Une maison enragée peut-elle être comparée à une rage dedans ?
Si vous êtes comme moi, à la vue du nom de Richard Matheson vous commencez à vous tripatouiller les méninges sur fond de « Mais où ai-je déjà croisé ce nom ? ». Si vous n’êtes pas comme moi, je vous garde quand même.
Réglons donc le problème de suite. Richard Matheson, en plus d’avoir écrit de multiples scénarios pour des séries télévisées telles que Star Trek ou la Quatrième Dimension, est surtout l’auteur de Je suis une légende, L’homme qui rétrécit ou Duel, tous adaptés au cinéma et qui pour les deux derniers sont même de pures merveilles.
On peut donc affirmer sans trop de craintes que le sire n’est pas le dernier pour ce qui est du fantastique ou de la science-fiction et se lancer joyeusement dans la lecture de ce court recueil de nouvelles. (Je me demande ce que donnerait cette affirmation prise au sens propre et au pied de la lettre… ? Une belle bosse, sûrement…)
Enthousiasme justifié à la fermeture d’icelui car tout en abordant des thèmes que les férus de science-fiction ne manqueront pas de croiser ailleurs, monsieur Matheson nous propose tout de même quelques plongées en univers troublés et troublant.
Comme une société futuriste aseptisée mais dans laquelle « la chose » subsiste envers et en bleu. Et contre tout, d'accord.
Comme un homme qui ne peut écrire sans ses gants, marcher sans ses chaussures, je vous passe la description complète de ses soucis estimant dans un élan de confiance que vous avez saisi le procédé.
Ou comme dans ma nouvelle préférée, cette maison qui donne son titre au livre, fruit de la fureur toujours prête à jaillir de cet homme toujours hors de lui et qui communique sa rage à son humble demeure et aux objets qui l’habitent, objets qui décideront de se retourner contre leur propriétaire. Vaste programme, n’est-il pas ?
Richard Matheson propose une science-fiction ancrée dans le réel, un fantastique discret à l’image de ce que peut faire un Stephen King par exemple.
Il peut se targuer également de souffrir du prix mérité de « Titre le plus massacré par les traducteurs français pour une nouvelle » à savoir : « Lover when you’re near me » qui devient « Mamour quand tu es près de moi ». Ah oui.
Ça calme.
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