Voilà un roman dont on ne sort pas indemne... Pascal Manoukian nous offre un premier roman somptueux d'humanité mais pétri de douleur.
Nous suivons le parcours de Virgil, Iman, Assam, Chachal et d'autres migrants venant de Somalie, du Bangladesh, de Maldovie, d'Afganistan ou d’ailleurs. L'histoire se passe dans les années 90 quand les flux migratoires ne sont pas encore les tsunamis que nous connaissons et que Lampedusa n'est encore qu'un spot touristique. On se situe donc on démarrage de ce qui aujourd'hui est une catastrophe humanitaire. On comprend alors à quel point tout cela aurait pu être anticipé !
A travers les divers migrants que l'on rencontre on découvre un palette de situations, de caractères et de choix. "Les pauvres volent aux pauvres" dit un des protagonistes et c'est cela qui nous glace tout au long du roman. Dans la misère c’est la survie avant tout et tant pis si on perd son âme.
Malgré les horreurs qui ont fait fuir ces migrants et celle qu'ils vivent en France l'auteur nous ménage des respirations dans la douleur. La rencontre entre les cultures créé des moments cocasses qui font sourire et la découverte de l'autre des instants de grâce salvateurs.
La fin m'a surprise, peut être même déçue, mais dans ce genre de situation les fins déçoivent souvent...