Après quelques 700 pages, Nous faisons une pause dans la suite de la vie de Christophe pour s'attacher à suivre la famille Jeanin.
Même si Rolland avait réussis à adoucir le coté assommant que peut avoir la linéarité de la biographie de son personnage dans les tomes 4 et 5, je trouve cet entracte bienvenue. D'autant que nous avons déjà rencontré Antoinette et ces regards croisés sont bienvenue.
Nous suivons donc la disgrâce d'une famille bourgeoise de province. Initialement sans qualité particulière si ce n'est la sympathie facile des gens qui ont beaucoup reçu sans effort, arrivée des épreuves révèlera la ténacité et la générosité de certains des membres de la famille.
Le père banquier, sans talent pour la gestion d'argent d'ailleurs, se suicidera suite au déshonneur causé par sa ruine. Le drame familial révèlera la générosité et l'oubli de soi de sa femme puis d'Antoinette, qui concourra au final à la réussite scolaire d'Olivier.
Ce roman est éminemment moral, il parle de la beauté du sacrifice. Depuis le temps qu'on suit l'auteur de Jean-Christophe on n'est aps vraiment surpris.
Malgré tout, la plume de Roland est spécialement agréable. On a peu de dialogue, la narration est plus rapide que dans les tomes précédents. Mais l'histoire est assez peu compliquée et laisse beaucoup de place aux descriptions de la campagne, de l'ambiance du village, de la dureté de la vie à Paris. On y parle moins de musique, plus de littérature et de politique , un peu à l'image du tome précédent
Au Paris élitiste snob et vide de la Foire sur la Place (tome 5), On découvre aussi une autre France, travailleuse, noble dans son abnégation. intellectuelle comme l'est Olivier Jeanin mais sans snobisme. Le tome suivant servira d'ailleurs à continuer l'analyse du peuple français à laquelle se livre Roland, malgré ce manichéisme légèrement forcé.
Vu que ce roman fleuve a été pensé 10 ans avant le début de sa rédaction par son auteur, je ne doute pas qu'un certains nombre des éléments posé dans ce tome resserve dans les 4 tomes restant.