Des yeux de soie de peu déçoit
Ces nouvelles nous plongent dans une atmosphère douce-amère où le rire s’apparente plus au cynisme et la tristesse à la lassitude. En dix-neuf courtes histoires, on ne nous en conte au final qu’une seule : celle de leur auteur, Françoise Sagan, qui se devine entre les lignes.
Tous ces personnages à la vie d’apparence facile et agréable ne sont pourtant pas heureux. Soit qu’ils s’oublient dans une vie de luxe et de débauches, qu’ils sentent leur couple non pas se déchirer en un tonnerre de colère et de disputes, mais plutôt s’éteindre à petit feu ou encore ces femmes se payant les services de gigolos pour se sentir encore jeunes… La peur de vieillir, tout particulièrement, semble fortement préoccuper celle que l’on surnommait le « charmant petit monstre ».
J’aurais tendance à penser que dix-neuf nouvelles, cela fait un peu trop, surtout quand les thèmes cités ci-dessus reviennent inlassablement, la lassitude s’empare de ce fait également de nous. Françoise Sagan écrit bien, et quelques nouvelles sont très belles, autant dans le fond que dans la forme – s’il ne fallait en retenir qu’une : « Un étang de solitude » - mais au sortir de ce recueil je ne peux qu’admettre que ce soit l’une des rares qui m’ait marquée.
En somme une lecture agréable, mais dont la courteur des récits n’a d’égale que l’éphémérité de la trace qu’elle place dans l’esprit.