Killing Zoé

Ce deuxième roman signé Hervé Jourdain s'inscrit parfaitement dans la lignée du précédent, reprenant des ingrédients très similaires, quitte à basculer dans une formule toute prête.
En dépit de cette absence d'originalité, "Le sang de la trahison" reste un petit polar sympathique, qui a d'ailleurs obtenu le Prix du Quai des orfèvres en 2014.

On retrouve donc les qualités aperçues dans "Sang d'encre au 36" (même les titres se révèlent voisins!), à commencer par une excellente documentation (Jourdain a écrit un essai sur l'histoire du 36, quai des orfèvres), cette fois-ci consacrée au Palais de Justice de Paris, qui jouxte le 36, et que Jourdain connaît comme sa poche - tout comme le meurtrier du livre, qui effectue dans ces lieux sa vilaine besogne.

A partir de là, "Le sang de la trahison" diffuse une authenticité certaine au niveau des procédures policières et des protagonistes de l'enquête (flics, avocats, magistrats, journalistes...).
Les personnages imaginés par Jourdain apparaissent certes très clichés (en particulier l'héroïne Zoé, fliquette dévouée et candide), mais correspondent aussi à une certaine réalité sociale (le chef de groupe obsédé par les enquêtes au point de négliger le facteur humain, le flic usé et complètement démotivé...).

Sans être hyper captivante, l'intrigue reste plutôt bien construite, mais ressemble beaucoup à celle du livre précédent, avec à nouveau un serial killer qui laisse des indices en référence aux arts et à la culture.
Avec son écriture simple et efficace, mais dénuée de caractère, "Le sang de la trahison" est donc l'archétype du polar de gare, agréable à lire sur la plage ou dans un train, mais sans autre ambition que de divertir quelques heures.