Sentiments mitigés après la lecture de cet ouvrage de Peggy Sastre dont le titre provocateur m'avait interrogé.
La domination masculine n'existe pas en réponse apparente aux thèses de Pierre Bourdieu voilà qui interpelle. Mais ce n'est que viande rouge pour attirer le chaland sur quelques deux cents pages où Peggy Sastre veut surtout insister sur une chose : la biologie et l'évolution voilà l'explication plus sensée qu'une volonté de domination plus ou moins concertée.
Le positif d'abord: ne connaissant pas grand chose à la biologie ou aux sciences dures, j'ai malheureusement tendance à croire mon interlocuteur ou ici interlocutrice sur parole. Et Peggy Sastre amène ici plusieurs thèses sur les phénomènes biologiques susceptibles de favoriser la violence et le viol par exemple qui apportent en les expliquant par une sorte de mécanisme coût / avantage lié à la sélection naturelle et sexuelle.
Je n'ai que trop peu de connaissances à ce sujet pour juger de la pertinence de la thèse, mais telle que présentée elle apporte une explication complémentaire aux structures sociales traditionnellement évoquées pour indiquer le pourquoi de la différence entre les sexes. L'idée de plafond de verre pour les femmes et de pallier de verre en parallèle en observant les déchéances plus grandes auxquelles les hommes sont exposées que les femmes lorsqu'ils échouent socialement ne paraît pas inintéressante.
Sur le moins bon: sur la forme, l'ouvrage se voulant décapant et franc, tient plutôt du vulgaire et racoleur, rendant la lecture parfois agaçante. Ça se veut authentique, c'est par moment juste grossier.
Sur le fond à part le sempiternel appel au réalisme et à la science pour mieux faire évoluer nos sociétés en incluant notre composante biologique et ses défauts qui seraient le résultat du processus de sélection naturelle darwinien, on peine à voir où veut concrètement en venir l'evofeminisme et quelles actions il préconiserait. Se réclamer de Darwin ne suffit pas pour se placer au sommet de l'évolution