Il va falloir un peu de patience pour découvrir ce livre qui m'a profondément chamboulé.
Sans faire dans le misérabilisme, J.D. Vance parle de l'univers dans lequel il a évolué, des chances qu'il a eu de pouvoir se sortir de sa condition.
On parle quand même d'un mec qui a des valeurs conservatrices. Et pourtant. Pourtant j'ai ressenti une putain d'empathie. Parce que je suis aussi issue d'une famille blanche faisant partie de la classe ouvrière ? Peut-être, même si à bien des égards je me sens encore privilégié par rapport aux faits relatés ici.
Hillbilly élégie n'est pas la putain de pépite littéraire de la rentrée. Mais ça refout un gros boost de savoir qu'il y a un ennemi commun à tout ça. Que toutes les luttes de minorités (et les hillbillies en font partie, même si la plupart d'entre eux sont blancs, chrétiens, racistes, homophobes, ...) commencent par la lutte des classes et malgré les idées conservatrices de Vance, je crois qu'il a saisi l'essentiel de ce que je ressentais (bon et la conversation que j'ai eu à propos du bouquin hier soir a clarifié certains points qui restaient encore sombres, mais tu t'en doutes minou tout ceci est une autre histoire).
Si tu veux savoir ce que sont devenus les petits enfants des gens qu'ont jamais cessé de douiller depuis la Grande Dépression, ceux qu'on a toujours cherché à écarter de la classe moyenne parce qu'ils faisaient tâches dans les données sociologiques et qu'il est plus facile de s'en prendre au manque d'éducation ou au manque de culture d'une classe défavorisée que de faire en sorte de les encourager, alors lis Hillbilly élégie.
Lis-le, offre-le. Propage-le.
Foi de moi. Vance n'a pas cherché à faire un putain d'hommage parce qu'il parle de sa famille, de ses amis ou quoi. Il a tenté de mettre en lumière (en y arrivant parfois, juré) des personnes bien trop souvent pointées du doigt et sur qui on rejette bien trop souvent la plupart des conneries dont les seuls responsables sont les gouvernements.
Dammit' ! That's it !