Deuxième tome de Jean-Christophe, le matin narre la vie du héro de ses sept à quinze ans, et est divisé, comme le tome précédant en trois chapitre.
Le premier raconte la mort du grand-père, et les dures conditions matérielles qui en découlent. Il s'agit du premier contact du héros avec la mort, et perte du dernier rempart de la famille. Christophe, enfant devient tête de famille rencontre trop jeune les dures réalités de la vie. Mais il y acquiert cette volonté et cette conviction irréductible de ce qu'il vaut. Pilier sans doute fondamental pour la construction future du héros.
En deuxième chapitre vient Otto, premier ami de l'enfant et premier portrait approfondis de l'oeuvre.
Rencontré par hasard par Christophe, celui-ci est séduit par la culture l'attention et le besoin d'amitié qu'éprouve et que montre Otto. A partir de maintenant et jusqu'à la fin du livre on ne parle plus de la famille, de la maison, de la pauvreté de Jean-Christophe, et à peine de la musique. Et Rolland nous donne pendant un chapitre entier un portrait détaillé de l'enfant puis surtout de la relation d'amitié ambiguë qu'entretiennent les jeunes garçons. Il commence ici à sonder les coeurs, parle des sentiments mêlés et changeant qui sont ceux des héros, mais qu'il prête à beaucoup de jeunes gens, à la manière de Tolstoï qu'il admire. Correspondance et rencontres entre les deux amis s'alternent . L'histoire est construit comme une romance, de la rencontre, la passion à la déception et à l'éloignement.
Puis vient la rencontre avec Minna, premier amour de Christophe et de sa mère, Josepha second et troisième portrait du livre.
Construit sur le modèle que la rencontre avec Otto, Christophe est d'abord fasciné par la mère veuve, sa bienveillance et sa douceur, avant de tomber amoureux de Minna et que le cadre narratif se ressert sur la romance des enfants, et elle gardera ce modèle d'ascencion entre les deux enfants de monde différent et aux caractère opposés, avant de s'interrompre brusquement au voyage de la famille, et avec cette fois une rupture fracassante des relations. Rolland mélange les sentiments amoureux aux sentiments d'enfants. Comme dans l'Aube, l'innocence de l'enfant qui a atterrit dans un paradis protégé de la rudesse de la vie sont particulièrement bien transcrit, dans ce cadre naturel que Rolland affectionne.
Le tome se clôture sur la mort du père de Christophe. Violence encore plus grande, qui fait relativiser toutes les autres, pourtant importantes. Et premier appel et dialogue avec Dieu, qu'il appelle son Dieu. La mort est au bout du chemin et la souffrance fait partie de celui-ci
"Meurs, mais sois ce que tu dois être : un Homme"