Ah je l'avais attendu, ce Erectus : L'Armée de Darwin ! A peine l'excellent 1er tome terminé, j'apprenais avec grande joie que la suite venait de débarquer en librairie. Une année plus tard, je mets la main sur la version poche (j'aime pas ces gros pavés de pages impayables et pas pratiques pour un sous) et je dévore la suite de l'affrontement entre les humains et leurs ancêtres primitifs, les Erectus. Et que dire si ce n'est que le roman est une étrange déception.
Avec son Armée de Darwin, Xavier Müller embrasse pleinement la logique des suites : bigger, better, faster. L'écrivain se montre au premier abord assez malin en imaginant comment le virus Kruger, maintenant sous contrôle, refait suer le monde à cause d'un scientifique belliqueux et désireux de créer une nouvelle race d'humains. Certes, ça sent un peu le déjà vu, mais l'intention est drôle et garantie moultes moments de pures terreurs, la menace du virus étant plus inévitable que jamais. Mais en embrassant pareillement l'absurdité, Müller se tire une balle dans le pied. Le moment où tout se casse la gueule ? L'annonce que les fameux Erectus peuvent lire les pensées. Cette idée complétement débile, accessoirement sortie de nulle part, donne une toute autre dimension à l'histoire, réduisant le récit à de la fiction totalement abstraite et ridicule. Ce concept aide parfois l'auteur à être par moment un peu plus créatif, mais comparé au sérieux du premier livre, ça fait davantage office de bon gros pétard mouillé. A cela se rajoutent les fameux super-humains, les hybrides créés par le méchant. Ils ne servent tout simplement à rien. Le livre en fait des éloges, mais ce ne sont que des monolithes inactifs. Franchement frustrant quand on réfléchit à ce que le synopsis semblait promettre.
A ma frustration s'est ajouté le fait qu'Anna Meunier, héroïne sympathique du 1er tome, est ici absente pendant au moins 2 chapitres (et le livre en compte 5). Et du peu qu'elle apparait, elle ne sert franchement à rien, si ce n'est de répéter que les Erectus, ben ils sont pas aussi méchants que ça (chose que l'histoire s'amusera à contredire). Revoir les autres personnages et leur évolution après 7 années procure un petit plaisir, plaisir rapidement diminué lorsqu'on s'aperçoit qu'ils ne sont franchement pas intéressants.
Rajoutons à ça les HORRIBLES pages de blog que Xavier Müller, bon gros boumer qu'il doit être, nous fait subir en essayant de retranscrire le langage des jeunes par écrit. C'est tout simplement AFFREUX !
Mais je ne peux malgré tout pas cacher le plaisir que j'ai ressenti en tournant les pages, surtout les dernières qui nous décrivent une guerre entre l'humanité et des créatures préhistoriques, délire que moi-même en tant que gamin n'aurait pu rêver. Franchement, je maintiens qu'une adaptation format série télé, ça serait tout simplement parfait.
En attendant, une chose est claire : Müller est vraiment très fan de la dernière trilogie de La Planète des singes et va très probablement continuer de s'en inspirer pour le 3ème bouquin. Tant mieux, ce sont de bons films. Mais pour le prochain livre, je crains ne pas pouvoir en dire de même...