Un bon livre de souvenirs politico-journalistiques, qui parvient à se distinguer de la - volumineuse - concurrence (A Duhamel - FO Giesbert - E Mougeotte - JF Kahn...), notamment grâce au ton personnel employé par Catherine Nay. On est loin de l'objectivité sérieuse et un peu froide d'un Alain Duhamel, par exemple.
Avec sa subjectivité féminine, une certaine légèreté, et parfois un brin de familiarité bienvenue, l'ancienne journaliste de "L'Express" puis d'Europe 1 (entre autres) raconte sa Vème République, n'hésitant pas à offrir à ses lecteurs quelques détails croustillants sur les manies / les travers des uns et des autres : la mégalomanie de Jean-Jacques Servan-Schreiber, la jalousie morbide de Françoise Giroud, la mesquinerie de VGE, la cyclothymie de Simone Veil, le "poumpoum" de Chirac...
Le livre apparaît ouvertement partisan, Nay ayant toujours penché à droite et ayant partagé la vie d'un ministre gaulliste (Albin Chalandon). Néanmoins, l'auteur s'intéresse au moins autant aux hommes qu'à leurs idées, capable d'admirer tel politicien de gauche ou d'abhorrer tel autre de son propre camp.
Plus gênant, on relève quelques erreurs/coquilles et plusieurs passages apparaissent confus.
Quoi qu'il en soit "Souvenirs, souvenirs" constitue un témoignage passionnant, et un bon moment de lecture lorsqu'on est client de ce type de littérature. Je vais donc me procurer la suite ("Tu le sais bien, le temps passe"), qui couvrira la période 1995 - 2017...