Je n'ai lu que le premier tome il y a un bout. J'avais été séduit par ce récit de formation mais l'avait trouvé léger. Pour faire l'éducation de son fils Mikédi, le seigneur Nakamura Ito le confie à un rônin du nom de Miyamoto Musashi. D'emblée, je vous préviens d'une maladresse commerciale. Si l'aura de ce célèbre escrimeur pourrait appâter l'otaku féru du Japon, son aspect totalement anecdotique ne manquera pas de le décevoir. Il ne faut pas compter la-dessus. Pour ça, autant lire La Pierre et le Sabre d'Eiji Yoshikawa. Cela n'empêche pas d'apprécier l'aspect vaguement japonisant de cette fantasy non historique. Les excentricités du maître de Mikédi (se mettre à quatre pattes dans l'herbe pour observer un scarabée) s'avèrent divertissantes. Cela dit, la leçon à en tirer manque un peu de consistance. Le secret de ses pouvoirs se cache dans l'observation de la Nature. Si les pouvoirs en question s'avèrent parfois saisissants (sculpter les vagues avec son sabre) je suis un peu déçu que le scénario ne tienne pas à grand chose. La fin est intense et hautement dramatique, mais au regard de la vacuité de ce qui précède, on se dit que c'est plus une manière un peu gratuite de marquer le coup plutôt que l'aboutissement d'un développement quelconque. Bref, dans le genre déambulatif, que j'aime beaucoup, on a vu mieux. L'attrape-coeurs de Salinger et Rue Fardadet de Raphaël Albert pour ne citer qu'eux.