Qu'est-ce qui rend 555 si addictif ? Sa construction, d'abord, échafaudée progressivement autour de 5 protagonistes qui s'expriment chacun à leur tour ; son mystère, ensuite, dans le monde de la musique classique, avec la découverte puis la perte d'une prétendue sonate inédite de Scarlatti. Admirablement documenté, le roman de Hélène Gestern fait monter la pression et le suspense, tout en revenant sur la vie et l’œuvre du musicien napolitain du XVIIIe siècle, qui compte son lot d'aficionados, à l'affût de toute œuvre encore inconnue. Ne pas bouder son plaisir, 555 surprend et amuse quand il s'en tient à son intrigue et à ses développements, un peu moins quand il la psychologies de ses 5 personnages, plus commune dirons-nous, avec pour chacun d'entre eux une faille béante. De fait, ils sont 6, l'identité du dernier étant révélé dans l'ultime partie du livre, avec l'explication détaillée des tenants et aboutissants de l'affaire qui a perturbé l'univers des admirateurs de Scarlatti, et, partant, a retenu l'attention d'un lecteur qui a peut-être deviné le pot aux roses auparavant, sans que cela nuise à son intérêt. Mais cependant, ces dernières pages sont assez décevantes et nous éloignant du cœur battant et musical du récit, pour une banale, bien que compliquée, histoire de vengeance. Une fausse note pour terminer l'exécution d'une partition plutôt virtuose.