Quand la guerre fait de l’homme une machine à tuer, il ne demeure aucune trace d’humanité.
En 1928, paraît le roman d’Erich Maria Remarque, A l’ouest rien de nouveau. Dès sa parution, ce livre connaît un impressionnant succès. Paul Bäumer nous emmène dans son quotidien si terrifiant de soldat allemand. Au milieu de la première guerre mondiale, survivent plusieurs camarades de classe. Après avoir subi un lavage de cerveau, ces sept jeunes hommes, âgé de 18 ans, s’en vont à la guerre. Ils l’affronteront ensemble, soudés comme des frères.
Franz Kemmerich est le premier des sept camarades à mourir. Plus on progresse dans l’histoire, plus on s’attache à certains personnages qui se distinguent bien par leur différent caractère. Les morts se multiplient, toutefois, aucune de ces pertes ne laisse le lecteur indifférent. Les personnages nous paraissent si réels que les imaginer n’est plus qu’un jeu d’enfant. Par leur personnalité simple, les soldats inspirent au lecteur un sentiment de confiance et de proximité. La perception plus négative que l’on peut avoir de certains autres personnages, comme le sous-officier Himmelstoss qui mène la vie dure aux soldats, apporte un agréable contraste.
Ce roman fait susciter au lecteur les émotions ressenties par les soldats, comme si nous nous trouvions au front avec eux. Peur, souffrance, soulagement, rire et larmes se mêlent tout au long de l’histoire. La perte de certains personnages importants émeut. De plus, cette histoire provoque au lecteur d’intéressantes réflexions. Les interrogations que se posent Paul quand il se retrouve chez lui durant sa permission, ou encore celles des soldats sur leur propre comportement en tant que guerriers, amènent au livre une touche philosophique captivante.
Le style d’écriture d’Erich Maria Remarque est remarquable. Là, se trouve un atout à ce roman. Facile à lire, cette œuvre est ciblée pour un public large. La complexité de cette guerre est retranscrite d’une manière simple et compréhensible. Le langage courant, parsemé de quelques mots soutenus, s’accorde parfaitement avec les dialogues familiers. Cette alternance permet au lecteur de se référer aux personnages quand ils s’expriment et de discerner distinctement les passages narratifs et descriptifs des réflexions.
Ce livre fait partie des coups de cœur de ma bibliothèque. Je le relirais sans aucune lassitude. Certains passages sont terrifiants, d’autres bouleversants, mais malgré ces horreurs, la touche d’humour amenée par les soldats est toujours présente et allège le thème. Ceci soulève que ces soldats ne sont finalement pas des machines, mais bel et bien des humains.
Alaskaaa