Alors commença le châtiment ... (Dostoïevski)

Bill et Eugène, deux frères vivant sous la coupe d’un grand-père tyrannique, dans une petite ville de Caroline du nord, vont voir leur vie basculer, le temps d’un été, avec l’arrivée de Ligeia, jeune sirène venue de Floride avec dans ses bagages, la drogue, l’amour libre et le Grateful Dead. Disparue subitement, et alors que tous l’avaient oubliée – ou comme l’a écrit Thomas Wolfe « Par le vent pleuré », son corps va réapparaître, quarante-six ans plus tard, provoquant une guerre fratricide.
Cette histoire, inspirée d’un fait divers réel, qui s’est déroulé pas loin d’où vivait le jeune Ron Rash, ne brille certes pas par son originalité et semble plutôt avoir joué un rôle de catharsis chez l’écrivain.
Ceci posé, il n’existe aucun mauvais sujet, seule la façon de les traiter importe. Et là, on peut dire que Rash sait y faire.
Par un habile chassé-croisé, présent- passé, l’auteur va amener peu à peu les frères à se livrer un violent combat afin de s’obliger l’un l’autre à découvrir leur propre vérité et à terrasser le fantôme qui s’est immiscé entre eux.
Sur la trame d’un polar classique, l’auteur va nous faire découvrir ( ou revivre ) tout un pan de l’histoire des USA : la guerre du Vietnam, le summer of love, la contre culture hippie, l’amour libre, les drogues, le meurtre de Sharon Tate mais aussi la rivalité fraternelle, l’expiation et l’exorcisme de nos propres démons. Comme le disait lui-même l’auteur : « Ce roman est comme une rivière à truite, c’est clair et transparent et en même temps il y a des choses cachées, des endroits où si on pose le pied, on s’enfonce jusqu’au cou »
A noter que le titre anglais du roman est « the Risen » signifiant « la Résurrection »
(qui me semblait très à propos) Mais l’éditrice française a estimé qu’en français cela ne passerait pas. Il a donc repris le premier titre anglais « Par le vent pleuré » que son éditeur américain avait refusé. Allez donc comprendre les éditeurs.
Quant à Ligeia, le nom de l’héroïne, il s’agit d’une nouvelle éponyme d’Edgard Poe mais je ne vois pas le lien avec cette histoire. C'est qu'il n'y en a sans doute pas...

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le 10 sept. 2018

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