Ancien détenu arrêté pour trafic de stupéfiants, Pier Hoffmann a été recruté à sa sortie de prison par les services de police suédois. Il est devenu un agent infiltré, un des meilleurs même, prêt à aller jusqu’au bout pour accomplir sa mission. Alors qu’il a réussi à pénétrer la mafia polonaise, celle-ci l’envoie dans la prison la plus sécurisée et la plus dangereuse du pays pour prendre le marché de la drogue. Pour ce faire, il doit abandonner ce qu’il a de plus précieux au monde, sa femme qui ignore tout de son métier, et ses deux fils. ll accepte, comme une ultime mission, avant de changer d’identité et de pays. Mais peu de temps avant son incarcération, un transfert d’amphétamine tourne mal, un infiltré danois se fait abattre, et le commissaire Grens s’intéresse un peu trop près à l’affaire. Paniqués, les commanditaires de Piet Hoffmann décident alors de griller sa couverture auprès des autres détenus. Sa vie ne tient plus désormais qu’à un fil…
Dévoré en quelques jours à peine, ce livre est sans conteste mon premier coup de coeur de 2019. D’abord par la structure même du roman : des chapitres rapides, des paragraphes relativement courts où se succèdent les différents protagonistes de l’histoire, 3 secondes m’a fait immédiatement penser à la série 24 dans son déroulement. Aucune longueur ne vient alourdir le récit, et lorsque l’on sait que l’un des auteurs est un ancien journaliste spécialisé dans les affaires criminelles, et l’autre était le fondateur d’un groupe chargé de la réinsertion des délinquants, on comprend mieux le côté quasi reportage fouillé de l’administration pénitentiaire suédoise. Beau carton littéraire avec plus de 800.000 exemplaires vendus, j’ai trouvé dans 3 secondes est un polar nerveux servi par deux plumes que je n’ai jamais vu prises en défaut, sans temps mort, et dont l’originalité repose aussi sur le choix des personnages principaux. D’un côté, Ewert Grens, le commissaire récurrent des romans du duo, une sorte de flic à l’ancienne cabochard comme je les aime et non jeune premier émoulu trop sûr de lui voire invincible, ou revenu de tout mais pas de l’alcool comme on a un peu trop tendance à en voir. De l’autre, un anti-héros qui a initialement tout pour déplaire; libéré de prison, il s’apprête à y replonger sans que l’on puisse parler de « bonne cause » puisque même si son but est de faire tomber un trafic à l’échelle européenne, la façon de s’y prendre est sujette à caution.
Si comme je l’ai souligné, l’action est omniprésente, la deuxième moitié de l’histoire justifie à elle seule la lecture du roman. C’est de la survie de Piet Hoffmann en prison dont il est question, mais surtout l’explication de plusieurs passages du début, qui conduisent à un dénouement assez inattendu. Un plan minutieusement préparé. Un polar comme je n’en avais pas lu depuis longtemps.
Les auteurs ont aussi commis un 3 minutes qui sortira prochainement chez Mazarine également, et qu’il me tarde de découvrir.