A quelques secondes près est un des derniers romans en date écrit par le célèbre auteur américain Harlan Coben. Comme beaucoup de monde, je l’ai découvert avec la parution de Ne le dis à personne, adapté depuis au cinéma par Guillaume Canet. Le plaisir ressenti durant la lecture de ce bouquin m’avait incité à découvrir le reste de son œuvre. J’ai donc rapidement dévoré l’intégralité de ses ouvrages et depuis guette chaque nouvelle sortie. La légèreté du style couplée à une intrigue souvent rythmée fait que le plaisir est bien souvent au rendez-vous.
A quelques secondes près est la deuxième aventure centrée autour du personnage de Mickey Bolitar, jeune adolescent, neveu du célèbre héros de Coben : Miron Bolitar. En faisant naître ce nouveau protagoniste, l’écrivain souhaitait s’adresser à un public plus jeune. J’avais trouvé A découvert moyen mais je n’ai pas hésité une seconde chance à ce jeune homme au potentiel malgré tout intéressant. Je me suis donc procuré ce livre édité au Fleuve Noir. Il se compose d’un petit peu plus de trois cents pages. L’écriture est simple et efficace et permet une lecture rapide et plaisante.
La quatrième de couverture nous offre la mise en bouche suivante : « A 16 ans, Mickey Bolitar a déjà vécu son lot de tragédies : la disparition de son père, les difficultés de sa mère à surmonter le choc, l’installation chez son oncle Myron avec qui il ne s’entend pas. Des questions sur le passé de ses parents et sur ce qui est vraiment arrivé à son père le taraudent. Et le cauchemar ne s’arrête pas là. Ce matin, ce sont les policiers qui le réveillent pour lui apprendre une terrible nouvelle : son amie Rachel a été prise dans une fusillade. Il doit absolument découvrir ce qui lui est arrivé. Pour cela, il peut compter sur le soutien de l’énigmatique Ema et du déjanté Spoon. »
L’intrigue s’inscrit dans les pas de l’aventure précédente vécue par Mickey. La conséquence de ce choix est que l’absence de prérequis peut parfois s’avérer frustrante. Personnellement, j’avais lu l’enquête menée par le héros avec ses amis il y a quelques années. Malgré cela, certains raccourcis ou allusions dans A quelques secondes près se sont avérés nébuleux. J’imagine ce que cela a pu être pour un novice de l’univers Bolitar. Néanmoins, cela n’empêche pas de saisir les enjeux de trame et de suivre sans difficulté le film conducteur de l’histoire.
Harlan Coben ne perd jamais de temps à mettre une situation en place. Ce roman n’échappe à sa règle. Celle-ci est d’autant bien appliquée ici que A quelques secondes près étant présenté comme une suite, cela permet à l’auteur de ne pas perdre énormément de temps à présenter les différents protagonistes. Il nous fait rentrer dans le vif du sujet très rapidement. Mickey s’est mis en tête de trouver les raisons pour lesquelles Rachel a été attaquée. Cela marque donc le début de l’enquête menée par un adolescent lycéen. Evidemment, le fait que le héros ne soit pas majeur a une influence sur la trame. Il n’est libre de tous ses mouvements et n’a pas un accès facile aux différentes informations. Cela implique donc bon nombre d’astuces et de manipulations de la part des trois protagonistes pour obtenir des informations. Je pense que cet aspect ravira un lectorat jeune et permettra aisément une identification aux personnages. De mon côté, j’ai trouvé sympathique de voir tous les efforts menés par ce trio pour découvrir la vérité. Certaines facilités scénaristiques peuvent faire sourire mais cela ne m’a pas empêché de suivre leur pas avec plaisir.
Concernant l’intrigue en elle-même, elle ne révolutionne pas le genre. La théorie du complot est utilisée. Mickey et ses amis ont le sentiment d’être seuls contre tous. L’auteur ne se perd pas en description ou en digression. Le rythme est soutenu et chaque chapitre amène son lot de révélations et de surprises. D’un côté, cela donne une dimension mécanique à l’ensemble. Mais de l’autre, cette densité d’événements maintient notre attention sur le qui-vive et alimente en permanence notre curiosité. La conséquence est que j’ai terminé cet ouvrage en trois soirs.
Pour conclure, A quelques secondes près est un ouvrage qui offre ce que nous en sommes en droit d’en attendre : une lecture prenante qui permet de passer un bon petit moment. Néanmoins, je conseillerai de guetter son édition en poche. Le budget serait alors plus en adéquation avec la qualité globale du bouquin : agréable mais sans révolutionner le genre…