Ni vu ni connu...
Bon, je relève la tête un peu ahurie, la nuque me fait mal : je viens d'engloutir en quelques heures le dernier livre d'Antoine Bello et j'ai vraiment beaucoup, beaucoup aimé ! Je crois que...
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le 7 août 2017
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Désolé je ne partage pas l’enthousiasme général sur ce récit !
J'ai téléchargé ce livre car les échos étaient dithyrambiques… cela me parait très exagéré, sur tous les plans.
Sur le plan des personnages… Ce cher Walker qui a tout pour être heureux… une belle femme (fidèle) qui lui a apporté une entreprise (tous frais payés) où il se réalise un max ! Trois enfants magnifiques, beaux, intelligents, qui bossent bien dans leurs études et lui procurent un minimum de problèmes… Et bien NON, ça ne va pas ! Il ne supporte plus sa vie de chien ! Il le dit lui-même : « Entre le boulot, ma femme et les enfants, je n’ai plus de temps à MOI ! ... » Il aurait dit encore : « Le travail m’accapare complètement, je n’ai plus une minute à consacrer à ma femme et à mes enfants ! ... » passe encore, mais l’égoïsme, l’égocentrisme du bonhomme me stupéfie… faire passer son nombril avant la femme que l’on aime et ses enfants que l’on chérit (et qui vous aiment) au point de se faire passer pour mort… se foutre complètement du chagrin que l’on inflige à ses enfants (dont un petit dernier d’une dizaine d’années) pour assouvir un plaisir personnel ? Et on voudrait en faire un Héros ?
Quant au Super-héros, Nic Shepherd, le chasseur de prime ! Il est tellement bouffi d’orgueil qu’il a publié un livre dans lequel il a développé toutes les ficelles du métier afin que peut-être, un jour, une « cible » l’aura suffisamment assimilé pour se hisser à SON niveau et que la chasse vaille la peine !
Sur le plan de la narration… c’est d’une platitude désolante ! Comme on pouvait s’y attendre le « héros » s’est élevé au niveau du Super-héros ! On se retrouve dans la situation classique des chasseurs de prime de Western du cinéma de papa, on pourrait espérer quelques affrontements homériques… Et bien non, tout est feutré, le Super-héros ne se mouille jamais, il fait intervenir ses sbires, c’est une partie de "au chat et à la souris", en douceur, sans éclat, sans bravoure. On veut juste savoir la fin et là encore rien de très captivant !
Fin janvier 2018 l’hebdomadaire Version Fémina annonçait que son jury présidé par Philippe Claudel, de l’Académie Goncourt, attribuait à « L’homme qui s’envola » d’Antoine Bello son Prix du Roman 2017. Pour ce 11e Prix du Roman deux livres se sont détachés « Soudain le large » de Julien Decoin et « L’homme qui s’envola ». Ce dernier l’emporta en un seul tour de scrutin.
Je n’ai pas aimé ce livre car, pour moi, le « héros » est un salopard qui abandonne femme et enfants sans autres raisons que celles de satisfaire son égoïsme hypertrophié. Sans doute ne doit-on pas rejeter un livre parce qu’un personnage est antipathique, mais je ne peux pas approuver le fait d’en faire une sorte de génie exemplaire. Quant à couronner l’ouvrage par un prix littéraire… j’en reste rêveur, je ne me souviens pas avoir été ébloui par le style, j’ai même en mémoire une construction assez plate !
Revenons au personnage central. Ce n’est qu’un personnage de roman, me direz-vous, tout ce qu’il y a de plus fictif… Il ne faut pas se mettre dans des états pareils !
J’ai un petit-fils de 14 ans, en classe de 3e, cette année il a un nouvel ami (toutes les classes de son collège sont en huit exemplaires avec chaque année un grand brassage des élèves) qu’on appellera Jean. A l’occasion des vacances de février Jean à été invité par ma fille à passer une journée avec mon petit-fils et un autre copain. Ce fut l’occasion pour ma fille de faire plus ample connaissance avec la maman de Jean, son histoire est pratiquement celle du livre : alors que Jean a douze ans, son père disparait, abandonnant compagne et enfant, emportant avec lui tout ce qui peut lui être utile et ne donnant absolument plus aucun signe de vie… seule différence, il ne met pas sa mort en scène…
Lorsque ma fille nous conte les péripéties de ce roman bien réel, aux conséquences bien réelles elles aussi (ex. : difficulté pour Jean de suivre ses camarades en voyage scolaire en Espagne car la seule signature de sa mère ne suffit pas pour lui permettre de quitter le territoire français… dans l’impossibilité de joindre le père, c’est au juge de décider !), j’ai pu juger par la qualité des noms d’oiseaux dont ma fille et ma femme gratifiaient le « héros » de ce roman-là que je n’avais pas fait fausse route et que ce roman-là était un mauvais roman !
Créée
le 31 août 2017
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