Bon, bon, bon...
Avec un début pareil, vous vous doutez déjà que je ne suis pas ressortie littéralement ou littérairement dithyrambique de cette lecture, et pourtant je partais plutôt confiante : pour ne pas me plaire en 120 p'tites pages, faut se lever tôt ou s'appeler --insérer ici un auteur haï--, le livre m'a coûté 35 centimes et malgré cette couverture dégueulasse (si) j'ai toujours un a priori positif au moment de découvrir un écrivain russe.
Résultat : vite lu - vite oublié. On peut difficilement dire pire... Celui qui me répond "Bah si... : pire *rires enregistrés*", je l'occis.
Non pas que ce soit mauvais, mais tant dans la forme que dans le fond, et y'a pas beaucoup à creuser pour l'atteindre, c'est loin d'être original ni passionnant.
Euphémisme.
Jaques Aratov (sublime idée du traducteur de franciser certains prénoms) est un jeune-homme qui sort peu, a un seul ami et vit avec sa tante, passant une bonne partie de son temps le nez dans ses bouquins et on ne voit pas qui pourrait l'en blâmer. Son pote l'invite un soir à voir une jeune actrice, Clara, s'adonner à une lecture de grands classiques littéraires. Le jeune-homme sous couverture de ne pas l'avoir trouvé très douée ou talentueuse semble tout de même très troublé par la jeune-femme qui elle, de son côté, n'aura de cesse de le dévorer des yeux tout le long de la représentation.
Le lendemain, Jacquot reçoit une courte missive non signée l'enjoignant à un rendez-vous mystérieux. Bon, on devine qu'il s'agit de la donzelle et le gus ayant beau tergiverser pendant trois plombes, on sait, il sait, tout le monde sait qu'il ira.
Il y va.
Entrevue écourtée parce que Jacques ne trouve rien de mieux à dire à Clara qu'il trouve son comportement un peu léger, c'est à peine s'il ne la traite pas de gourgandine (oui "gourgandine" et flûte !) preuve s'il en est que l'art subtil de la séduction ne s'apprend pas dans les livres. La jeune-femme, des larmes pleins ses beaux yeux mais fière comme Artaban se tire ailleurs et quelques jours après, se suicide en avalant du poison sur scène --mode Dalida enclenché--.
Suite à ça, Jacques n'a de cesse de penser à elle, de faire des insomnies, de croire entendre des voix, de jouer aux cartes avec sa tante (ben faut bien vivre) et de se triturer les méninges pour découvrir la raison qui a poussé Clara à mettre fin à ses jours... Pas super finot le type, j'vous l'accorde.
Je l'ai lu en trois fois. Après quelques 30 pages, le lendemain je ne me rappelais plus du début. Bon, l'avantage d'une histoire qu'on a l'impression d'avoir déjà lu vingt fois, c'est qu'elle vous revient vite.
A la seconde session, je me suis endormie, pouf, le nez sur le bouquin. Ah ouais.
Je le terminais à la troisième reprise, il y a à peine 24 heures et il ne m'en reste presque rien.
Le "héros" est insupportable. Tout un chacun en lisant ce livre se rend compte dès sa première rencontre avec Clara qu'il en tombe de suite amoureux et lui met cent pages à percuter. L'héroïne quant à elle semble de prime abord plus flamboyante mais elle est si vite éclipsée du récit que l'on n'a pas le temps de s'intéresser ou s'attacher à elle.
C'est pas mauvais, non, ça se lit...
Mais c'est chiant.