Après "Des milliards de tapis de cheveux", véritable révélation, Eschbach va-t-il confirmer le tir ? La réponse est sans conteste "oui" avec ce formidable et épique space-opéra de la plus pure espèce.
Dans Kwest, à la fois nom du personnage principal et thème majeur du récit. Car le commandant Kwest, héros de la guerre galactique divinisé par son équipage, entraîne son vaisseau dans une quête très personnelle. La quête des origines de la vie.
Une quête pleine de rebondissements, de personnages attachants et complexes qui créent un équilibre subtil à l'intérieur du vaisseau spatial géant commandé par Kwest. Un équilibre qui semble toujours au bord de la rupture, un équilibre qui force chacun à se plonger dans de profondes réflexions métaphysiques.
Mais si les personnages, les relations humaines et le questionnement philosophiques sont omniprésents, une force incroyable de Kwest est son décor. À travers des non-dits, des subtiles descriptions et interactions, Eschbach dresse le portrait d'une société galactique extrêmement ancienne et gigantesque. Loin des poncifs du space opera traditionnel, le lecteur se sent happé par l'immensité de la galaxie, par l'incongruité de la vie au milieu d'un univers gigantesque, par l'infinité du temps qui passe.
Par la diversité de ces sujets, par la grandiose fresque qu'il dépeint, Kwest se déguste, se savoure.
Avec tout de même une angoisse : comment terminer un tel roman, une telle quête ?
Une fin qui, au premier abord, semble un peu décevante, un peu facile grâce à un léger deus ex-machina.
Et puis, à la lecture des toutes dernières pages, la fin prend toute sa dimension, son immensité. Et le lecteur se retrouve bouche-bée car le fin se révèle à la fois romanesque, philosophique et morale. Une fin qui donne le tournis en relisant le titre du livre. Bref, une fin génial pour un roman baroque et grandiose.
À découvrir absolument pour tous les amateurs de space opera…