1984, c'est un livre qui est le réceptacle des angoisses légitimes de George Orwell sur les évolutions politiques de la planète, pour le moins instables en 1948.
Il part d'un postulat simple : La guerre nucléaire a eu lieu dans les années 50, et des dictatures totalitaires se sont mises en place.
On suit l'histoire de Winston Smith au sein d'Océania, obscur fonctionnaire de la propagande, réécrivant continuellement l'histoire officielle.
Le style d'Orwell n'est pas agréable. Je dirai même qu'il est déprimant, de part sa monotonie, un propos avant tout descriptif, même au cœur de l'action. A mon sens à dessein. En suivant son histoire, on s'immerge dans ce système totalitaire, oscillant entre national socialisme et communisme stalinien, le tout raconté par une narration froide, mécanique, factuelle, sans émotion, ou si peu. Comme si le narrateur lui même avait subi le poids du regard de Big Brother depuis 30 ans.
Un récit implacable, voilà le terme qui me parait le plus approprié.
Les mécanismes de contrôle de la masse décrits sont terrifiants de justesse, leur impact social et sociétal nous remue au plus profond de notre conscience d'être humain, de "citoyen" tellement habitué à la démocratie qu'on a pas conscience de nos privilèges.
On arrive finalement pas vraiment à croire que le chimérique projet de résistance de Winston soit possible, tellement la mécanique de contrôle est bien huilée, puis on se met à espérer que, peut être, est-ce possible ?
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Le parcours "initiatique" à la vie dans un système totalitaire que nous impose Orwell lors de la lecture de 1984 rend sa fin terriblement juste. Le final est grandiose, incroyablement crédible, une claque monumentale, qui nous laisse un goût amer, le sentiment que nous avons égaré notre libre arbitre, notre liberté.
Car au final, oui, nous sommes convaincus, il n'y a plus de doute. Nous aimons tous Big Brother.