Frères d’âme et pas frères d’armes parce qu’il n’y a pas de frères dans la guerre, c’est l’histoire d’ un homme aux yeux bleus qui a tué un homme aux yeux marrons, c’est l’histoire d’un tirailleur sénégalais pendant la Première Guerre mondiale, la “drôle de guerre” des tranchées, qui perd son “plus que frère”, qui nous apprend la barbarie et le racisme sans pourtant rien dire, sans dénoncer. Le lecteur est dans l’esprit du personnage, on est loin de la Princesse de Clèves mais pas si loin du soliloque, dans l’écriture du parler, dans la mauvaise langue, la langue des Français pour lesquels on meurt. Ce livre n’a pas obtenu le Goncourt, il n’est donc malheureusement pas admissible à l’ENS mais honnêtement je ne suis pas sûre qu’il le veuille. Ce livre a suivi un cursus d’histoire à Lyon I avant de se barrer aux US pour faire des black studies parce que la France est en retard sur l’histoire. Bonne lecture si vous n’avez pas peur des mains coupées et du traumatisme de la guerre. Warning : ça n’est pas vraiment une “lecture-sourire”, je déconseille un jour de pluie, mais ça ne donne pas non plus envie de mourir donc un jour avec ciel nuageux ça passe.