C'est ici un "1984" où la religion a remplacé le stalinisme. Et il n'est pas compliqué de voir de quelle religion Boualem Sansal s'inspire. Ce dernier fut d'ailleurs haut fonctionnaire algérien avant d'être un écrivain multirécompensé, connu pour ses positions très critiques envers l'Islam.
Comme dans le mythique 1984, un héros se met à douter de plus en plus du système extrêmement oppressif dans lequel il vit. Le héros de 1984 Winston Smith devient ici Ati. Et Big Brother est remplacé par le Dieu tout-puissant Yolah et son prophète Abi.
Ati réfléchit trop, s'entoure de personnes qu'il ne faut pas fréquenter, erre dans des zones interdites, puis voit ses amis disparaître les uns après les autres, subit des interrogatoires flippants,...
...Jusqu'à ce qu'il soit "sauvé" grâce à des dissensions internes, et qu'il parvienne enfin à quitter l'Abistan. Mais sans que l'on sache vraiment s'il y est parvenu sain et sauf...
Roman intéressant, néanmoins il souffre de longueurs et de manques de dialogues, surtout dans la première partie. Une bonne partie aurait pu être raccourcie.