Un paradoxe ? Quel paradoxe ?
Le paradoxe de Fermi est un cours roman (moins de 200 pages), qui retrace sous la forme d'un journal écrit pour une hypothétique postérité, les derniers soubresauts de l'Humanité.
Le narrateur est un ancien chercheur du CNRS, qui vit terré dans les Alpes, dans l'espoir d'y finir sa vie sereinement. Un roman post-apocalyptique donc, mais qui emprunte une voie moins directe que les habituelles pandémie, catastrophes naturelles ou guerre thermo-nucléaire généralisée.
En effet, ici, la fin du monde commence d'abord tranquillement (pour ainsi dire) par une énième crise financière, qui débouche sur une crise morale et sociétale qui, de fil en aiguille, va faire s'écrouler toute trace de civilisation. Ainsi, ce n'est que progressivement que les différents services, organismes étatiques, infrastructures partent à vau-l'eau. Tout le monde espérant que tout cela soit temporaire. Sauf que non.
Ainsi, c'est presque à une fin du monde tranquillou que l'on assiste, tellement absurde dans ses implications initiales qu'elle semble irréelle. Mais de fil en aiguille, le chaos gagnant, les vraies conflits et catastrophent apparaissent : premières attaques nucléaires et / ou bactériologiques ; pillages ; destructions de centrales...
Et le paradoxe de Fermi dans tout ça me direz-vous ? Qu'est-ce qu'il vient faire là ?
Pour rappel, et pour résumer à grands traits, le paradoxe de Fermi est le suivant : il existe un grand nombre d'étoiles plus anciennes que notre Soleil, un nombre conséquent de planètes pouvant abriter la vie. Des civilisations évolués et capables de voyager et coloniser d'autres planètes devraient avoir vu le jour. Donc, pourquoi n'avons nous pas eu de contact avec ces civilisations ?
Paradoxe qu'on pourrait résumer par cette simple question : où sont-ils ?
Et c'est là que le roman de Jean-Pierre Boudine s'inscrit dans ce paradoxe, ou plus exactement se propose d'y répondre. Pour des raisons de spoil évident, je ne vais pas dévoiler ici les conclusions apportés par l'auteur à cette passionnante question, mais le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle n'est pas franchement optimiste.
En tout cas, le roman m'a convaincu. Les questions envisagées, les réponses qui y sont apportées et les autres questions qu'elles soulèvent sont passionnantes. En revanche, l'écriture peut être un frein. Non pas que ce soit mal écrit, c'est assez fluide et très clair, mais c'est plus le style narratif qui peut gêner. Presque que du dialogue indirect (quand il y a dialogue, vu que le narrateur est seul presque tout le roman), une écriture très factuelle, presque sans émotions.
Remis dans le contexte du récit et du narrateur considéré (un chercheur, rappelons-le), cela ne m'a ni choqué, ni gâché la lecture, mais je sais que ce n'est pas le cas de tout le monde (on m'avait passé ce livre en me disant qu'il me tomberait des mains quand même. Prudence !)