Le Don est paisible mais ce qui est autour l'est beaucoup moins !!!
Il y a des gros doutes quand à la véritable identité de l'auteur de cette grande fresque de près de 2500 pages ; en tous les cas, si c'est bien Mikhaïl Cholokhov, Prix Nobel de littérature 1965, qui l'a écrit on ne peut pas nier qu'il avait beaucoup de talent.
Malgré quelques longueurs (il faut bien avouer que la partie où le général Kornilov tente un coup d'état contre Kerensky nous épargnant pas en stratégies de batailles et tout ce que ça comporte est assez fastidieuse à lire !!!), on se laisse emporter par le souffle de cette épopée qui va de 1912, dernières années paisibles du tsarisme et aussi des cosaques, jusqu'en 1922 où les bolcheviks emportent définitivement le morceau en passant par l'horreur de la Première Guerre Mondiale et celle de la Guerre Civile.
L'ensemble est remarquable par son absence de manichéisme ; si les blancs ne sont pas montrés sous leur meilleur jour, on peut en dire autant des rouges (très surprenant quand on sait que le roman a été publié sous le règne de Staline !!!). Chacun à son lot de massacres, d'exécutions sommaires et autres choses toutes aussi charmantes. L'atmosphère cataclysmique de l'époque est très bien retranscrite.
Et puis surtout on s'attache beaucoup aux personnages, à Grigori Melekhov, jeune officier cosaque, le héros du roman qui va être sérieusement ballotté par les événements pour ne trouver que la paix qu'à la fin du livre (même si on se fait pas beaucoup d'illusions sur son avenir !!!), sa maîtresse et véritable amour Aksinia, sa femme Natalya, son frère Petro, etc... Quand on touche à l'intimisme de ces personnages, on touche parfois au sublime.
Violent, sans concession et puissant, considéré par beaucoup comme un "Guerre et Paix" du XXème siècle, il mérite grandement cet honneur.
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