Décembre 2007. Orphelinat Pokrovka n° 2 en Sibérie. Le vœu le plus cher d’Eric et d’Holly se concrétise; ils vont enfin pouvoir adopter cette petite fille de 2 ans qu’ils chérissent tant, leur petite Tatiana. 13 ans plus tard… Nous sommes le 25 décembre 2020, le matin de Noël. C’est le branle-bas de combat, Holly et Eric se sont réveillés tard et ce n’est vraiment pas le bon jour pour faire une grasse mat’ ! Holly doit préparer le repas de Noël pour ses nombreux invités et Eric doit récupérer ses parents à l’aéroport. Tatiana semble dormir encore elle aussi. Eric part sur les chapeaux de roues tandis qu’Holly et Tatiana restent à la maison. C’est ainsi que débute un huis clos tendu et oppressant entre une mère et sa fille… Une tempête de neige se lève… Une phrase hante l’esprit d’Holly: « Quelque chose les avait suivis depuis la Sibérie jusque chez eux. » Qu’est ce que cela signifie?
Esprit d’hiver a fait beaucoup parlé de lui et j’avais surtout retenu que la fin était extrêmement surprenante, le genre de fin qui donne envie de relire le roman en entier pour voir où l’auteur avait bien pu nous berner. On m’avait également prévenue que le style de Laura Kasischke était bien particulier, qu’il sortait de l’ordinaire. L’histoire, quant à elle, m’intriguait pas mal je l’avoue, j’ai un faible pour les huis clos.
Je dois reconnaitre que Laura Kasischke maitrise parfaitement la construction narrative de son récit et qu’elle possède un style bien à elle. L’ambiance angoissante promise dans le synopsis s’installe de plus en plus au fil des 300 pages. Toutefois cela n’a pas réussi à me convaincre totalement. Pour tout dire, au moment où j’écris ses lignes, je ne sais toujours pas si j’ai aimé ou pas ce roman. J’ai un sentiment assez partagé du fait de ses qualités indéniables que j’ai déjà cité mais aussi à cause de ses défauts, du moins à mes yeux. Bien que la narration soit maitrisée, les alternances flashback- récit au présent ralentissent considérablement le récit. J’ai ressenti une certaine lassitude à ma lecture, l’impression de peiner pour avancer. Quant à la relation mère-fille, je l’ai trouvé « déchirante », j’ai été touché par la position de mère adoptive tenue par Holly. Et pour finir, la fin si surprenante que l’on m’avait vendue si bien, je l’ai découverte bien avant la fin…
Esprit d’hiver est un roman qui possède des qualités indéniables notamment un style original et une histoire alléchante baignée dans un climat hivernal et inquiétant. Les thématiques de la relation filiale et de l’adoption méritent également que l’on s’y attarde. Toutefois je n’ai pas su apprécié pleinement ce roman du fait de sa trop grande lenteur et ses trop nombreuses alternances présent-flashback. Quand à la chute, elle ne fut pas sensationnelle puisque je l’avais découverte au fil de ma lecture Au passage, ne jetez surtout pas un coup d’œil aux deux dernières pages du roman sous peine de vous faire complètement spoiler!