*L’hiver du monde* est le deuxième chapitre de la trilogie *Le monde*. La trame de ce roman s’inscrit durant la période entourant la seconde guerre mondiale. Cet ouvrage est l’œuvre de Ken Follett, auteur d’origine galloise. Je l’ai découvert à travers la lecture de *Les Piliers de la Terre*, grande épopée se déroulant dans une Angleterre médiévale. J’étais immédiatement tombé sous le charme de son style et de sa capacité à faire vivre un univers captivant et envoutant. Pour revenir au livre qui m’intéresse aujourd’hui, *L’hiver du monde* est édité chez Le Livre de Poche et se compose approximativement d’un millier de pages. Il a donc occupé, pour mon plus grand plaisir, bon nombre de mes soirées…
Son intrigue se construit autour des événements dramatiques vécus dans le monde entre 1933 et 1949. La montée du nazisme, l’éclatement de la guerre, ses horreurs… Aucun de ces aspects n’est occulté. Ken Follett fait cohabiter fiction et réalité historique en mêlant des protagonistes fruits de son imagination et d’autres ayant véritablement existés. En multipliant les points de vue sur les plans géographique, idéologique, politique ou encore social, l’auteur nous fait vivre cette période à hauteur d’hommes et de femmes, enrichissant ainsi notre ressenti et nous impliquant pleinement émotionnellement dans ces moments terribles de l’Histoire du monde.
*L’hiver du monde* nous fait voyager. Russie, Angleterre, Etats-Unis, Allemagne, Espagne sont au programme des pérégrinations menés par les différents personnages. Cela offre une aventure dense qui ne souffre d’aucun temps mort. Les événements s’enchainent à un rythme soutenu provoquant alternativement joie, tristesse, angoisse ou soulagement. Cette grande variété d’émotions m’a maintenu de manière constante sur le qui-vive à la fois dans l’inquiétude des souffrances qui pourraient arriver et dans l’espoir que les situations s’améliorent. Vous comprendrez aisément que je me suis pleinement impliqué dans cette lecture et n’en suis pas sorti totalement indemne.
La narration est chronologique. Chaque chapitre est défini par une date et est partagé en sous-parties pouvant bien souvent nous amener à « bourlinguer ». En effet, l’action enchaine les sauts de puce nous menant tour à tour au beau milieu de la diplomatie américaine, de la résistance allemande, de l’espionnage russe, de la politique anglaise et de bon nombre d’autres domaines tout aussi passionnants. La richesse des enjeux, des opinions et des objectifs étoffe agréablement le propos. La variété des personnages participe également au plaisir de la découverte. Ils sont remarquablement écrits. Leurs évolutions au cours de l’histoire sont diverses mais aucun d’entre eux ne m’a laissé indifférent et cela pour des raisons très différentes et propres à chacun. Le travail de l’auteur est sur ce point remarquable.
Vous l’aurez compris, je me suis passionné autant pour l’avenir du monde que pour celui des héros. D’un côté, j’étais très curieux de connaitre les arcanes d’événements dont je ne gardais qu’un lointain souvenir scolaire. Être immergé dans l’envers du décor était enthousiasmant. Le travail de documentation effectué par l’auteur est évident. Cet effort « universitaire » est remarquablement exploité dans le scénario de son histoire. De l’autre côté, j’ai été captivé par le devenir de Carla, Woody, Daisy, Lloyd et tous les autres dont la rigueur historique du discours a sublimé le destin. L’ensemble était tellement crédible que j’avais le sentiment d’être à leurs côtés, partageant ainsi pleinement les épreuves que la vie leur présentait.
Pour conclure, je suis sorti enthousiaste de ce bouquin. Je me suis attaché aux personnages. L’intensité dramatique est forte et constante. La dimension historique donne encore une autre ampleur à l’œuvre. J’ai retrouvé avec joie des personnages que j’avais découvert dans le premier tome de la trilogie, *La chute des géants*, centré sur la première guerre mondiale. J’ai maintenant hâte de me plonger dans le dernier acte, *Aux portes de l’éternité*, qui verra tout ce petit monde subir la guerre froide. Mais cela est une autre histoire…