Si tu pensais que les héros de romans young adult étaient tous des gentils élus en quête de justice et d’amour pur, Kaleb est là pour t’envoyer valser tes illusions. Parce que Kaleb, lui, est un gamin à problèmes, avec un superpouvoir aussi cool que flippant : il ressent les émotions des autres… et peut les manipuler à sa guise. Autant dire que le gars est à deux doigts de devenir un sociopathe surpuissant.
L’histoire démarre sur un bon pitch : Kaleb découvre qu’il est un “Enfant du Volcan”, une sorte de mutation qui lui confère ce don psychique, mais au lieu de l’utiliser pour sauver le monde, il l’exploite sans trop se poser de questions. Sauf que manipuler les gens, ça attire forcément des emmerdes, et voilà notre héros traqué par une organisation secrète qui, bien sûr, a des motivations plus troubles qu’un café serré.
Là où Kaleb marque des points, c’est dans son ambiance sombre, ses dilemmes moraux et son anti-héros charismatique. Pas de manichéisme ici, c’est crade, c’est violent, et parfois, on ne sait même plus s’il faut être pour ou contre le protagoniste. Les scènes d’action et de tension sont bien rythmées, et l’écriture, nerveuse et directe, donne une vraie intensité au récit.
Mais voilà… parfois, ça part dans tous les sens. Les révélations s’enchaînent vite, trop vite, au point qu’on frôle l’overdose de twists. Kaleb, lui, est captivant mais parfois un peu trop “torturé stylé”, et certaines scènes flirtent avec le too much dans la noirceur gratuite. On sent que l’auteur veut choquer, pousser les limites, mais par moments, ça fait plus poseur que réellement subversif.
Bref, Kaleb, c’est un YA sombre qui joue la carte du bad boy aux pouvoirs dangereux, avec une vraie énergie… mais qui se prend parfois un peu trop au sérieux. Un roman efficace, intrigant, mais qui aurait mérité un peu plus de contrôle pour éviter le grand huit scénaristique. Si t’aimes les héros borderline et les thrillers surnaturels bien tendus, fonce… mais prépare-toi à quelques virages serrés.