J'ai décidément bien du mal avec le lyrisme de Stefan Zweig. Selon mon humeur du moment, ça passe ou ça casse. Avec "Amok ou le fou de Malaisie", j'ai atteint le point critique où la balance penche autant d'un côté que de l'autre.
Bien que l'écriture soit vraiment très belle et la construction narrative de mise en abyme intéressante, la passion aussi brutale que soudaine du narrateur, médecin en poste en Malaisie, pour une mystérieuse femme venue le consulter pour l'aider à avorter clandestinement n'a pas emporté mon plein suffrage.
"Amok" désigne en Malaisie un phénomène comportemental violent qui pousserait une personne frappée de passion aux pires extrémités, jusqu'au crime. Le narrateur de ce court roman (ou de cette longue nouvelle) en est victime, subjugué malgré lui par la personnalité et l'aura d'une femme inconnue.
A cet aspect principal du récit, j'ai préféré le contexte du colonialisme dont j'ai trouvé les éléments décrits totalement détestables, même remis dans "l'ère du temps". Mais ils ont été trop peu nombreux pour rattraper mon impression finale mitigée.