Assouline nous plonge dans un épisode sombre et fascinant de l'histoire française, l'histoire avec un petit "h", celle qu'on évoque rarement et qui n'a pas trouvé sa place dans le roman national contemporain. Fascinant huis clos que cette invraissemblable parenthèse dans la gouvernance nationale. Le roman repose sur une confrontation: celle deux conceptions du pouvoir: l'une, éphémère, agonisante, lacérée de contradictions et symbole des erreurs majuscules, l'autre, immuable et imperméable aux contradictions du temps, représentée par les Hohenzollern et leur kafkaïenne demeure. A la jonction des deux mondes se trouve, bien malgrès lui, le majordome qui nous fait vivre par procuration le quotidien du chateau. L'ecriture d'Assouline est une merveille et, dans mon cas, le charme a opéré. On se prend à consulter frénétiquement Wikipédia durant la lecture pour s'enquérir du destin de tous ces personnages. Un grand roman historique.