Rock progressivo italiano

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Il s’agit là d’un des tout premiers albums de rock progressivo italiano et c'est une voie royale pour s'initier au genre.

Virtuose et exaltant, il dégage une fraîcheur, une spontanéité, une originalité qui le rendent passionnant. Cela commence innocemment avec la flûte pastorale de "In Volo", puis on se prend le rock empressé de "R.I.P" dans la tronche. Si le clavecin de Vittorio Nocenzi est aussi apaisant que le piano de son frère Gianni, son orgue nous emmène souvent dans des envolées épiques.

"Il Giardino Del Mago...Passo Dopo Passo..." est une leçon de rock progressif, c'est sur un morceau comme ça qu'on se dit que les Italiens peuvent rivaliser avec les Anglais en tant que représentants de l'"esprit" prog rock". Cohérence, suspense et subtilité jusqu'au bout. Sur les passages les plus brûlants, on se situe quelque part entre le Jethro Tull fougueux de "Thick as a Brick" et l'univers barré et exotique d'un Magma. Avec, toujours, cette irrésistible touche "italienne" caractérisée par une voix et une langue qui font forcément penser aux chanteurs d'opéra, venant sublimer le tout.

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Per un Amico pourrait être considéré comme le chef d'oeuvre ultime du rock progressivo italiano.

Ses teintes pastel et ses mandolines d'une douceur exquise donnent l'impression de se promener dans un palais de fées. "Appena un Po'" est l'un des morceaux les plus gentils enfantés par le genre et monte pourtant en puissance de manière bluffante. "Generale" et "Il Banchetto" jouent sur les contrastes de manière académique : on marche, on sautille gaiement puis on se met à courir avec terreur. Aidés par leur génie de composition, PFM nous embarque sur des terrains ardus et inexplorés. Tout l'album semble porté par une grande délicatesse : il se conclut d'ailleurs par un fade out d'une bonne minute.

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Paru en 1972, Uomo di Pezza est le troisième album de Le Orme et connaît un grand succès en Italie à sa sortie. Les premiers accords d'orgue donnent le ton : nous avons affaire à une oeuvre grave, profonde et ambitieuse.

Pas forcément facile d'entrer dans leur univers, moins chaleureux que celui de PFM ou Banco del Mutuo Soccorso, mais tout aussi lyrique. Ce lyrisme-là est un peu fatigué, si bien que sur "Gioco Di Bimba" les instruments se reposent un moment pour laisser les instruments s'exprimer a capella. Ailleurs ("Figure di Cartone" notamment), ce sont des synthétiseurs un peu avant-gardistes pour l'époque qui se chargent du dynamisme, toujours aidés par une batterie à l'affut des progressions.

Lorsque les orgues ecclésiastiques se pointent sur "La Porta Chiusa", c'est un peu prise de tête. On a l'impression que l'enjeu de l'album, s'il y en a un - c'est parfois un peu frustrant de ne pas comprendre l'italien car les paroles pourraient nous aiguiller - est grand et périlleux. En tout cas, ce morceau est une véritable réussite qui permet de s'évader vers des horizons inattendus. Il prouve accessoirement que les guitares sont loin d'être un instrument indispensable dans le rock progressif, lorsque les claviéristes font du très bon boulot.

Le dernier morceau "Alinazione" est un drôle de spécimen, pouvant en dérouter voire révulser plus d'un. C'est puissant, complet, radical dans son étrangeté. L'idée d'aliénation est magnifiquement retranscrite par le pouvoir du rock. Cela semble anticiper le King Crimson apocalyptique de Red, voire même le King Crimson tortueux de Discipline - y compris dans les instruments grésillants, les boucles sans fin, les ruptures chaotiques.

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L'un des grands albums du rock progressif italien - et l'unique album studio de Museo Rosenbach dans les années 1970.

Composer un album concept sur la philosophie de Nietzsche, ça peut sembler ambitieux, mais ils l'ont fait. Les thèmes les plus importants de la philosophie nietzschéenne y passent, avec un concept par morceau : Dernier homme & surhomme, "par-delà bien et mal", éternel retour... Et on la sent bien, la "volonté de puissance" !

Au niveau du style, il s'agit d'un prog rock de tendance classique avec des claviers typiques de l'époque : l'orgue Hammond et le mellotron, très appréciés également des artistes de prog anglais, et le piano électrique Farfisa, produit dans la province d'Ancône. Ces claviers sont impeccables. Un autre intérêt est l'influence de la musique classique.

Le premier morceau de l'album, "L'ultimo Uomo", est une perle dans ses mélodies tout comme dans sa structure. De longs moments de calme font patienter l'auditeur dans une rêverie quelque peu nostalgique, à faible volume, avec des cordes acoustiques et un peu d'orgue. Mais quand la rage éclate, c'est tout le côté mélodramatique du rock progressivo italiano qui ressort, à coups de guitare électrique bien grasse. Sensationnel.

Autres temps forts de l'album : les morceaux "Aldilà del bene e del male", "Superuomo" et surtout "Dell'eterno ritorno", qui clôt parfaitement bien l'album. Certains autres passages sont un peu en-dessous, peut-être légèrement redondants.

Qu'est-ce que Nietzsche, fin critique musical, aurait pensé de la "vérité" de cet album... ?

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Comme le laissent deviner les titres, Ys raconte une histoire : "Introduzione", "Primo incontro", "Secundo incontro", "Terzo incontro", "Epilogo". C'est un album-concept sur le voyage du dernier homme de la Terre, qui finit englouti dans l'obscurité à l'image d'Ys, une ville légendaire de Bretagne qui aurait été engloutie par l'océan.

Dès le début, avec la voix de femme qui chante a capella de tout son coeur, on comprend que le voyage nous réserve des surprises. Puis viennent les claviers, la tension monte, on se sent embarqué dans une aventure progressive passionnante.

La suite de l'album ne dément pas cette impression. Il Balletto di Bronzo se montre exemplaire dans sa façon de jouer des contrastes et de faire monter en intensité des passages effrenés jusqu'à un climax. C'est épique, grinçant, magnifique.

Comme souvent dans le rock progressif italien, les claviers occupent une place centrale. L'album est donc un régal pour les amateurs de ces instruments. La batterie n'est pas en reste, et la guitare électrique non plus lorsqu'elle se pointe pour un solo.

"Epilogo" est une fin parfaite, dont les roulements de batterie et surtout le leitmotiv à l'orgue sont à couper le souffle. C'est du même acabit que "Alienazione" sur Uomo di Pezza.

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Ce rock progressivo italiano à tendance free jazz, entre l'école de Canterbury et l'avant-garde, fait entendre de la batterie, des guitares, du synthé, un saxophone, de la flûte...

Pas d'inquiétude sur le titre : bien à gauche, le groupe détourne ce tristement célèbre slogan nazi pour critiquer la société moderne. Ne nous étonnons pas que le départ en fanfare de l'album dégage un exotisme inattendu : le groupe est pour le métissage des musiques ! Du coup, ces Italiens, qui pratiquent un style de musique lancé par les Anglais, donnent un titre allemand à leur album et commencent avec un poème arabe avant de lancer une mélodie aux accents balkaniques. Logique !

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Sans se hisser au niveau du premier album du groupe, Darwin! est également un album phare du genre. Même sans comprendre l'italien, on peut deviner en jetant un oeil aux titres qu'ils 'agit d'un album concept sur le darwinisme : "L'Evoluzione", "La conquista della posizione eretta", "750.000 anni fa ... L'amore?". Nous voilà plongés au coeur des mystères de l'histoire naturelle !

Le premier morceau, "L'Evoluzione", est le plus long de l'album avec ses 14 minutes. Cette suite épique est vraiment géniale, tous les ingrédients sont là pour en faire un morceau progressif exemplaire. L'usage des synthétiseurs, déjà remarquable sur l'album précédent, donne ici lieu à une longue aparté virevoltante au milieu du morceau. Comme sur un "Echoes" de Pink Floyd, le morceau passe par différentes phases identifiables, dont une forcément un peu chelou.

Le second morceau "La Conquista Della Posizione Eretta", deuxième plus long avec ses 8 minutes 45, est dans la même veine. Peut-être même parvient-il à atteindre un climax encore plus prenant à l'arrivée des nappes de synthétiseur. Les musiciens ont vraiment réussi à capturer une alchimie brillante.

Le troisième titre "Danza Dei Grandi Rettili", j'aime un peu moins : peut-être trop fermé avec sa mélodie de piano jazzy qui semble soutenir tout le morceau et nous entête avant de s'estomper au morceau suivant. Celui-ci, "Cento Mani E Cento Occhi", est par contre plein d'énergie et nous fait bien vite raccrocher.

Le cinquième titre "Cento Mani E Cento Occhi" est plus "italiano" que "rock progressivo". Sur un piano de toute beauté, Francesco Di Giacomo nous livre un chant inoubliable, plein d'emphase et de lyrisme. Plus que jamais, on songe à l'opéra.

Le sixième titre "Miserere Alla Storia" commence de façon très "in medias res", puis se transforme ensuite un chaos expérimental pas très accessible avant de redevenir passionant vers la moitié. De nombreux instruments viennent envelopper l'orgue empressé dans une orgie sonore des plus savoureuses. A la fin du morceau, on retrouvre quelque chose d'un peu plus hasardeux.

Le septième et dernier titre "Ed Ora Io Domando" débute de façon intrigante, dans le prolongement du précédent, puis se transforme en agréable chanson au clavecin sur un rythme ternaire. Le bal se termine avec des grincements de porte.

Les soli d'orgue ou de piano sont un régal. On trouve aussi du clavecin, des timbales, de la clarinette, une section rythmique toujours au top. Ce groupe avait du talent !

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Avec ce premier album, Premiata Forneria Marconia (PFM pour les intimes) s'impose d'emblée comme un groupe ambitieux capable de faire concurrence au rock progressif britannique. Le groupe italien livre en effet un disque tout en délicatesse, doté de superbes mélodies qui font planer, où le jazz et le folk se mêlent à la musique symphonique et où des passages effrenés succèdent à des moments plus mystérieux et chuchotés. Les claviers occupent une place de choix : orgue, clavecin, Minimoog... L'album suivant, Per Un Amico, sera peut-être moins innocent mais encore plus abouti musicalement.

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Après Uomo du Pezza, Le Orme récidive avec une nouvelle œuvre aussi brillante que complexe. Il s'agit d'un album-concept sur deux planètes qui se tournent l'une autour de l'autre. Cette épopée est surtout portée par les claviers de toutes sortes joués par Tony Pagliuca, ce qui participe de son caractère spatial. Il est accompagné de Aldo Tagliapietra (chant, guitare et basse) et de Michi Dei Rossi (batterie et percussions).

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C'est un rock progressif aventureux, expérimental, voire même un peu chaotique. Le genre de musique où on est effrayé par un orgue d'Eglise qui se livre à une messe lugubre, puis intrigués par les sifflements d'instruments à vent avant qu'une guitare bien grasse ne balance un son bien rock, recouverte par une batterie et des paroles incompréhensibles en italien. Et hop, on arrête tout et on écoute quelques mesures de clavecin !

L'ensemble est donc un véritable plaisir, avec une diversité appréciable dans le choix des instruments, occasionnant de nombreuses ruptures de continuité. Le groupe fait souvent le choix de nous laisser entendre ces instruments séparément plutôt que de les superposer. L'orgue, le piano et le clavecin sont joués avec talent. On trouve aussi des violons qui sonnent comme dans les plus classiques symphonies. On a même le droit à un célèbre extrait de Bach à la fin.

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Voilà un album excellent comme le rock progressivo italiano sait bien les faire. L'orgue est vraiment cristallin, on est transporté dans un autre univers. A la fin de "Peccato d'orgoglio", il devient évanescent et wouah. Il y a de l'âme et de la résonance dans cette musique. Parfois le chanteur se met à crier et cela devient glorieux.

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Biglietto, biglietti !
Mouhaha. Pour avoir passé des vacances en Italie, je sais que ça signifie "billet pour l'enfer".
Et ça donne bien sûr un sens à l'album dès le premier morceau, où l'on a l'impression de voyager en un endroit s'assombrissant...

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Cet album est tout frais, il est sorti en 2015 !

Bon, ça ne s'entend pas trop... Le groupe reste bien dans les limites de l'univers du rock progressivo italiano, en faisant comme au bon vieux temps des années 1970. On utilise beaucoup de claviers, on chante en italien et on élabore des structures complexes.

Du coup, cela donne un côté un peu "scolaire", mais ça n'en demeure pas moins un très bon album, contribuant à perpétrer le genre. "Caligari" est un morceau de dix minutes dont les ancêtres (PFM, Banco del Mutuo Soccorso) peuvent revendiquer fièrement la parenté. Et pour le coup, ce qui ressemble le plus à un "refrain" accroche vraiment (ce qui ne va pas de soi dans le rock progressivo italiano) sans pour autant tomber dans la pop.

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Panna Fredda a sorti un unique album en 1971, ce qui en fait des pionniers en rock progressivo italiano. L'Histoire semble cependant les avoir un peu oubliés puisqu'ils n'ont même pas droit à une page Wikipédia en français ou en anglais.

Le morceau d'ouverture "La Pauro" est génial. Le rendu de l'orgue couplé aux sonorités "atmosphériques" du synthétiseur, notamment, est de toute beauté. Le meilleur est cependant à venir avec l'authentique suite progressive ""Il Vento, La Luna E Pulcini Blu" où clavecin et basse se complètent parfaitement sur fond de batterie.

Quelques passages sont plutôt aventureux, notamment le final. L'orgue est joué avec brio sur l'ensemble de l'album ; sa sonorité est limpide, comparable à celle de Rick Wakeman de Yes. Basse et batterie l'accompagnent de manière fort efficace, la production est irréprochable.

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Quella Vecchia Locanda ne fait pas partie des groupes de rock progressivo italiano qui ont le plus marqué la postérité, mais les deux albums qu'il a sortis en 1972 et 1974 sont de très bonne facture. C'est un prog rock assez représentatif de cette tendance, avec des dialogues intéressants entre les nombreux instruments, des contrastes et une tonalité lyrique. "Sogno, Risveglio E..." conclut l'album de façon éblouissante avec une complémentarité savante entre piano et violon.

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Et hop, le Deuxième et dernier album des susnommés. Touche jazzy prononcée, que ce soit dans la guitare, la contrebasse ou le piano. Dialogues intéressants entre les instruments. Le violon, qui occupe une place centrale, nous emmène dans des soli travaillés dignes des compositeurs classiques.

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Album divisé en sept "temps" numérotés. Le troisième morceau est superbe, le cinquième aussi. Il y a du synthé, des guitares acoustiques, des flûtes, des tambours, le tout dans une joyeuse harmonie pleine de surprises. On est là au coeur du rock progressivo italiano, période classique, et ça fait plaisir à entendre.

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Doux et sympa