La sorcière rousse
Pas de points ni de majuscules et des dialogues sur deux colonnes : la forme, étrange, de ce récit qui entend couler comme l'eau d'un fleuve vers son embouchure, est ce que l'on retient,...
le 28 janv. 2023
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Pas de points ni de majuscules et des dialogues sur deux colonnes : la forme, étrange, de ce récit qui entend couler comme l'eau d'un fleuve vers son embouchure, est ce que l'on retient, inévitablement, de Anna Thalberg. Au point de phagocyter le fond, qui ne manque pourtant pas d'intensité ? Les avis divergeront, et c'est tant mieux, autour de cette histoire de sorcière rousse dans l'Allemagne du XVIe siècle, qui symbolise l'intolérance, la xénophobie et autres comportements autant détestables que communs du genre humain. De suspense, il n'y a pas dans ce court roman qui se distingue d'abord par son écriture, dans le sens où les enjeux sont établis d'entrée, de même que le châtiment final : la présumée coupable sera brûlée, en dépit de son courage et de son innocence. Le livre donne à voir l'hystérie collective et la rage persécutrice des affidés d'une religion menacée (par le protestantisme) en instillant la peur dans la population et en invoquant les puissances maléfiques pour mieux diviser et donner une explication aux malheurs du temps. Anna Thalberg est un roman impressionnant, frisant l'exercice de style et un peu trop conscient de son originalité, dans une thématique (les sorcières) qui semble revenir en force. Sur le même thème, en un lieu différent et à une époque à peine postérieure, on peut lui préférer le film espagnol, sorti l'an dernier, Les sorcières d'Akelarre, variation poétique et féministe, moins rude et asphyxiante que celle de Eduardo Sangarcía.
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le 28 janv. 2023
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