Personne ne pourra prétendre le contraire : Clémence Boulouque a l'écriture dans le sang. Sa plume est juste incroyablement belle, chaque ligne, chaque mot, chaque lettre semblent avoir été choisis minutieusement, toujours avec une élégance, un talent poussant parfois au vertige. C'est à la fois la très grande force et un peu la faiblesse d' « Un instant de grâce » : le livre est superbement écrit, tellement qu'il nous semble parfois presque lointain, difficilement accessible. Celui-ci a beau ne pas être long, je m'imagine difficilement le lire d'une traite tant il apparaît savant et demande un réel effort de concentration, si bien que j'ai quand même mis quelques jours pour en arriver à bout.
Reste que même si parfois je décrochais, plonger dans la psyché d'Audrey Hepburn, même avec une grosse part de subjectivité, évidemment, a quelque chose de résolument touchant : toutes ces blessures, douleurs enfouies profondément, cachées constamment derrière un merveilleux visage qui n'a d'égal que son sourire. L'action se déroule seulement sur quelques jours précis, et pourtant l'essentiel semble écrit, du moins ce qui pouvait l'être. « Un instant de grâce » ou la confirmation qu'Audrey Hepburn était l'une des plus merveilleuses personnes qui ait pu exister sur la planète Terre.