Pour ce nouveau roman de la rentrée littéraire, on embarque sur le ferry en compagnie d’Aileen, une journaliste américaine venue couvrir l’Exposition universelle. À Paris, elle fait la rencontre d’innombrables personnages, connus (comme le peintre Julius Stewart) et inconnus. Ils ont tous cependant un point commun: ils sont intrigués par cette jeune femme célibataire, qui se moque des codes de la société française et n’hésite pas à le montrer et le faire savoir. La toile du monde est un joli roman d’aventures, celle de l’Exposition universelle. Un roman qui place le personnage d’Aileen en témoin de son temps, en la faisant côtoyer des ingénieurs, des artistes, des journalistes qui chacun lui livrer son Paris, son enthousiasme par rapport aux progrès qui transforment leur vie, leurs craintes de voir le monde verser dans une nouvelle ère. Varenne nous dépeint un Paris un peu fantasmé, un Paris où tout est beau, grandiloquent, propre. C’est le Paris des grandes nouveautés, de l’ouverture du premier métro, de la tour Eiffel qui fait encore beaucoup parler d’elle. Toutes ces choses qui font partie de notre quotidien maintenant et qui nous paraissent avoir toujours été là. Varenne se charge de construire un imaginaire fantasmé du XIXe siècle. Alors certes historiquement le livre n’est pas très rigoureux, mais il s’agit d’un roman et la place à l’imaginaire est ici prépondérante. La toile du monde est également une réflexion sur la modernité au cœur de cette société qui se construit sur des basculements. Que le récit soit conduit par une femme et centré autour d’elle est aussi une trouvaille intéressante et originale, puisque cela questionne autrement le Paris du XIXe.
La toile du monde est un sympathique roman d’aventures dans lequel on prend plaisir à se plonger pour côtoyer des personnages hauts en couleur, au travers d’une héroïne piquante, volontiers facétieuse et toujours décidée à s’affirmer. Même si les thématiques sont très importantes pour l’époque, La toile du monde reste un roman de détente et ne creuse pas plus les thèmes, se contentant de les poser, de les utiliser un peu puis de les délaisser. Mais on se prend au jeu de suivre Aileen dans les allées de l’Exposition universelle !
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