1974, Yorkshire. Clare Kemplay, 10 ans, est retrouvée morte sur un chantier. Edward Dunford, nouveau reporter à l’Evening Post, couvre l’affaire. Propulsé sur le devant de la scène médiatique avec ce meurtre d’une indicible cruauté, il fait rapidement le rapprochement avec la disparition de Jeannette Garland et Susan Ridyard. Edward Dunford, sans âge et sans visage, sillonne le Yorkshire à la recherche du meurtrier au volant de la Viva de son père, qu’il vient tout juste d’enterrer. Entre drame psychologique et polar sous haute tension, 1974 suit la traque vertigineuse d’un reporter dévoré par un incontrôlable désir de vengeance.
Edward Dunford, bourreau ou victime ? David Peace sème le doute quant à l’innocence du narrateur tout au long du récit. L’écriture nerveuse et la narration elliptique amplifient ce phénomène de méfiance et de paranoïa qui enserre le lecteur. À chaque nouvelle scène, on se dit que ça ne peut pas être pire. Et bien, si. Ce qui semblait être un meurtre sadique se transforme en une descente aux enfers mêlant policiers corrompus, entrepreneurs véreux et élus complices. Pédophilie, torture, maladie mentale, il y en a pour tous les goûts.
Dans 1974, David Peace pousse le roman noir à son paroxysme. Celui qu’on appelle le Ellroy britannique naît en 1967 dans le Yorkshire. Sa jeunesse est marquée par l’odyssée sanglante de Peter Sutcliffe, l’un des tueurs en série anglais les plus célèbres de l’après-guerre dont David Peace s’inspire pour écrire sa tétralogie et peigner un tableau critique de la société anglaise. Et ça fonctionne atrocement bien.
J’ai découvert 1974 lors d’une table ronde animée par Irvine Welsh, Benjamin Dierstein, David Peace et Jeremy Fel au festival Quais du Polar 2022. L’écriture de Peace m’a rappelé un autre roman que j’avais adoré : La Cour des Mirages de Dierstein. Je recommande chaudement ces 2 lectures !
Retrouvez toutes mes chroniques sur mon site internet et compte instagram :
https://www.instagram.com/elolit.books/
https://elolitbooks.com/