Ce livre m'a frappé. En finissant le bouquin, j'ai vu à quel point l'entièreté du truc était travaillée. Au début, tu plonges un peu hésitant dans les premières pages, décrivant la grande vie d'un boursicoteur dans un milieu aseptisé et indifférent, et après tu te laisses entraîner quand le morbide et le malsain commencent à transparaitre, avant d'être complètement captivé par l'escalade de la folie du narrateur.
Ce livre est unique. Ses thèmes qui reviennent sans cesse, chaque chapitre, chaque jour de la vie du narrateur. Le Patty Winter's Show, les cassettes du vidéo-club, les réservations, Donald Trump, les clochards, les erreurs d'identités, .. tout est là dès le début, tout s'intensifie au fur et à mesure.
C'est un des seuls livres à m'avoir fait passer de l'éclat de rire franc (Le chapitre de la conversation téléphonique est juste hilarant) au dégoût et au malaise le plus profond (Entre les tortures à base de pistolet à clous, de rats, de dents arrachés, la copulation avec les parties du corps, le cannibalisme pulsionnelle, etc ..).
Toutes ces horreurs décrites d'une manière complètement froide et impersonnelle par le narrateur, au milieu de sa journée, au milieu de ses pensées quotidiennes, contribuent à l'espèce de décalage absurde et glauque du roman, avec quelques touches d'humour purement et horriblement noir.
Ce roman est une pure expérience, à lire, où tout du moins essayer, au moins une fois dans sa vie.
Pour parler du film, ce dernier est très loin de lui rendre hommage. On peut néanmoins le considérer comme un infime avant goût, soft et édulcoré, de ce qu'est le livre.