Une histoire de femme qui fuit un pays fictif en guerre pour trouver refuge dans un pays voisin où elle connait la vie précaire d'une sans papier et où l'on profite d'elle de toutes les manières possibles. le colt 45 est un prétexte ennuyeux pour faire passer ce personnage pour une "femme forte".
Les chapitre sont courts et à chaque début un narrateur introduit la scène avant que l'héroïne prenne le relais et raconte elle-même son histoire : c'est le seul aspect intéressant du livre.
L'écriture est faite de phrases courtes et factuelles, un style dont je me dis qu'il est plus répandu que je l'imaginais. le problème ici étant que ce style impliquant une distanciation froide et parfois ironique ne colle pas du tout avec le type d'histoire en question. Pourquoi me raconter des misères et en même temps m'empêcher de compatir ? Même quand l'héroïne raconte ses impressions, rien n'est jamais touchant. C'est en partie due au faite que Madame est parfaite, triomphe toujours de toutes les épreuves sans en être marquée le moins du monde – séparation avec sa famille, viol, prostitution, misère, esclavage, rien qui ne soit pas résolu par de la volonté et de la bonne humeur ; mais aussi car tout est raconté de manière très succincte et le livre est lui même très court – plus une longue nouvelle qu'un roman court. Beaucoup de choses se passent en peu de pages, le résultat étant que rien n'est traité avec profondeur.
On se dit finalement que l'auteure a voulu faire une histoire de réfugiés pour coller avec l'actualité – il y a même un passage avec une sorte d'attentat dans une sorte de camp de réfugiés – mais sans avoir rien à en dire. C'est du travail bâclé, superficiel comme un livre pour enfant ; tous les thèmes, qu'il aurait été intéressant de traiter sérieusement, sont réduits à être évoqués en quelques lignes.