Après avoir lu les recueils de nouvelles « La vengeance du wombat » et « L’ivresse du kangourou », ayant été séduite par le premier et quelques peu déçue par le trop de redondances du second, je décidais de découvrir un roman de Kenneth Cook, et au vu du résumé de ce A coups redoublés, cela me paraissait fort différent de ce que j’avais déjà découvert de cet auteur.

Et je ne croyais pas si bien dire ! Ce roman diffère tant de ses nouvelles que ce matin je m’empressais de vérifier s’il n’existait pas deux Kenneth Cook écrivain australien, la coïncidence aurait été, certes, énorme, mais depuis que j’ai vu des serpents à deux têtes et des chats sans poils, je ne doute plus de rien (ou de tout, c’est selon). Bref.
Donc, non, il s’agit bien du même auteur. La différence vient peut-être du fait que ce roman date de 1963 là où les nouvelles auxquelles Cook doit sa renommée furent écrites à la fin des années 80 (et éditées il y a peu chez nous). Différence…. Car là ou ses nouvelles regorgeaient d’humour, de drôlerie face à ce Pierre Richard du Bush, dans A coups redoublés, l’ambiance est toute autre. Plus d’humour, où alors un léger cynisme, trop froid pour prêter à sourire…


Bienvenue dans ce bar-hôtel crasseux perdu au milieu de nulle-part ou les jeunes du coin viennent boire du rhum pour impressionner les filles et qui sait, réussir à les sauter sur la plage jonchée d'immondices à proximité du bar, où les travailleurs profitent de leur week-end pour venir dépenser leurs paies en boissons et en filles et où le patron vous resservira à volonté du moment que :
1) Vous payiez
2) Vous nettoyiez votre vomi s’il y a lieu
3) En cas de mort imminente ou de coma éthylique, vous ayez l’amabilité de passer l’arme à gauche ailleurs que dans son établissement, pour éviter les ennuis.

Et c’est dans cette atmosphère, rendue plus inquiétante encore par le ton froid et détaché du narrateur, que Kenneth Cook nous retrace les événements immondes qui eurent lieu ce samedi 17 juin et qui menèrent à un procès dont quelques parties nous sont montrées entre les différents chapitres et, s’il nous informe dès le début qu’il y a eu crime, il faudra attendre la fin pour savoir qui a tué, qui est mort, pourquoi, comment, etc…
Âmes sensibles s’abstenir, c’est avec ce même ton distant que certains passages se révèlent assez durs, la description de l’abattage des bœufs par exemple (métier de l’un des protagonistes), et d’autres, pires, que je préfère vous laisser découvrir par vous-même, sont un peu éprouvants.

Cook semble se plaire à nous montrer comment, une fois ses inhibitions levées (ici grâce à l’alcool) l’homme redevient bestial, et c’est surprenant de le retrouver dans ce genre d’exercice, mais force est d’admettre que cela lui va plus que bien. Un récit court, prenant et glaçant… Je ne suis pas prête de mettre les pieds dans un bar de l’outback australien.

Bon… Sauf s’ils ont un joli wombat comme barman.
Pravda
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le 11 juin 2013

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Pravda

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