Top 10 - 1977
Ils auraient pu figurer ici mais ils restent sur le banc (films notés 8/10 minimum) :
"L'apprenti salaud" de Michel Deville
"L'ascension" de Larissa Shepitko
"Rage" de David Cronenberg
10 films
créée il y a plus de 10 ans · modifiée il y a environ 2 ansLa Guerre des étoiles (1977)
Star Wars
2 h 01 min. Sortie : 19 octobre 1977 (France). Aventure, Science-fiction, Action
Film de George Lucas
Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Un texte d’or qui défile sur fond de symphonie, deux soleils qui se couchent sur un horizon sablé, des vaisseaux tourbillonnants qui s’affrontent au-dessus d’une gigantesque lune d’acier, et me voilà tombé amoureux du septième art. Chaque seconde, chaque réplique, chaque note de cette merveilleuse chanson de geste m’habitent, car le volet fondateur de Lucas est rien moins que la sublimation définitive de tous les bienfaits de l’imaginaire. Vénération absolue : en matière de cinéma, je lui dois tout.
Annie Hall (1977)
1 h 33 min. Sortie : 7 septembre 1977 (France). Romance, Comédie dramatique
Film de Woody Allen
Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.
Annotation :
La toile douce-amère déborde d’inventions cocasses, de réparties hilarantes, de notations spirituelles. Un homme et une femme y assument une vie commune pleine de déchirures, se séparent puis analysent leur existence par divans interposés. Le monde du spectacle est faisandé, New York une farce en bocal, la glace fêlée chaque matin, et notre intello rit de tout cela, de ses misères, de ses échecs, en montrant des oiseaux imaginaires pour se protéger de sa pudeur maladive. Comment ne pas l’adorer ?
Providence (1977)
1 h 50 min. Sortie : 9 février 1977 (France). Drame
Film de Alain Resnais
Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Pas facile de côtoyer la mort quand on en refuse l’idée. Pour Clive, écrivain malade ressassant ses réflexions et ses discours le long d’une nuit de délire, l’heure est venue. Resnais suit patiemment le fil imprévisible de ses pensées, effeuille de façon autonome les épaisseurs de son imagination, dévide les expériences de sa vie jusqu’aux derniers instants de l’homme qui ne contrôle plus les incoercibles incohérences de son métabolisme. La parabole est admirable, le triomphe artistique absolu.
Rencontres du troisième type (1977)
Close Encounters of the Third Kind
2 h 12 min. Sortie : 24 février 1978 (France). Science-fiction, Aventure, Drame
Film de Steven Spielberg
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Des lumières multicolores, des visages levés vers le ciel, et une mélodie de cinq notes comme sésame d’une invitation commune à la rencontre. Il n’est pas un être humain n’ayant à un moment ou l’autre rêvé d’un monde d’amitiés rayonnantes. Spielberg fait le pari d’y croire et signe le film le plus lyrique, chaleureux et enthousiasmant jamais réalisé sur le besoin de dépasser les langues et les frontières, d’accéder à un idéal de compréhension et de paix universelles. Un spectacle merveilleux.
Opening Night (1977)
2 h 24 min. Sortie : 13 mai 1992 (France). Drame
Film de John Cassavetes
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Le père du ciné indépendant met sa muse sur les planches et filme le résultat. Ça paraît simple mais c’est prodigieux car s’invite alors tout le monde intérieur de la comédienne en dérive, un imaginaire recomposé par les puissances du théâtre, un flot de doutes, de paroles et de pleurs où l’expérience de la scène se transforme en cure analytique, où l’on voit une volonté passer à l’acte, et où l’on mesure le chemin harassant à parcourir pour pouvoir enfin traverser un couloir et passer la porte.
Trois femmes (1977)
3 Women
2 h 04 min. Sortie : 25 mai 1977 (France). Drame, Thriller
Film de Robert Altman
Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Il était une fois trois égarées du rêve américain. L’une, venue noyer sur la côte Ouest le crépuscule de ses ambitions, découvre la solitude. L’autre succombe aux représentations cosmétiques d’un univers illusoire. La dernière s’apprête à accoucher d’un enfant mort. Dans le paysage doré d’un Eden improbable, chacune agit pour trouver une identité quoi qu’il en coûte. Avec ce film-mosaïque californien, au sens anthropologique du terme, le cinéaste place brillamment ses pas dans ceux de Bergman.
New York, New York (1977)
2 h 35 min. Sortie : 26 octobre 1977 (France). Comédie dramatique, Musique
Film de Martin Scorsese
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Sous prétexte que jazz et music-hall sont des oiseaux de nuit, Scorsese a tourné un film entièrement nocturne à l’irréalité spectrale, un rêve de cinéphile enivré du romantisme des décors urbains, fasciné par les best-sellers où l’amour se défait sur des pages et des pages. La fin désenchantée a beau rappeler que plus jamais on ne chantera sous la pluie, cet écrin nostalgique sur l’aptitude à rêver New York, à la réinventer, nous apprend que l’angoisse du cinéaste a donc bien son versant soleil.
Les Joueurs d'échecs (1977)
Shatranj Ke Khilari
2 h. Sortie : 5 octobre 1983 (France). Comédie dramatique, Historique
Film de Satyajit Ray
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Le sort de l’Oudh, petit royaume musulman, se joue maintenant : porte-voix du joug colonial, le général anglais est venu déposer le souverain poète. Usant en maître des couleurs, des vêtements et des accessoires, le cinéaste raconte cette page d’histoire comme par le biais d’un imaginaire enfantin. Il joue avec les perspectives démesurées, oscille entre le grand et le petit, le principal et le secondaire, et saisit avec un même raffinement le frémissement des âmes et la densité des atmosphères.
À la recherche de Mister Goodbar (1977)
Looking for Mr. Goodbar
2 h 16 min. Sortie : 29 mars 1978 (France). Drame
Film de Richard Brooks
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Éducatrice dévouée le jour, accro au sexe et à la drogue la nuit. Explorant le mystère abrupt qui fond ces deux caractères en un seul être, l’auteur livre un film superbement ambigu où se juxtaposent le bien et le mal, le juste et l’injuste, le vice et la vertu. En dépit de ses aspects naturalistes, il développe une réflexion inquiète sur les images vacillantes et sur les corps qui en sont l’objet, et parvient à incarner sous une forme tragique la conscience des menaces qui habitent l’individu.
La Ballade de Bruno (1977)
Stroszek
1 h 55 min. Sortie : 26 octobre 1977 (France). Comédie dramatique
Film de Werner Herzog
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
De la prison où on l’a enfermé pour quelque menu délit au télésiège où il se tue tandis que les animaux savants de l’attraction foraine réitèrent sans fin leurs gestes conditionnés, Bruno cherche à fuir sa condition, à articuler les mots disant sa souffrance. Par le prisme de son parcours, le chantre de l’extraordinaire livre un beau récit qui ne joue sur les codes traditionnels que pour en dévier le sens, et où s’exprime la négation pure et simple du vouloir-vivre face à la violence du monde.