Sentiments mitigés après la lecture de cet ouvrage de Peggy Sastre dont le titre provocateur m'avait interrogé.


La domination masculine n'existe pas en réponse apparente aux thèses de Pierre Bourdieu voilà qui interpelle. Mais ce n'est que viande rouge pour attirer le chaland sur quelques deux cents pages où Peggy Sastre veut surtout insister sur une chose : la biologie et l'évolution voilà l'explication plus sensée qu'une volonté de domination plus ou moins concertée.


Le positif d'abord: ne connaissant pas grand chose à la biologie ou aux sciences dures, j'ai malheureusement tendance à croire mon interlocuteur ou ici interlocutrice sur parole. Et Peggy Sastre amène ici plusieurs thèses sur les phénomènes biologiques susceptibles de favoriser la violence et le viol par exemple qui apportent en les expliquant par une sorte de mécanisme coût / avantage lié à la sélection naturelle et sexuelle.

Je n'ai que trop peu de connaissances à ce sujet pour juger de la pertinence de la thèse, mais telle que présentée elle apporte une explication complémentaire aux structures sociales traditionnellement évoquées pour indiquer le pourquoi de la différence entre les sexes. L'idée de plafond de verre pour les femmes et de pallier de verre en parallèle en observant les déchéances plus grandes auxquelles les hommes sont exposées que les femmes lorsqu'ils échouent socialement ne paraît pas inintéressante.


Sur le moins bon: sur la forme, l'ouvrage se voulant décapant et franc, tient plutôt du vulgaire et racoleur, rendant la lecture parfois agaçante. Ça se veut authentique, c'est par moment juste grossier.

Sur le fond à part le sempiternel appel au réalisme et à la science pour mieux faire évoluer nos sociétés en incluant notre composante biologique et ses défauts qui seraient le résultat du processus de sélection naturelle darwinien, on peine à voir où veut concrètement en venir l'evofeminisme et quelles actions il préconiserait. Se réclamer de Darwin ne suffit pas pour se placer au sommet de l'évolution

Lestrade
5
Écrit par

Créée

le 30 août 2024

Critique lue 38 fois

2 j'aime

Lestrade

Écrit par

Critique lue 38 fois

2

D'autres avis sur La Domination masculine n'existe pas

La Domination masculine n'existe pas
David_L_Epée
8

Les rapports hommes-femmes au regard de la sélection naturelle

Rarement on aura bousculé les idées reçues sur les rapports hommes-femmes avec tant d’intelligence ! Se présentant comme « évoféministe », c’est-à-dire féministe darwinienne, Peggy Sastre réfute le...

le 3 août 2016

11 j'aime

La Domination masculine n'existe pas
LilianSG
9

un regard non consensuel sur la "domination masculine

Contre les tartes à la crème de patriarcat, ou de domination masculine qui n'ont que peu de fondements autres qu'idéologiques, Peggy Sastre offre une vision darwinienne de la situation. Pourquoi...

le 22 mai 2020

5 j'aime

La Domination masculine n'existe pas
Lestrade
5

Feminisme: Évolution

Sentiments mitigés après la lecture de cet ouvrage de Peggy Sastre dont le titre provocateur m'avait interrogé. La domination masculine n'existe pas en réponse apparente aux thèses de Pierre Bourdieu...

le 30 août 2024

2 j'aime

Du même critique

Zemmour contre l'histoire
Lestrade
7

Un pamphlet contre un polémiste

Petit exercice de rétablissement, non des faits, mais plutôt du point où se trouve la recherche historique sur bien des sujets invoqués par Eric Zemmour. Y sont abordés notamment : - Clovis - Les...

le 27 févr. 2022

6 j'aime

1

Le Wokisme serait-il un totalitarisme ?
Lestrade
7

L'opium des intellectuels 3.0

Dans ce bref essai, d'environ 170 pages Nathalie Heinrich s'attaque, après d'autres, à un thème très en vogue dans le débat public contemporain : le wokisme, avec un titre accrocheur qui laissait...

le 28 mai 2023

5 j'aime

9

Indiana Jones et le cadran de la destinée
Lestrade
4

Indiana Jones et le script de la destinée

Tout est dans le titre. Je n'ai pas passé un mauvais moment. Il y a de l'action, des choses drôles, un troll gratuit sur l'humour allemand et Harrison Ford incarne bien un héros vieillissant après un...

le 30 juin 2023

5 j'aime

1