pas...), mais on a bon espoir (c'est le cas de le dire) qu'il l'obtienne cette fois-ci, dans un registre littéraire qui lui va d'ailleurs mille fois mieux qu’Été 85.
MEILLEURE ADAPTATION : Balzac aurait été vraiment content de toute la beauté, de la critique cynique (si chère à ce bon Balzac), de la découverte d'un roman "moins connu" (on n'en avait jamais entendu parler, et pourtant on connaît Balzac... Étrange), portée par un casting brillant et une belle mise en scène. Une adaptation riche.
MEILLEURS DECORS : On sent qu'on va s'énerver quand Annette repartira avec la statuette (on vous le parie ?), mais on soulignera tout le soin d'Illusions perdues porté aux décors (les somptueux des bourgeois, les sales des journalistes). Allez, on peut toujours espérer.

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MEILLEUR ESPOIR FÉMININ : Agathe Rousselle, qui porte le film de bout en bout avec une interprétation transcendée qui mêle effroi et profonde tristesse, un exploit qui m'a beaucoup touché.
MEILLEURE PHOTOGRAPHIE : Il y a dans Titane de nombreux plans qui marquent, on repense toujours à la scène de lactation avec une pitié viscérale, au dénuement de Vincent Lindon (...), les meilleures scènes étant soulignées par la photographie qui nous confronte (ne nous ménage jamais) à l'imagerie de l'horreur.

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MEILLEUR FILM ÉTRANGER : Tout y est, l'émotion bouleversante (on a eu mal au cœur tout le film, jusqu'à s'effondrer dans les dernières répliques plaintives de ce pauvre vieillard...), la mise en scène chaotique qui retranscrit la vision du papy, les décors qui changent sans qu'on ne sache ce qui a changé exactement, l'interprétation transcendée d'Anthony Hopkins... Tout y est, tout.

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MEILLEUR DOCUMENTAIRE : Un travail de patience qui sera récompensé, on l'espère fortement, par un prix pour ce documentaire apaisant, donnant la part belle à la Nature et nous révélant une déesse insoupçonnée.
[On aurait préféré Au cœur du bois, mais il n'a pas été sélectionné...]
MEILLEUR PREMIER FILM : Le premier, et certainement déjà le chef-d’œuvre de la filmo de son réalisateur-photographe, un carton-plein en un.

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MEILLEUR FILM D'ANIMATION : Cela va être dur pour les autres, comme on dit... Le Sommet des dieux met la barre très haut, avec son montage-son soigné et inspiré (le silence perturbé seulement par les bruits de l'escalade qui forment des dialogues entre les grimpeurs) et un esthétisme bluffant.

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MEILLEURE ACTRICE : Virginie Effira, qui porte le film à bout de bras et en fait une oeuvre bluffante, donnant tout ce qu'elle a pour incarner son personnage, et le réussit haut la main. Le film nous a moins marqué que son interprétation impressionnante, c'est certain.

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MEILLEURS COSTUMES : Les tenues de scènes refaites à l'identique, malgré leur extravagance, devraient logiquement valoir un prix à Aline.

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MEILLEURS EFFETS VISUELS : On veut juste éviter que l'insupportable Annette l'ait, même si l'on n'est pas dupe du choix qui sera fait...

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MEILLEUR SON : Les bruitages distordus qui rendent réelle la parano du personnage principal sont une idée aboutie, qui nous font rentrer dans sa tête simplement en tendant l'oreille.