Jean-Christophe s'enfuit à Paris, arrivé avec à peine de quoi manger. après un bref moment de désespoir, Il se lance à la découverte et à la conquête de la capitale.
L'aspect matériel de la ville est vite expédié. On y apprends que Christophe s'installe dans un taudis, mais Rolland ne s'attarde pas sur la description physique de la ville au début du XXème.
En revanche, nous y retrouvons un portrait de l'élite musicale et intellectuelle beaucoup plus approfondis. Comme pour décrire le village natal de Christophe, en Allemagne, Rolland est assez sévère. Dans l'ensemble les parisiens sont fainéants, snob. Surtout ils détestent toute profondeur , aspirent à une superficialité joyeuse et sont obsédé par la nouveauté , leur plus grande peur étant d'écrire quelque chose qui ressemble à quelque chose de déjà écrits avant eu.
Réflexion sur l'Art plus générale et plus accessible que dans le tome précédent (La Révolte). En effet dans le tome 4 la discussion portait uniquement sur le plan musical (et surtout la musique allemande du XIX), assez technique, avec un certains nombre de références qui m'avaient échappées. Ici Jean-Christophe passe aussi à l'opéra, au théâtre, à la littérature. La réflexion devient plus globale.
On revient à cette idée qui semble résumer le point de vue de Rolland sur l'art : le vrai artiste est celui qui a le courage de tirer de lui même quelque chose qui servira à porter les autres (cf sa biographie de Beethoven), et surtout à le courage d'être fidèle a ses idées.
Les allemands , on l'a vu ne pouvaient désespérément pas faire autre chose que ce que leurs maîtres ont déjà écrits et codifiés. Les français (en tout cas les parisiens du livre) au contraire ont un besoin viscéral de faire quelque chose de différent, même sans le moindre intérêt musical. Et il s'agit plus de parler et d'avoir un avis, que de s'intéresser réellement à l'oeuvre.
La foire sur la place est le premier regard sur la France de Jean-Christophe, assez négatif. On se doute que pour le pacifiste Romain Rolland, nous proposera une vision plus apaisée sur les deux pays , leur relation et leur complémentarité. Mais il me semble important de souligner que pour l'instant (et on a déjà parcouru la moitié de l'oeuvre), Il ne montre aucun angélisme pour aucun des deux pays.