1984
8.3
1984

livre de George Orwell (1949)

Essais sur l'erreur fondamental d'Orwell [2.0]

Je ne vais pas faire la critique esthétique pure du livre, je vais synthétiser :

"Je ne trouve pas que c'est un bon livre - je l'aime bien - je trouve qu'il y a de fortes idées - Je pense que c'est effectivement raté - Je pense que ce n'est pas la politique qui tue le romanesque"

J'aimerais, ici, même si vous ne pouvez saisir le son de ma voix (à votre perte), proposer une réflexion suite à la lecture des essais de Kundera, sur la déception de ce roman. Ce n'est pas une critique sur l'oeuvre, mais une réflexion sur la place qu'a la livre en tant que roman et sur Orwell.

L'idée générale et généralement défendus, par ceux qui ont lut le roman et qui aiment l'art romanesque, tiens en qu'Orwell eu put en faire un manifeste ou un essais politique. Qu'il aurait dû. Qu'il est étranger au roman, à son art, son histoire...

C'est vrai, il est surprenant quand un auteur, quand il en viens à parler de son écriture, par exemple "Pourquoi j'écris", que l'art, que la littérature sois absente. Si je crois en Proust, quand il dit :

"Mais les philosophes, qui n’ont pas su trouver ce qu’il y a de réel et d’indépendant de toute science dans l’art, sont obligés de s’imaginer l’art, la critique, etc., comme des sciences, où le prédécesseur est forcément moins avancé que celui qui le suit. Or, en art il n’y a pas (au moins dans le sens scientifique) d’initiateur, de précurseur. Tout dans l’individu, chaque individu recommence, pour son compte, la tentative artistique ou littéraire ; et les œuvres de ses prédécesseurs ne constituent pas, comme dans la science, une vérité acquise, dont profite celui qui suit. Un écrivain de génie aujourd’hui a tout à faire. Il n’est pas beaucoup plus avancé qu’Homère.". (Contre st. Beuve), Je trouve tout de même surprenant qu'Orwell ne se place jamais à la suite d'un autre, ou de quelques arts que ce sois. Je ne l'ai pas vus se revendiquer de Balzac, de Zola, de Picasso, de Steinbeck, de Kafka, de Godard, De Murakami, de Wagner ou de Jean-Jacque Goldman (il y a un intrus : Balzac portait une moustache). Sans dire qu'il eu dut en prendre la suite, la relève ou que sais-je encore, je pense qu'il est bizarre qu'un écrivain sois en dehors non seulement, pour me mettre en continuité de Kundera, de l'histoire du roman, mais en plus même en dehors de l'histoire de l'art.

Certains me répondrons, plutôt justement, qu'il n'est pas tant dans le roman en tant que romanesque, une forme que l'on manit, mais en tant que littérateur, pour la forme en tant que forme, que but. C'est plus un constat (Il écrit puisqu'il écrit) qu'un projet (Il écrit puisqu'il le souhaite). On avancerais pour raison ses autres écrit, justement, plus biographique !

Je répondrais que cela n'arrange rien, justement, puisque sous couvert d'écriture les essences (Essais, Romans, Philosophies) des produits du mots se retrouve mit à équivalence, dépossédé de leur histoire, de leur sens - Ce qui est paradoxale en parlant de l'essences d'une chose.

En plus, cela sortirais presque la biographie de la littérature, du roman. Outre que l'on peut se poser la question d'a quel point une biographie est vrai, et à quel point cela est narré, j'appuis sur le peu que serais dès lors la biographie, ou, posons cela là, le documentaire papier. Documentaire, et non reportage, il s'agit bien de poser une vision esthétique, et non de tenir au courant de faits par une étude du réel (dans une forme noble du reportage).

Ainsi une telle réponse porterais un mépris sur le documentaire, lui qui justement par esthétisme, par moral (dans un sens encore noble - moral : qui nous semble être d'une justesse) , n'est pas un rapport sur le monde, mais se permet de "poser un regard", et surtout, d'avoir un regard. On ne reprocherais jamais à un documentaire de parler pendant deux heures d'un village au milieu de la Russie, la où on poserais la question de la pertinence et de la réalité (dans le sens où nous ne somme pas exposé ni concerné par se village) - Et vice versa, il est plutôt triste qu'un documentaire fasse le simple constat d'un fait, voir pire qu'il en sois trop scientifiquement regardant, ne regardant plus son sujet, ne rendant plus de justesse, la où cette aspect méthodique est la base (normalement) d'un reportage.

Je pense donc, qu'il faut rester sur la question du rapport esthétique, de prendre Orwell pour ce qu'il est, un romancier, outre le constat qu'il a écrit un roman, qu'il en utilise la forme.

Certain argumenterons dès lors qu'il n'est nul besoin d'être connaisseur d'art, puisque la nourriture d'une oeuvre c'est le réel, du moins l'existence (je ne vais pas épiloguer on en viendrais à essayer de définir l'art en sois).

Cela me parfait plus pertinent, mais pour filler ma propre métaphore, le réel c'est bien la nourriture de l'art, mais en tant qu'objet brute, sans travail. Il conviendra que les meilleurs légumes seraient aussi immangeables que les pires si ma cuisson consiste à trois heurs à trois cent degrés.

Reste donc la question de la continuité artistique, et sois je n'en trouve pas, sois je trouve bien des gens heureux de me parler de "Nous autres (We)", de Yevgeny Zamyatin. C'est un des pires aveux. Demandons - vulgairement - "le lien", et : On retrouve des personnages, des idées politiques, des concept sociaux...

Avec cela, le pires et le meilleurs existe en parfaite harmonies ! Don Quichotte & Les Visiteurs, Jules Verne & Elon Musk, P'tit quinquin & Bienvenus chez les chtis, Abdellatif Kechiche & Marc Dorcel, Taxi Drivers & The Joker - et pour ce dernier la confusion semble être de mise, je retourne vers Begaudeau dans la gène occasionné pour vraiment développer. (je précise si vous n'êtes pas complement d'accord avec la chronique c'est vous qui avez mauvais goût.)

Donc, je me permet de conclure, qu'Orwell a la folle idée de ne pas être écrivain, de ne pas être dans l'histoire du roman. Même si il s'eut dit de Celine, de Drieu la Rochelle, de Bernanos ou d'Huxley (il y a un intrus : Huxley est de droite.) je ne l'us pas sentis, pas vu, pas lu.

Néanmoins, je pose une idée, un possible, une vision du réel, qui serais de voir que l'exploration du plan de l'existence inconnus que fait Orwell, ce serais la politique comme vecteur de la société.

On pourrait voir la société par ce prisme pour exprimer un réel, plutôt une construction du réel. C'est alors que si il ne pose pas de regard sur le monde, sur l'environnment, sur son prochain, ce serais qu'il pose un regard sur la construction intellectuel qui résulte justement de l'environnement humain, qu'il pense saisir le monde de par cette construction. La politique non pas comme effet du monde, mais comme cause. Ce qui est debatable politiquement, mais justement dans le grand possible du roman, voir même de l'art (Et je ne parle pas d'art "engagé", qui serais la politique comme solution au monde, ici c'est bien comme déclencheur d'une esthétique, une façon d'expérimenter le monde)

Je pense que c'est un paris audacieux, qu'il n'épprouverais pas formellement (je viendrais dessus à la fin) mais mentalement.

Peut être ai-je juste relativisé, on dira dès lors que c'est un petit roman mais de grandes idées ?

Non seulement ca reste un échec formel, mais les idées d'Orwell, dans leurs expressions, qui les reprends les plus ? Les questions quand quelqu'un parle - disons le clairement : de politique, dans le sens que cela a rapport a la citée, dans le sens que la citée est l'organisation social - doivent être les suivantes : "De quoi parle t'on ? Avec quels arguments ? Au nom de quel vision du monde (ou du sujet, de l'art si on parle de roman; de la santé si on parle de pédiluve; ect) ?"

Maintenant, les idées développées par Orwell sont reprisent : au mieux des gauchistes (dans le sens de Lénine), souvent par un quidam dans un sujet qui est de rapport lointain, souvent aussi dans la bouche de nos chroniqueurs neutres, de nos journalistes neutres, de nos politiciens neutres (qui est la politique actuel : faire croire qu'il n'y a pas de politique), voir pour le pire dans la rhétorique de l'extreme-droite (certain comprendrons ce qu'est une extremes droite dont la base politique est une la rhétorique), avec précédemment l'Orange Mécanique (c'est tombé en désuétude mais c'était bien utilisé) et même Celine (Ils l'aiment sans le lire, sans l'aimer même).

Cela n'est pas une accusation qui consisterais à le rendre socialement responsable de ses idées, mais c'est plus fin, et cela tant au but de ma réflexion :

Il est responsable, esthétiquement-morallement dans le résultat de ses idées. Puisque si on entend des gens ressortir la notion de prolétaire et de classe au sens marxiste, peu ose se prétendre de lui sans en être (du moins en proportion par rapport a Orwell).

Le mensonge d'Orwell, ce n'est pas qu'il a écrit un roman qui n'est pas romanesque, c'est qu'il a narré un histoire, et des personnages. Et c'est pour moi ici la faute formel.

Relisez le livre, qui, qui pourrait venir et me dire : "Oui, l'histoire, la narration, la progression, le development, importe un tant sois peu, plus que le destin d'un poussière que je ne vois". Si oui vous rejoignez Linkthesun en pensée (ce qui n'est pas grave, si ce n'est que vous vous exposez à un mépris de la part de toute personne doué de sens intellectuel ou/et esthétique).

Cette narration est un mensonge, une erreur moral de son sujet, un malentendus entre son style et de son propos.

A la réflexion, faire un livre qui aurait comme vision la politique comme ressentis de l'environnement, oui, faire un livre qui serais politiquement explicite, oui (pourquoi tourner autour d'une chose quand on peu simplement l'exprimer), mais, si l'homme, l'humain, l'autre, ne sont pas le sujet, dans le sens de model, pourquoi le livre comporte des personnages ? Il ne sont pas des égos, dans le sens des projections de l'auteur pour apprécier (sensoriellement) le monde, ce ne sont pas des personnages dans le sens qu'ils pourrait "avoir un état civil" (dans le sens de Balzac), ce ne sont même pas des personnages qui serais des vecteurs (comme dans la ferme des animaux), ce sont des personnages qui sont des personnages, prisonnier d'un livre où ils ne savent quoi faire : sans eux le livre ne change en rien.

Pareil pour la narration, si elle ne peux jouir de personnages, elle ne dépend pas non plus de quelques variations, de quelques textures, de quelques réels que ce sois. Le temps du livre pourrait être immuable : sans lui le livre ne change en rien.

Imaginez, même si c'est vain & inutile, qu'Orwell eu simplement tester la politique, en tant que saisis du monde (par exemple l'idée "Celui qui contrôle le présent contrôle le passé, celui qui contrôle le passé contrôle le futur"), ne serais-se pas plus juste, plus moral, d'enlever tout ces personnages, cette histoire, pour saisir les choses en tant qu'expérience, une interaction entre le lecteur et le concept, entre le monde telle qu'on lui présente, que la politique ainsi posé, en tant qu'esthétique, pourrait être un sujet d'art, avec tout la complexité, l'ambiguité que cela apporterais. Que l'idée posé sois un sujet autre que l'idée quel porte, que l'idée de l'idée pourrait être propre à un regard.

Sinon, je tendrais à penser que l'art, est un symptôme du monde, et non quelque chose qui peu mettre le monde en branle, en mouvement. Ce serais prêter à l'art quelque chose qu'elle ne peu faire, et qu'elle ne veux faire. Un art qui veux faire "bouger les choses", s'ignorerais, oublierais une des certitudes de l'art, que c'est un "vrai mensonge" (revoir la différence entre un documentaire et un reportage), et supposerais que ce que l'on dis est plus important que la façon dont on le dit, inverserait la chose. Ainsi, même si on cite souvent 1984, voir juste des concept (novlangue), je ne pense pas que le concept, déjà trop simplifié en sois, sois plus fort que la forme.

Ainsi, je ne pense pas que 1984 sois un bon livre. Mais je ne vois pas l'érreur dans la pauvreté du style de l'auteur, se serais un jugement de valeur peut être juste mais faible, ni dans l'aspect manifeste du livre, qui est une proposition possible, mais bien dans le rapport qu'a eu l'auteur entre sa moral propre, sa vision politique, et sa moral esthétique, comment il l'a écrit.

SlowCoffee
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le 21 oct. 2023

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