Christian Signol est un de ces écrivains de l'Ecole de Brive qui a écrit de nombreux romans ou de sagas la plupart du temps prenant place en Corrèze ou en Dordogne avec souvent la Dordogne comme personnage incontournable.
Ici l'action prend place au milieu du XIXème siècle au bord de l'Auvézère qui est un sous affluent de la Dordogne. Signol fait revivre des activités industrielles familiales autour d'un Haut-Fourneau et d'une forge pour produire de la fonte et du fer. C'est une époque où de nombreuses forges et haut-fourneaux étaient construits profitant des cours d'eau pour entrainer une turbine alimentant en air le haut fourneau. La proximité de bois abondants permettait le chauffage du haut fourneau.
Le roman met en scène une famille d'industriels-agriculteurs qui va être rapidement en proie à la concurrence de fontes et d'aciers moins chers voire même de meilleure qualité de Lorraine ou d'ailleurs car produits en plus grande quantité et profitant d'un minerai plus riche et de la proximité des mines de charbon. C'est l'évolution normale du monde et de cette période qu'on peut qualifier de préindustrielle obligeant à adapter l'activité au fur et à mesure des développements.
Comme souvent chez Signol, le roman est resitué dans un contexte politico -historique de la fin de la royauté, du second empire et des débuts de la 3ème république dont certaines contraintes finissent toujours par arriver même dans une région aussi paisible et éloignée des fureurs citadines.
Mais, tout ceci n'est qu'un contexte pour placer l'histoire de la famille, les disputes et les réconciliations et la belle histoire d'amour entre Fabien et Lina interrompue à cause de la différence de classe et des préjugés.
Comme toujours l'écriture de Christian Signol est très fluide, le ton est grave et les descriptions des paysages ou des personnages pleines de nostalgie et de passion.
C'est de cette paix-là dont je rêve encore aujourd'hui, sans doute aussi de ces matins où le monde n'était que promesse, le moindre éclat de lumière un bonheur, la moindre caresse de feuille un espoir.
Une suite de ce roman écrit en 2005 a été écrite l'année suivante et porte le nom des "dames de la Ferrière" que je chroniquerai bientôt.