Pas d'immersion

C'est mon premier roman sud-africain et Johannesburg m'a permis de me représenter (un peu) la vie dans la capitale sud-africaine. On comprend les valeurs, la diversité et les clivages de la société sud-africaine, qui plus est dans un roman qui se passe intégralement le jour de la mort de Mandela et qui multiplie les focalisations internes de personnages de divers horizons sociaux. L'auteure met en évidence la lourdeur de l'atmosphère, la violence facile chez les vigiles des grandes entreprises comme chez les démunis, les antagonismes de classe et d'origines ethniques, la place qu'avait Mandela chez les uns et les autres, la solidarité, la solidité des attachements familiaux, le courage et la force de caractère de certaines personnes au rôle social dépourvu de reconnaissance. Mais le tout est trop mis sous le nez, un peu comme une dissert, je n'ai jamais vraiment eu de proximité avec l'auteure, ni de sensation de vivre dans la ville, rarement de sentir les fleurs dont elle multiplie les mentions. La diversité des points de vue était une bonne idée, surtout entre des personnages amenés à se rencontrer dans la journée que dure le roman, mais à part quelques scènes où sont confrontées de pleine face les perspectives des uns et des autres (là c'est vraiment brillant sur le coup), je n'ai pas trouvé que ça servait le roman mais que ça l'éparpillait. Je trouve que le tout n'est pas embarquant, les réflexions sur la société pas trop développées, les personnages un peu trop abstraits pour s'en sentir intimes. En fait, ce qui me dérange, c'est qu'on me dirait que c'est quelqu'un qui n'a jamais mis les pieds dans la ville et dans le pays, qui s'est juste renseigné dessus, qui aurait écrit ce livre, ça ne m'étonnerait pas. Ça donne l'effet d'une histoire plutôt intéressante, mais rien de plus. Une scène

est néanmoins vraiment belle, c'est ce que je retiendrai.