Parce que j’ai adoré le Prix Pulitzer 2015 : « Toute la lumière que nous ne pouvons voir » d’Anthony Doerr qui reste pour moi une découverte FORTE. Le meilleur livre depuis longtemps, la rencontre de deux destins d’exception dans des circonstances exceptionnelles et dramatiques. Magnifiquement écrit et d'une sensibilité rare. J’ai espéré retrouver quelque chose de semblable, dans la force, le réalisme et la qualité d’écriture en téléchargeant « Le sympathisant », Prix Pulitzer 2016, Prix Edgar du meilleur Premier Roman 2016, finaliste du pris PEN/Faulkner !... Avec un tel pédigrée tous les espoirs sont permis… Le narrateur est un capitaine de l’armée vietnamienne en déroute sous les coups de boutoir du Viêt-Cong, aide de camp d’un général vietnamien (aux ordres de l’armée américaine) responsable d’une unité de police « spéciale ». L’action se déroule à Saïgon en 1975, année de l’évacuation, puis, à Los Angeles, dans les années 80 où les réfugiés du Sud Vietnam tentent de reconstituer un petit bout de leur terre d’origine… Curieux et friand de cultures étrangères, je salivais en m’imaginant ce qu’allait pouvoir engendrer l’amalgame de ces communautés américaines et asiatiques, sous l’œil de « l’agent de renseignement communiste » qu’est, en réalité, le capitaine… La narration est rédigée sous la forme d’une « confession » destinée au commandant qui, probablement, préside les interrogatoires du capitaine. Ce qui donne au récit un ton de monologue, froid au point que parfois on croirait lire un procès-verbal. Pourtant la plume décrit souvent les travers asiatiques avec beaucoup d’humour et le narrateur cultive avec une grande indifférence (affectée ?) l’auto-dérision.
Mais tout ce que j’ai dit plus haut n’est valable que pour le premier tiers du livre car j’ignore ce que contient les deux autres tiers… ma liseuse m’indique qu’il me reste encore une vingtaine d’heures de lecture ! Il est vrai que n’étant pas passionné, je lis lentement et elle en tient compte. Je m’arrête là ! Je m’ennuie misérablement, je n’arrive pas à pénétrer dans le livre et à avoir la moindre empathie pour un quelconque personnage. A mon âge, je n’ai plus assez de temps pour m’ennuyer, je vais donc passer à un autre livre en espérant en trouver un qui me fera rêver ou qui m’apprendra quelque chose !