Amok, dans l'édition que j'ai lue, contient trois nouvelles :
Amok, d'une centaine de pages, dans laquelle Stefan Zweig reprend le procédé dont il est coutumier : le récit dans le récit, l'un des personnages racontant sont histoire au narrateur. Ici, un médecin qui, par orgueil, avait refusé à une femme de l'aider à avorter, cause la mort de celle-ci alors qu'il en est tombé amoureux.
Lettre d'une inconnue, un peu plus court, ne suit que partiellement ce schéma puisque 90% est constitué de la lettre. Cette nouvelle a été joliment adaptée au cinéma par Max Ophüls. Ce séducteur qui, tout en s'investissant de tout son être dans le moment présent, ne garde aucun souvenir de ses conquêtes, est assez truculent.
Enfin, plus brève encore, une vraie nouvelle, La ruelle au clair de lune nous conte l'histoire d'un avare qui se voit humilié par la femme qu'il aime. Toujours sous le regard, et la plume, du narrateur.
Toujours aussi fluide autant que superbement écrit, notamment un sens de la métaphore très incisive et un talent pour installer une atmosphère (le pont du bateau de Amok, les quartiers glauques du port de La ruelle...). On reprochera peut-être au recueil un romantisme un peu exacerbé (la femme qui toute sa vie ne pense qu'à un seul homme ?...) et un racisme souvent un peu embarrasant (les boys considérés comme des animaux... même si certes le narrateur doit être distingué de l'auteur).
Un poil en dessous de La confusion des sentiments ou du Joueur d'échecs donc.
7,5